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Mise en garde contre l'ash'arisme.

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hakimuslim
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rayaan
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rayaan

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L'Ash'arisme


Que les prières d’Allah et Son Salut soient sur Mohammed, ainsi que sur ses proches,

et tous ses Compagnons !



Les Mou’tazilites sont les travestis des philosophes et les Ash’arites sont les travestis des Mou’tazilites. Yahya ibn ‘Ammâr disait : « Les Jahmites sont les mâles et les Ash’arites sont les femelles. » Majmû’ el Fatâwâ (6/359).



Introduction :



Il est possible de classifier les «négateurs » (Mu’attila) dans le domaine des Noms et Attributs divins de la façon suivante :

- D’un côté, nous avons les philosophes qui se divisent en deux catégories : les philosophes purs (à l’exemple de Fârâbî) et les philosophes Batinites (ésotéristes) ; ces derniers se divisent en deux catégories : les Rafidhites ismaéliens (à l’exemple d’ibn Sînâ et des Ikhwâns e-Safâ), et les soufis panthéistes (Ittihadiya) à l’exemple d’ibn ‘Arabî et d’ibn Sib’în.

- De l’autre côté, nous avons Ahl el Kalâm (les scolastiques, ou les théologiens dogmatiques) qui se divise en cinq catégories ; les Jahmites dont le fondateur est Jahm ibn Safwân, les Mu’tazilites dont le fondateur est Wâsil ibn ‘Ata, les kullâbites dont le fondateur est ‘Abd Allah ibn Kullâb, les Ash’arites chez lesquels il faut distinguer entre anciens et nouveaux Ash’arites et dont le fondateur est Abu el Hasan el Ash’arî, et les Mâturîdites dont le fondateur est Abû Mansûr el Mâturîdi.



Il est possible de les classer également en fonction de leur degré de négation où ils sont quatre catégories :

1- Ceux qui renient tous les Noms et tous les Attributs d’Allah (comme chacun à sa façon, ibn Sînâ, les Jahmites, les Qarrâmites, el Hallâj, et les panthéistes qui sont les « soufis ultra »).

2- Ceux qui reconnaissent les Noms mais qui renient tous les Attributs (les Mu’tazilites, les Rafidhites duodécimains qui sont les « Shiites ultra », les Shiites Zaïdistes, les Ibâdhites Kharijites).

3- Ceux qui reconnaissent tous les Noms et reconnaissent au niveau des Attributs, les « Attributs Essentiels » du Seigneur (Sifât e-Dhâtiya) indépendamment de Ses « Actions Volontaires » (Sifât Fi’liya Ikhtiyâriya) ; ce sont les Kullâbites, et les premiers Ash’arites.

4- Ceux qui reconnaissent tous les noms et seulement sept Attributs (la Vie, le Savoir, la Force, la Volonté, l’Ouïe, la Vue, et la Parole) ; ce sont les nouveaux Ash’arites et les Mâturidites.



Les Kullâbites :



Les Kullâbites sont les adeptes d’Abû Mohammed ‘Abd Allah ibn Sa’îd ibn Kullâb el Qattân[1] (m. 243 h.) Sheïkh el Islam ibn Taïmiya nous le présente en ces termes : « Avant Abû Mohammed ibn Kullâb, il y avait deux tendances : d’un côté il y avait celle des traditionalistes qui reconnaissent les Attributs et les Actions dont le Seigneur se particularise, et qui proviennent de Son Pouvoir et de Sa Volonté. De l’autre côté, il y avait celle des Jahmites à l’image des Mu’tazilites et d’autres tendances qui reniaient tant les Attributs que les Actions d’Allah. Ibn Kullâb quant à lui, reconnaissait les Attributs Essentiels du Seigneur mais il ne concevait pas qu’Il puisse être l’Auteur d’Actions qui proviendrait de Sa Volonté et de Son Pouvoir. Abû el ‘Abbâs el Qalânisî lui concédait ce crédo ainsi qu’Abû el Hasan el Ash’arî et bien d’autres.

Quant à el Hârith el Mahâsibî, il adhérait au crédo d’ibn Kullâb, c’est pourquoi l’Imam Ahmed ordonna de le mettre en « quarantaine » (l’exclure). Ce même Ahmed mettait en garde contre ibn Kullâb et ses adeptes. Par la suite, el Hârith aurait renié ce crédo. »[2]



Cette tendance qui fut innovée par ibn Kullâb, fut connue par la suite sous le nom de Mutakkalima e-Sifâtiya (les théologiens[3] qui reconnaissent les Attributs), étant donné que dans une certaine mesure, ibn Kullâb penche vers la tendance traditionaliste, bien que sa voie soit quelque peu entachée par l’innovation. S’il reconnaît en effet, que certains Attributs peuvent être liés à l’Essence divine, il ne reconnaît pas pour autant qu’il puisse provenir certaines Actes Volontaires de cette même Essence. Il s’employa ardemment à contrer les Jahmites,[4] mais il avait recours dans ses débats à l’analogie ; ce qui l’obligea à leur concéder certains principes qu’ils avaient innovés, comme l’impossibilité qu’Allah puisse parler en utilisant des lettres, qu’Il puisse être l’auteur de certains Actes Volontaires ou de la Parole qui proviendrait de Sa Volonté et de Son Pouvoir, etc.

