Bagoumawel a écrit:
La concertation des apôtres et des anciens de Jérusalem n'a pas eu pour sujet unique la circoncision, même si c'était vraisemblablement le point qui gênait le plus les Judéochrétiens. Je ne parlerai pas du verset 5 que visiblement les auteurs de mes 4 versions n'ont pas su traduire...
C'est vraisemblable. Je rappelle seulement que mon intervention visait bien à distinguer
la question centrale de la circoncision physique de l'ensemble des prescriptions de la Loi de Moïse, considérée à tort comme le thème central de cette conférence.
En effet, les apôtres n'ont pas pris au hasard ou de leur propre chef la décision de supprimer la circoncision physique comme condition indispensable au salut : En plus des chrétiens partisans de la circoncision, c'est la vision divine révélée à Pierre et la conversion du centurion Corneille qui sont les évènements déclencheurs de cette conférence.
Mais, dans le discours de Pierre, le verset 10 est-il bien traduit ? Les Juifs n'ont-ils pas réussi à se circoncire ?
Pour comprendre le contexte du verset 10, il faut à nouveau lire le verset 1. L'auteur des Actes, Luc était médecin. C'était un homme méthodique, précis, logique et détaillé. Quel est le mot grec qui vous poserait problème ici ?
Et, quand Jacques prend la parole et propose de n'imposer aux païens convertis au christianisme de seulement s'abstenir de l'idolâtrie, de l'immoralité, de la viande étouffée et du sang, est-ce bien traduit ? Si la question ne portait que sur la circoncision, ne serait-ce pas une réponse étrange ?
Comme beaucoup de personnes, vous saisissez les paroles de Jacques aux versets 19 à 20 dans Actes 15 pour affirmer que PLUS RIEN n'est requis de la part des premiers chrétiens dans la Loi de Moïse.
Ce point de vue est-il vraiment judicieux ? Jacques n'a rien dit au sujet des actes répréhensibles consistant à commettre un meurtre, un vol, à mentir, à prendre le nom de Dieu en vain et une foule d'autres péchés. En raison de sa déclaration, devrions nous en conclure que les Chrétiens sont maintenant de commettre de telles choses ? Bien sûr que non !
Pourquoi donc Jacques a t-il cité seulement ces quatre restrictions "
des souillures des idoles, de la débauche, des animaux étouffés et du sang" ?
Le lien concernant ces quatre restrictions est
l'idolâtrie. Chacune est associée avec les formes d'adoration païenne pratiquées dans les régions dans lesquelles Dieu avait appelé des païens dans l'Église. Chacune aussi violait directement des commandements de la Loi de Moïse (Exode 20:2-6; Lévitique 20:10-20; Genèse 9:4; Lévitique 7:26-27).
Mais il est évident, notez le bien, que les apôtres avaient aussi une autre raison pour bien distinguer ces pratiques en liaison avec l'idolâtrie. Ils voulaient s'assurer évidemment que les nouveaux païens convertis aient un accès immédiat à la Parole de Dieu, aux Saintes Écritures, pour recevoir leurs enseignements (Romains 15:4; 2 Timothée 3:15).
Notez bien la raison que Jacques exprime au sujet de ces interdictions spécifiques : "
Car, depuis bien des générations, Moïse a dans chaque ville des gens qui le prêchent, puisqu’on le lit tous les jours de sabbat dans les synagogues" (Actes 15:21).
Le but de la déclaration un peu surprenante de Jacques devient donc clair : les apôtres voulaient s'assurer que chaque païen nouvellement converti comprendrait bien cette parole comme les paroles de Moïse, lues ...
tous les jours de Sabbat".
On le voit plus tard, lors du retour de Paul à Jérusalem. D'un côté, Paul leur explique que les païens se convertissent en masse, et il lui est répondu que des Juifs deviennent chrétiens par milliers, et qu'ils sont tous d'ardent partisans de la Loi (mosaïque évidemment). (Actes 21, 18-20)
Voilà justement un passage qui plonge dans la confusion la plus complète les partisans de l'abolition de la Loi. "
Tu vois, frère, combien de milliers de Juifs ont cru, et tous sont zélés pour la loi".
Le temps utilisé étant bien le présent, ce n'est ni l'aoriste, ni le prétérit, ni le parfait, ni l'imparfait, ni le plus-que-parfait. Si la Loi de Moïse était devenue obsolète, n'aurait-il pas dit "et ils
avaient été tous ardents pour la Loi de Moïse" ? Autrement dit, les Chrétiens Juifs continuaient bien d'observer la Loi comme une activité chrétienne absolument normale.
Et ces Juifs devenus chrétiens, ces Judéochrétiens, accusent Paul de pousser les Juifs vivant parmi les païens à abandonner Moïse, à ne plus circoncire leurs enfants et à ne plus suivre les règles (Actes 21, 21). Je suppose qu'il fallait encore lire "ne plus circoncire leurs enfants selon les règles"...
Il est bien ici question des traditions pédagogiques faisant partie de la Loi de Moïse, au même titre que la circoncision. Les sacrifices au temple en font partie, mais il n'est pas dit qu'avant la destruction du temple en 70, les chrétiens ne continuaient pas d'apporter leurs animaux et leurs offrandes pour les sacrifices individuels au temple.
J'en ai déjà parlé.
Ceci ne concerne pas la Loi comme base de vie éternelle comprenant le Sabbat, les viandes non consommables, les dîmes, les Jours Saints notamment.
Pourtant, le conseil que Jacques et les anciens donnent à Jacques montrent que Paul avait la réputation de délaisser la Loi. Il devait aller avec quatre hommes et accomplir la purification pour montrer qu'il se conforme à l'observance de la Loi (Actes 21, 22-24). Rien à voir avec la circoncision.
Paul n'avait pas la réputation de "délaisser la Loi". Il était lui-même un ancien du partie des Pharisiens. Vous pensez bien qu'en la matière, il en connaissait un rayon.
Tout comme Jésus-Christ, il avait par contre la réputation de délaisser
les traditions des Pharisiens (différentes des traditions de la Loi de Moïse), puis de délaisser certaines traditions spécifiques de la Loi de Moïse (comme la circoncision physique). C'est tout et la Bible n'a jamais dit que la Loi est abolie. Il faut bien comprendre le contexte de chaque verset et se méfier des traductions influencées par les partisans de l'abolitionnisme.
Par contre, il convient de souligner que cette décision ne concernait que les chrétiens issus du paganisme. Les chrétiens issus du judaïsme continuaient, eux, de respecter la Loi (Actes 15, 19, 23 ; 21, 20, 25).
Personne dans l'Église de Dieu ne fait sa petite religion à part, car "
Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus–Christ". (Galates 3:28). Si comme vous le dites,
les chrétiens issus du judaïsme continuaient, eux, de respecter la Loi, c'est qu'il en était donc de même pour les autres (Actes 15, 19, 23 ; 21, 20, 25). C'est ou l'un ou l'autre.
La Loi de Moïse n'a donc jamais été abolie par les apôtres.