La réunion de Jérusalem et le conflit d'Antioche sont les deux premiers épisodes attestés d'un profond différend qui s'est développé à l'intérieur même du mouvement des disciples de Jésus. Il va opposer, de manière parfois très vive et durant plus d'une décennie, Paul représentant les chrétiens d'origine grecque, avec Pierre et Jacques représentant les chrétiens d'origine judéenne.
Lors de la réunion de Jérusalem, l'observance de la Torah par les chrétiens d'origine polythéiste est examinée[ ] et la question de la circoncision y est notamment soulevée par des pharisiens devenus chrétiens.
Dans les Actes des Apôtres, il est rapporté que lors de son dernier séjour à Jérusalem en 58[ ], Paul a été accueilli très froidement par Jacques le Juste[ ], le « frère du Seigneur » et chef de la communauté des nazôréens, ainsi que par les anciens. Ceux-ci lui font savoir que, selon des rumeurs, il a enseigné aux juifs de la diaspora l'« apostasie » vis-à-vis de « Moïse », c'est-à-dire le refus de la circoncision de leurs enfants et l'abandon des règles alimentaires juives
Une « rumeur » confirmée par le contenu de ses épîtres, telles qu'elles figurent dans le Nouveau testament. Jacques et les anciens suggèrent à Paul un expédient qui doit montrer aux fidèles son attachement à la Loi[ , il doit entamer son vœu de naziréat et payer les frais pour quatre autres hommes qui ont fait le même vœu. Puis, ils lui citent les clauses du « décret apostolique » émis pour les chrétiens d'origine païenne, que Paul n'a pas remplies
La fin de sa vie reste obscure : les Actes des Apôtres se terminent brusquement sur l'indication qu'il est resté deux ans à Rome en liberté surveillée. Ainsi ni le martyre de Jacques le Juste (62), ni celui des deux héros des Actes — Pierre et Paul — ne sont racontés.
Plusieurs aspects de la vie de Paul demeurent mal expliqués : sa double appartenance juive et romaine, sa conversion radicale, ses contacts avec les autorités romaines. Quant à sa citoyenneté romaine réelle ou supposée, elle embarrasse de nombreux historiens. Voici ce qu'en dit Voltaire, connu pour son érudition mais aussi pour son hostilité au christianisme, dans son Dictionnaire philosophique :
« Paul était-il citoyen romain, comme il s'en vante ?
S'il était de Tarsis, en Cilicie, Tarsis ne fut colonie romaine que cent ans après lui.
Tous les antiquaires en sont d'accord. S'il était de la petite ville ou bourgade de Giscala, comme saint Jérôme l'a cru, cette ville était dans la Galilée, et certainement, les Galiléens n'étaient pas citoyens romains »
Les courants exégétiques de la critique radicale estimèrent longtemps que rien des lettres de Paul n'était authentique[[