Il devint par la suite, une référence incontournable chez tous ceux qui comme lui reconnaissaient les Attributs divins, et qui furent les adversaires acharnés des « négateurs ». Cependant, ils se sont imprégnés de certains principes erronés que leurs adversaires avaient établis. Cela les a amenés à avoir des conclusions qui furent tant contraires à la raison qu’à la Tradition prophétique.[5] Ibn Kullâb a donc innové une nouvelle tendance qui sous certains aspects est conforme à celle des « anciens » mais également à celle des Mu’tazilites et des Jahmites. Il est donc le fondateur d’une troisième école, connue sous le nom de « Sifâtiya » ; ces derniers reconnaissent certes les Attributs divins mais leur discours est imprégné de certains principes Jahmites.[6]



Ainsi, el Qalânisî, el Mahâsibî, Abû Sulaïmân e-Dimashqî, Abû Hâtim el Bustî et tant d’autres, ont adhéré à cette tendance. Ces derniers sont les ancêtres d’el Ash’arî ou la « première génération » Ash’arîtes.[7] Ibn Kullâb est donc le premier Imam Ash’arîte ; il était cependant plus opposés aux Jahmites et plus proches des traditionalistes que son futur élève.[8] Or, avec le temps la tendance Kullâbites commençait à prendre ses distances avec celle des « anciens » ; ces héritiers Ash’arîtes en effet avaient de plus en plus d’affinité avec les Mu’tazilites. Nous avons vu qu’ibn kullâb était plus proche du chemin des anciens qu’Abû el Hasan el Ash’arî ; lui-même était plus conforme à la tendance « orthodoxe »[9] qu’el Qâdhî Abû Bakr el Bâqallânî qui relativement était plus proche qu’Abû el Ma’âlî el Juwaïnî et de ses partisans.[10] Cela explique la raison pour laquelle, on peut déceler dans le discours de savants comme e-Râzî et el Ghâzalî qui vinrent bien plus tard, certains emprunts à la philosophie, alors qu’Abû el Ma’âlî el Juwaïnî n’y avait pas recourt à son époque.

Par contre, tant e-Râzî, el Ghâzalî, qu’Abû el Ma’âlî el Juwaïnî, tous étaient plus imprégnés des idées Mu’tazilites que leur prédécesseurs Abû el Hasan el Ash’arî ; lui-même était plus influencé par l’I’tizâl que son maître spirituel Abû Mohammed ibn Kullâb. Ce dernier a emprunté lui aussi certaines idées Mu’tazilites qui étaient étrangères aux traditionalistes et aux grandes références de la religion. Ainsi, une erreur peut sembler bénigne au départ et prendre des proportions terribles par la suite ; bienheureux celui qui restera attaché à la Sunna ! [11] Les Kullâbites se sont éteints en tant que secte, mais leurs idées ont continué à être véhiculés par l’intermédiaire des Ash’arîtes.[12]



Ainsi, les Kullabites sont apparus avant les Ash’arites et les Mâturîdites dans le temps ; ses débuts remontent au milieu du troisième siècle hégirien. Il faut la considérer comme la première secte du Kalâm après celle des Jahmites et des Mu’tazilites. Ibn Kullâb est mort en 243 de l’hégire ; les dernières sectes du Kalâm ont fait leur apparition au début du quatrième siècle ; leur fondateur est pour les Ash’arites, Abû el Hasan el Ash’arî (m. 324 h.), et pour les Mâturîdites Abû Mansûr el Mâturîdi (m. 333 h.) ; ces deux sectes existent encore jusqu’à nos jours.



Voir : introduction de la recension de Kitâb el ‘Arsh (1/36-51) de l’Imâm e-Dhahabî (m. 746 h.) par le docteur Mohammed ibn Khalîfa e-Tamîmî.



Que les prières d’Allah et Son Salut soient sur Mohammed, ainsi que sur ses proches,

et tous ses Compagnons !



Article pour Islam.House

Traduit par : Karim ZENTICI









[1] Majmû’ el Fatâwâ d’ibn Taïmiya (5/555).

[2] Da-r Ta’ârudh el ‘Aql wa e-Naql (2/1).

[3] Née dans la culture grecque, et repris dans une large mesure par les chrétiens, cette discipline qui consiste à connaître Dieu par la raison est condamnable, car la Révélation est le seul support pour avoir accès à ce domaine. La raison lorsqu’elle est saine ne peut que confirmer les enseignements que dévoilent la révélation.

