Le premier livre de la Bible présente la lignée des patriarches hébreux : Abraham, Isaac, et Jacob qui reçoit aussi pour nom Israël et dont la descendance forme l'ensemble des Israélites. Jacob-Israël génère douze fils, ancêtres éponymes des douze tribus d'Israël. Le nom de son quatrième fils, Juda (יְהוּדָה, Yehouda « il remerciera, il reconnaîtra »), désigne dans la Bible l'homme, sa tribu), et la terre habitée par sa lignée (la terre de Juda). Ses habitants sont nommés Judaïtes (יְהוּדִים yehoudim).
Selon la Bible hébraïque, nait sept siècles plus tard, de la tribu de Juda, le roi David. Le royaume unifié de David et de son fils Salomon, qui regroupe les douze tribus d'Israël, se scinde vers 930 avant l'ère commune en deux royaumes israélites rivaux. Juda désigne dès lors le royaume de Juda, dont la capitale est Jérusalem les habitants les Judéens, le roi un membre de la dynastie davidique et la langue officielle le yehoudit, en opposition avec le royaume d'Israël, dont la capitale est Samarie.
Les Judéens ne sont pas tous judaïtes, et la première occurrence du mot yehoudi dans la Bible désigne un membre de la tribu de Benjamin.
Au Ier siècle avant l'ère courante, sous la dynastie des Hasmonéens, l'état juif restauré sous le nom de royaume de Judée englobe, sur tout le territoire de la Terre d'Israël, la Judée et la Samarie dont l'ensemble forme, pour les Romains, une provincia romana qu'ils nomment Judaea, la Judée, dont les habitants sont les yehoudim que le français traduit aussi par Judéens.
Après la destruction du premier temple en -587, les yehoudim se disséminent de par le monde (ce qu'ils nomment la גָּלוּת galouth ou, en grec, la diaspora). Le français nomme Juifs ces yehoudim émigrés ainsi que leurs descendants des deux premiers millénaires de l'ère courante.
L'évolution sémantique du mot yehoudim couvre les sens généalogique (fils de Yehouda), social (membres de la tribu de Yehouda) et géographique (habitants de la terre de Yehouda), rendus en français par Judaïtes, qui se complètent par les sens national (au royaume de Juda fondé par David) puis politique (au royaume de Judée sous les Hasmonéens), rendus en français par Judéens. Enfin, de la destruction du second temple à nos jours s'ajoutent les sens ethnique et culturel au mot yehoudim que le français traduit désormais par Juifs. Ces trois termes insistent sur la judéité des yehoudim.
Une autre évolution sémantique donne au mot yehoudim un sens religieux judaïque que la langue française rend par le mot « juifs » (adeptes du judaïsme), sens ignoré par le récit biblique pour les époques antérieures à leur Exil à Babylone. La Bible rapporte que des non-Judaïtes pratiquent le culte de YHWH,
Le judaïsme naquit au retour de l'Exil, sous l'impulsion du scribe Ezra et des promoteurs du second temple de Jérusalem