[4] Majmû’ el Fatâwâ d’ibn Taïmiya (12/366).

[5] Idem. (12/376).

[6] Idem. (12/366).

[7] Manhâj e-Sunna (2/327).

[8] Majmû’ el Fatâwâ (12/202-203).

[9] Ce terme a délibérément été choisi par le traducteur car il faut le prendre dans son sens étymologique. Il provient en effet du grec ortho signifiant droit et doxa signifiant opinion, chemin ; en cela, il a le même sens que Sirat el Mustaqîm wa Allah A’lam !

[10] Idem. (12/203).

[11] Baghiya el Murtâd (p. 351).

[12] Voir el istiqâma (1/105).
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Les Ash’arites :



Abû el Hasan el Ash’arî est dans la continuité des Kullâbites. Il a vécu dans la période entre 260 et 324 de l’hégire, et adhéra au Mu’tazilisme durant quarante ans. Il fut élevé en effet dans la maison de son beau-père Abû ‘Alî el Jubbâî, le chef de file des Mu’tazilites à Bassora. Il renonça ensuite à cette secte pour se pencher vers la voie Kullâbite qui l’influença pour une longue période. Il fut probablement séduit par les écrits d’ibn Kullâb à l’encontre des adeptes de son ancienne tendance, et par ses réfutations acerbes qui démasquaient la nature de leur crédo. Ibn Kullâb avait la plume hostile notamment contre les Jahmites et les Mu’tazilites. El Ash’arî ne s’est toutefois pas rendu compte qu’ibn Kullâb avait ses limites. Reconnaissant les « Attributs Essentiels » (Sifât e-Dhâtiya) d’Allah, et adversaire acharné des Mu’tazilites, son maître spirituel n’en était pas moins influencé par ces derniers lorsqu’il s’agissait de renier les « Attributs Volontaires » (Sifât Ikhtiyâriya) qui sont liés au Pouvoir et à la Volonté du Très-Haut. C’est pourquoi, ibn Kullâb ne concevait pas à la manière des Mu’tazilites, que le Seigneur puisse parler selon Sa Volonté et Son Pouvoir. Il reniait également d’autres « Attributs Volontaires » comme la Satisfaction, la Colère, la Haine, le Courroux, etc.



Au cours de cette phase, el Ash’arî était très actif. Il écrivait, faisait des débats, et donnait des cours contre les Mu’tazilites, sous l’impulsion de la voie Kullâbite. Par la suite, il fit la rencontre de Zakariyâ ibn Yahya e-Sâjî qui lui donna un nouveau tournant dans sa vie. Ce dernier lui fit découvrir les principes que suivaient les traditionalistes.[1] E-Sâjî était le grand Sheïkh et le grand Hâfizh (érudit) de Bassora, mais ses enseignements ne s’arrêtaient pas là. Au cours de son voyage à Bagdad, il se mit en contact avec les Hanbalites de la ville qui lui ont permis de parfaire sa nouvelle initiation.[2] La pensée d’el Ash’arî s’est arrêté à cette troisième et dernière phases. Cependant, il avait une grande expérience du Kalâm et il accusait certaines lacunes dans le domaine de la Sunna. Cela a eu des conséquences sur sa pensée car il resta imprégné de certains principes Mu’tazilites qui se voulaient contraires à la Tradition prophétique. Il pensait qu’il était possible d’utiliser ces principes pour défendre la Sunna. Ce mariage des idées fut tangible dans des questions telles que la vision du Seigneur le Jour de la Résurrection, Sa Parole, les « Attributs textuelles » (e-Sifât el Khabariya),[3] etc.



Selon e-Sujzî, il a en fait abandonné les éléments subsidiaires du Mu’tazilisme mais il en garda les principes tels que la preuve par l’accident, qui consiste en définitive à renier les Attributs divins.[4] Ibn Taïmiya nous apprend à ce sujet : « Abû Mohammed ‘Abd Allah ibn Sa’îd ibn Kullâb el Basrî et Abû el Hasan el Ash’arî s’opposaient aux Mu’tazilites et rejoignaient les traditionalistes sur l’ensemble de leurs principes. Néanmoins, ils étaient peu versés dans la Sunna et ils concédaient en parallèle aux Mu’tazilites certains principes erronés. C’est pourquoi, il est possible de déceler dans leur discours certaines paroles Mu’tazilites qui vont à l’encontre de la Sunna, bien que dans l’ensemble ils n’adhéraient pas à cette tendance. »[5] Ibn Taïmiya souligne dans un autre ouvrage : « les grands Imams traditionalistes reprochaient à ibn Kullâb et à el Ash’arî d’avoir gardé certains restes du Jahmisme et du Mu’tazilisme comme le fait d’approuver la méthode par l’accident et l’assemblage (ou la composition) des corps. Ils reniaient notamment qu’Allah puisse être l’auteur d’Actes Volontaires qu’Il choisit de faire, etc. »[6]



Les Ash’arites ont connus plusieurs étapes et plusieurs phases dans leur développement. Au début, ils ont cultivés la pensée du Kalâm (d’ibn Kullâb), ils ont ensuite fortement glissée vers l’I’tizâl, pour en fin de parcourt faire un mélange entre leur crédo et la philosophie. Les néo-Ash’arites ont un penchant pour le Jahmisme, voire pour la philosophie. En cela, ils se distinguent de la pensée de leur fondateur et des grandes références parmi ses partisans.[7] Les anciens Ash’arites reconnaissaient dans l’ensemble les « Attributs textuelles », à l’instar d’Abû el Hasan el Ash’arî, Abû ‘Abd Allah ibn Mujâhid, Abû el Hasan el Bâhilî, el Qâdhî Abû Bakr el Bâqallânî, Abû Ishâq el Asfarâînî, Abû Bakr ibn Fawrk, Abû Mohammed ibn e-Lubân, Abû ‘Ali ibn Shâdhân, Abû el Qâsim el Qushaïrî, Abû Bakr el Baïhaqî, etc.[8]



Par contre, les nouveaux partisans d’Abû el Hasan comme Abû el Ma’âlî el Juwaïnî, et tant d’autres, ils ne reconnaissent que les « Attributs rationnels ». Certains d’entre eux renient carrément les « Attributs textuelles » bien que d’autres à l’exemple d’el Râzî et d’el Âmudî ne se prononcent pas à leur sujet. Ceux qui renient les « Attributs textuelles » ont deux comportement à leur encontre ; les uns ont recourt au Ta-wîl (interprétation des Textes), les autres ont recourt au Tafwîdh (l’incompréhension des Textes en disant que Seul Dieu en pénètrent le sens ndt.). Quant à el Ash’arî et ses premiers adeptes, ils établissaient que toute interprétation entraînant implicitement de renier les Attributs, était considérer comme fausse. Ils ne se contentaient pas de dire qu’ils n’avaient pas accès à la compréhension des Textes, ils allèrent jusqu’à condamner les interprétations des « négateurs ».[9]



Cette confusion qui régna entre les anciens et les nouveaux Ash’arites entraina comme nous l’avons évoqué précédemment, un penchant de plus en plus marqué vers l’I’tizâl qu’ils mélangèrent plus tard à la philosophie. Sheïkh el Islam ibn Taïmiya nous propose l’analyse suivante : « Certains Ash’arites ont emprunté le même chemin que les Mu’tazilites vis-à-vis des « Attributs textuels » ; la majorité d’entre eux ont eu la même attitude que leurs pères Mu’tazilites à l’encontre des textes provenant du Hadith. Concernant les Attributs issus du coran, ils ont deux opinions à leur sujet : el Ash’arî, el Bâqallânî, et les anciens parmi eux les reconnaissent ; d’autres en reconnaissent certains mais d’un autre côté, ils se comportent envers eux à la façon des Jahmites. El Ash’arî s’est abreuvé de la pensée de son beau-père el Jubbâî ; le grand Sheïkh des Mu’tazilites. L’inspiration de ce dernier dans le domaine du Kalâm est une vérité à laquelle souscrit ses partisans et d’autres à l’unanimité. Plus tard, el Bâqallânî était plus à cheval vis-à-vis des Attributs issus du coran tout comme ibn Fawrk dans une moindre mesure après lui ; ce dernier en effet reconnaissait seulement une partie des textes du Coran sur le sujet.

Quant à el Juwaïnî et tous ceux qui suivaient la même voie, ils ont penché vers la tendance Mu’tazilites. Abû el Ma’âlî en effet lisait beaucoup les écrits d’Abû Hâshim el Jubbâî, et il était peu versé par les annales scripturaires. Ces deux paramètres à la fois ont joué un grand rôle sur sa pensée.[10] À l’époque d’Abû Bakr el Bâqallânî (m. 403 h.), ce dernier pris les commandes de cette tendance qu’il a améliorée ; il lui a établi les prémices rationnelles auxquelles les textes doivent se soumettre. Il fit de ses règles des principes dans la continuité des crédos de la foi, dans le sens où il incombe à chacun d’y adhérer.[11] Il a contribué dans une large mesure à rapprocher la tendance Ash’arite des enseignements du Kalâm et à la réglementer selon ses règles. Ces initiatives ont eu pour conséquence qu’il exista une ressemblance énorme entre l’Ash’arisme et le Mu’tazilisme. Si el Ash’arî donnait la priorité aux textes sur la raison, il n’en fut pas le cas pour el Bâqallânî, qui considérait que toutes les questions liés à la croyance devaient être soumises à la raison.[12]Ainsi, el Bâqallânî est considéré comme le deuxième fondateur de l’Ash’arisme.[13]



Il y a eu ensuite, Imam el Haramaïn el Juwaïnî (m. 478 h.) qui a utilisé les outils de la logique (grecque) pour soutenir cette croyance. Il s’est cependant opposé à el Bâqallânî sur de nombreuses règles qu’il avait établies. Bien qu’el Juwaïnî a plus profité de son bagage du Kalâm que des paroles d’el Bâqallânî, il n’en demeure pas moins qu’il a mélangé son Ash’arisme avec certains aspects du Mu’tazilisme, en s’inspirant des ouvrages du Mu’tazilites Abû Hâshim el Jubbâî. Il est ainsi sorti du giron du Qâdhî et compagnie dans plusieurs questions, pour conforter son inspiration Mu’tazilite. Il ne s’inspire même pas des écrits d’Abû el Hasan el Ash’arî, il se contente de rapporter ses paroles par intermédiaire.[14] À l’image d’el Ghazâlî (m. 505 h.), et d’ibn el Khatîb e-Râzî (m. 606 h.), Les néo-Ash’arites se sont reposés sur la méthode d’el Juwaïnî. Cependant, ils ont ajouté à cette influence Mu’tazilite dont el Juwaïnî est l’instigateur, l’influence de la philosophie. Ainsi, l’Ash’arisme s’éloignait et s’égarait de plus en plus.



El Ghazâlî a puisé ses enseignements du Kalâm dans les écrits de son maître el Juwaïnî, el Irshâd, e-Shâmil, qui contiennent les enseignements d’el Baqallânî. Il s’est inspiré dans ses enseignements philosophiques des écrits d’ibn Sînâ. C’est pourquoi, il est dit que l’ouvrage e-Shifâ (le remède) d’ibn Sînâ l’a rendu malade. Abû Hâmid s’est inspiré également des lettres Ikhwâns e-Safâ et celles d’Abû Hayyân e-Tawhîdî et autre. Quant à Râzî, il a puisé ses enseignements du Kalâm dans les écrits d’Abû el Ma’âlî et de e-Shahrstânî. E-Shahrstânî s’inspire lui-même d’el Ansârî e-Nisâbûrî, qui s’inspire d’Abû el Ma’âlî. Il s’est fortement imprégné des enseignements Mu’tazilites par l’intermédiaire des œuvres d’Abû el Husaïn el Basrî (m. 436 h.).[15] Dans le domaine de la philosophie, il s’est inspiré d’ibn Sînâ, de Shahristânî, et bien d’autres.[16] On retrouve leur Ash’arisme prépondérant, dans le fait qu’ils sont Murjites (laxistes) concernant le statut des personnes et Jabarites (déterministes) dans le domaine du Destin. Dans le domaine des Attributs, ils ne sont pas de purs Jahmites bien qu’ils soient imprégnés par cette tendance. Ils ne légitiment pas non plus de se rebeller contre les autorités en place en se conformant ainsi aux traditionalistes. Dans l’ensemble, parmi les adeptes du Kalâm, ils sont relativement les plus proches de l’orthodoxie musulmane. »[17]



Voir : introduction de la recension de Kitâb el ‘Arsh (1/52-57) de l’Imâm e-Dhahabî (m. 746 h.) par le docteur Mohammed ibn Khalîfa e-Tamîmî.



Article pour Islam.House

Traduit par : Karim ZENTICI



[1] Voir : Majmû’ el Fatâwâ d’ibn Taïmiya (5/386) et Tadhkira el Huffâzh de l’Imam e-Dhahabî (2/907).

[2] À la base, le Hanbalisme est une école de Fiqh au même titre que le Hanafisme, le Shâfi’sme, et le Mâlikisme. Les fondateurs de ses quatre écoles suivent le même crédo. Après l’inquisition (Mihna) que les Khalifes Abbassides ont fait subir aux Traditionalistes, l’Imam Ahmed est devenu l’un des symboles du traditionalisme. De plus, à travers le temps, les partisans du Hanbalisme sont restés les plus fidèles à l’orthodoxie musulmane. C’est pourquoi, avec le temps, le Hanbalisme fut associé au traditionalisme. (Voir : L’introduction à la profession de foi d’ibn Batta d’Henri Laoust). (N. du T.)

[3] Les « Attributs textuels » correspondent pour les adeptes du Kalâm aux attributs dont la connaissance est exclusivement puisée dans les Textes, contrairement aux Attributs dits rationnels dans le sens où la raison les conçoit tout-à-fait. (N. du T.)

[4] Voir : e-Rad ‘ala man Ankara el Harf wa e-Sawt (p. 168) et Mawqif ibn Taïmiya min el Ashâ’ira (1/367).

[5] El Istiqâma (1/212).

[6] Da-r Ta’ârudh el ‘Aql wa e-Naql (7/97).

[7] Idem.

[8] Majmû’ el Fatâwâ (4/147-148).

[9] Manhâj e-Sunna (2/223-224).

[10] Manhâj e-Sunna (2/223-224).

[11] El Muqaddima d’ibn Khaldûn (p. 465).

[12] Voir : Muqaddima e-Tamhîd d’el Baqallânî (p. 15), recension par el Khudhaïrî et Abû Raïda.

[13] Voir : Nash-a el Ashâ’ira wa Tatawwaruha (p. 320).

[14] Voir : Baghiya el Murtâd (348-351).

[15] Il ne faut pas confondre avec el Hasan el Basrî, l’un des Successeurs des Compagnons (Tâbi’în), qui compte parmi les traditionalistes (N. du T.).

[16] Voir : Baghiya el Murtâd (348).

[17] Majmû’ el Fatâwâ (7/55).
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Les facteurs à l’origine de l’expansion de la tendance Ash’arite :



Premièrement : la secte Ash’arite a pris ses racines à Bagdad qui fut la Capitale fleurissante de l’Empire Abbasside ; elle attirait les regards des Tullâb el ‘Ilm (étudiants) de tous les coins de la terre. Séduits par cette tendance, une fois de retour aux pays, ses nouveaux adeptes portaient son message aux diverses provinces de l’Empire,[1] en sachant que ses grandes références vivaient à la Capitale.



Deuxièmement : le bon voisinage qui régnait entre les Ash’arites et les Hanbalites. Les Ash’arites ont profité de cette proximité avec les Hanbalites pour répandre leurs idées. S’ils n’avaient pas fait preuve ainsi de complaisance, ils auraient connu le même sort que les Mu’taziltes qui reçurent une opposition acerbe de la part des Hanbalites. Il y avait entre les Ash’arites et les Hanbalites un climat de paix et de connivence. Abû el Hasan el Ash’arî lui-même se revendiquait de la tendance traditionaliste dont la référence principale à ses yeux était l’Imam Ahmed. Il était considéré dès lors comme un adepte du Kalâm traditionaliste. Compte tenue que les Ash’arites sont relativement conformes à la Sunna, ils furent considérés comme une branche du Hanbalisme, de la même façon que les adeptes du Kalâm Hanbalites qui avaient pour référence certains outils de la « raison ».

Le divorce s’est fait avec l’affaire el Qushaïrî[2] qui fut l’un des élèves d’ibn Fawrk, un Ash’arite du Khurâsân où les membres de la secte avaient sombré dans la « négation des Attributs ». Tout à commencer quand le Qâdhî Abû Ya’lâ écrivit son ouvrage Ibtâl e-Ta-wîlât où il s’en est prit à ibn Farwk, le Sheïkh d’el Qushaïrî, à une époque où le Khalifa de Bagdad étaient de son côté. Cependant les choses ne sont pas restées ainsi. El Qushaïrî reçu plus tard l’appui des autorités Seldjoukides ; cette liberté d’action fut à l’origine d’une longue affaire.[3]



Troisièmement : certains émirs et vizirs étaient affiliés à la tendance Ash’arite, dont les plus important sont notamment :



1- Le vizir Nizhâm el Mulk qui prit en mains les affaires des sultans Seldjoukides. Il devint en effet vizir sous le règne d’Alp Arslan et Malik chah pendant une période de trente ans (soit de 455 h. /1063 à 485 h. /1092). Sous son règne, il fit ouvrir les écoles Nizhâmiya qui prirent son nom, dans plusieurs provinces comme à Bassora, Asfahân, Balkh, Harrât, Murû, el Mu-sal. Les plus grandes et la plus importantes d’entre elle fut la Madrasa e-Nizhâmiya à Nisâbûr et à Bagdad. Nizhâm el Mulk avait de l’admiration pour les soufis et les Ash’arites.[4] C’est pourquoi, il a joué un grand rôle dans la vulgarisation du dogme Ash’arite.[5]



2- Le Mahdî ibn Tûmart (m. 524 h.) qui était à la tête de l’Empire des Muwahhidûn. Il s’appelait exactement Abû ‘Abd Allah Mohammed ibn ‘Abd Allah ibn Tûmart qui se donna le titre de Mahdî. Il réussit à se faire un pouvoir dans le Maghreb au début du cinquième siècle de l’hégire. Auparavant, il s’était rendu en Iraq pour enrichir quelque peu sa culture religieuse. Il avait un ascendant pour l’ascétisme et la piété. De retour au Maghreb, il conquit les cœurs de certains montagnards et ignorants très peu cultivés dans l’Islam. Il leur donna quelques enseignements et il s’est même autorisé à leur montrer de faux miracles afin de les faire adhérer à sa conception de la religion. Il revendiqua notamment être le Mahdî annoncé par le Prophète (r) et ses adeptes lui vouait une énorme considération. En raison des principes Ash’arites et philosophiques qu’il avait inculqué à ses partisans, ses derniers se sont autorisés à verser le sang des musulmans en attentant à la vie de milliers d’habitants de la région qui étaient fidèles au traditionalisme. Ils furent accusés à tord d’être des Mushabbaha (Assimilateurs) et des Mujassama (anthropomorphistes).[6] Ainsi, ibn Tûmart fut à l’origine de l’extension de la croyance Ash’arite en terre du Maghreb, qui baignait auparavant dans un climat Salafî.



3- Salâh e-Dîn el Ayyûbî. Saladin était de confession Ash’arite. Dans son enfance, il apprit par cœur une ‘Aqîda (profession de foi) sur le modèle Ash’arite que lui avait rédigé Qutb e-Dîn Abû el Ma’âlî Mas’ûd ibn Mohammed ibn Mas’ûd e-Nisâbûrî, qui fut l’une des grandes références Ash’arites. Comme tous les autres enfants, Salâh e-Dîn avait mémorisé cette ‘Aqîda en bas-âge, qu’il avait transmise à ses enfants. Lorsqu’il prit les rênes du pouvoir, il fit imposer cette croyance à tous. Cette situation dura tout au long de la dynastie Ayyubides, et elle se prolongea ensuite au temps desMameloukes turcs.[7] Ce facteur a énormément contribué à répandre l’Ash’arisme dans le monde musulman. L’Égypte qui fut le siège du pouvoir Ayyubide, représentait le phare de la civilisation islamique à cette époque. L’Université el Azhar a énormément contribué à populariser le dogme Ash’arite que Saladin avait importé en Égypte, après avoir mis un terme à la dynastie des fatimides ismaéliens. Depuis cette époque, el Azhar enseigne la ‘Aqîda Ash’arite jusqu’à nos jours.



Les Ash’arites dévient de la croyance traditionalistes sur de nombreux points dont notamment, à titre d’exemple :



1- leur seule référence dans le domaine du divin (de l’Unicité) et de la prophétie, c’est la raison. Ils classent le domaine de la croyance en trois chapitres : le divin, la prophétie, et les paroles scripturaires. Ils entendent par paroles scripturaires, toutes les questions en relation avec l’eschatologie musulmane telles que la Résurrection, le grand Rassemblement des hommes, l’Enfer, le Paradis, etc. ils nomment ce chapitre ainsi car c’est le seul domaine où ils s’inspirent des textes sacrés. Pour ce qui concerne le divin, et la prophétie, ils s’en remettent uniquement à la raison.

2- Ils assument que la foi consiste uniquement à approuver la religion avec le cœur. En cela, ils ne considèrent pas que les actes fassent parties de la foi (à l’instar des Murjites ; les Murjites sont plusieurs tendances mais les Jahmites et les Ash’arites ont l’une des plus mauvaises conceptions de la foi, étant donné notamment qu’ils ne considèrent même pas la parole comme faisant partie intégrante de la foi ndt.).

3- En se basant sur leur définition de la foi, ils ne considèrent pas que l’Unicité de la divinité (Tawhîd el Ulûhiya)compte parmi les branches de l’Unicité. L’Unicité selon eux, consiste à dire qu’Allah est Unique dans Son Essence sans ne faire aucun partage, Unique dans Ses Actions sans avoir aucun associé, et Unique dans Ses Attributs sans avoir aucun égal. Cette définition ne fait nullement mention de l’Unicité de la divinité. c’est pourquoi, il est possible de constater que les sociétés où l’Ash’arisme est répandue, ne porte pas l’accent sur ce point important ; celles-ci sont contaminées par l’association et l’innovation étant donné que les gens n’apprennent pas qu’Allah est Unique dans Son Adoration sans n’avoir aucun associé.

4- En se basant également sur leur définition de la foi, ils ne considèrent pas que l’attachement à la Tradition du Prophète (r) entre dans sa définition. Selon eux, la foi au Prophète se limite à approuver ses enseignements. C’est pourquoi, les sociétés Ash’arites sont contaminées par l’innovation.

5- Ils se distinguent des traditionalistes dans le domaine des Noms et des Attributs.

6- Ils se distinguent des Traditionalistes dans le domaine du destin ; domaine dans lequel ils rejoignent les Jabarites (déterministes).

7- Ils se distinguent des traditionalistes sur la question de la vision d’Allah le Jour de la Résurrection. ils soutiennent en effet qu’Il pourra être vu sans qu’Il ne soit dans un endroit quelconque.

8- Ils se distinguent des traditionalistes sur la question de la Parole d’Allah ; ils ne reconnaissent pas la Parole incréée d’Allah comme il convient puisqu’ils considèrent qu’elle correspond à une « parole intérieure », etc.



Voir : introduction de la recension de Kitâb el ‘Arsh (1/57-62) de l’Imâm e-Dhahabî (m. 746 h.) par le docteur Mohammed ibn Khalîfa e-Tamîmî.



Article pour Islam.House

Traduit par : Karim ZENTICI

[1] Voir : Mawqif Sheïk el Islam ibn Taïmiya min el Ashâ’ira (2/499).

[2] Majmû’ el Fatâwâ (6/52-53).

[3] Majmû’ el Fatâwâ (6/52-54).

[4] L’une des raisons qui ont contribué à l’essor de l’Ash’arisme que le D. e-Tamîmî a omis de cité est à partir du cinquième siècle de l’hégire la pénétration du Soufisme dans les rangs de ses adeptes par l’intermédiaire de deux hommes qui furent Abû el Qâsim el Qushaïrî et Abû Hâmid el Ghâzâlî. Voir l’introduction à e-Risâla el Wâdhiha fî e-Rad ‘alâ el Ashâ’ira (1/38) d’ibn el Hanbalî, recension du Docteur ‘Alî e-Shibl.

[5] Voir : Mawqif Sheïkh el Islam ibn Taïmiya min el Ashâ’ira (2/500).

[6] Voir : Majmû’ el Fatâwâ (11/475).

[7] El Kutat d’el Maqrizî (2/358).
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Le Mâturîdisme :



La secte Mâturîdite est considéré comme la sœur de sang de la secte Ash’arite tant ces deux dernières se ressemblent et s’entendent à telle point qu’elles donnent l’impression d’être une seule et même secte. Il est ainsi difficile de les différencier. D’ailleurs, les adeptes de ses tendances assument d’une seule voix qu’Abû el Hasan el Ash’arî et Abû Mansûr el Mâturîdî sont les deux Imams d’Ahl e-Sunna. La raison principale de cette entente est lié à leur concordance aux niveaux des idées en sachant qu’ils divergent sur un nombre restreint de questions ; concordance d’autant plus tangible avec les néo-Ash’aristes.



Néanmoins, pour comprendre ce phénomène, il faut prendre en considération d’autres raisons non moins importantes. La plus importante d’entre elles revient probablement au fait qu’elles prirent naissance à la même époque et de surcroît dans des zones géographiques distinctes, ce qui d’emblé fut une barrière contre toute rivalité. Le Mâturîdisme s’est propagé pour sa part, dans un milieu Hanafî dont les adeptes vivaient à l’est et au nord du monde musulman. Il est rare de trouver un Hanafî adepte de la ‘Aqîda Ash’arite, comme ce fut le cas d’Abû Ja’far e-Samnânî.



Quant à l’Ash’arisme, il a pris pied dans un univers Shâfi’ites et Mâlikites qui se trouvent actuellement au Moyen-Orient, au Maghreb, dans le sud et le sud-est du monde musulman. La majeure partie des Shâfi’ites et des Mâlikites sont Ash’arites, bien que pour nuancer, il faille distinguer entre le commun des gens et les classes les plus cultivées. Abû Mansûr Mohammed ibn Mohammed ibn Mahmûd ibn Mohammed el Mâturîdî (m. 333 h.) est le fondateur du Mâturîdisme. [1] Ce dernier fut compté parmi les légistes Hanafî, il était à l’aise dans le domaine de la polémique et du discours, mais il était moins versé dans celui de la Tradition et des annales. Il a suivi la méthode du Kalâm pour établir les questions du dogme à la manière dans une large mesure des néo-Ash’aristes. Il est possible de le classer parmi les adeptes du Kalâm qui reconnaissent les Attributs divins (e-Sifâtiya), tout comme ibn Kullâb et Abû el Hasan el Ash’arî. El Mâturîdî a repris les idées d’ibn Kullâb dans de nombreuses questions liées aux Sifât (Attributs).[2]



Il est notoire que les Hanafîs et les gens de l’est en général furent parmi les premiers à subir l’influence du Kalâm. Il faut savoir que Jahm ibn Safwân venait de ces régions. L’Imam Ahmed fait remarquer à son sujet que : « Des hommes parmi les adeptes d’Abû Hanifa et de ‘Amr ibn ‘Ubaïd à Bassora l’on suivi… »[3] Par ailleurs, Bishr ibn Ghiyâth el Mirrîsî (m. 228 h.) et le Qâdhî Ahmed ibn Abî Duwâd (m. 240 h.) et bien d’autres étaient Hanafîs. Il n’est donc pas étonnant qu’el Mâturîdî de l’école Hanafî soit un fervent défenseur du Kalâm et l’un des acteurs ayant posé ses fondements au point d’en devenir l’une de ses plus grandes références, et le fondateur d’une école qui lui dédia son nom par la suite.



El Mâturîdî ne s’éloigne pas de la pensée qu’Abû el Hasan el Ash’arî a connue dans la deuxième phase de son cheminement. Il était un opposant acerbe aux Mu’tazilites ; leur deux écoles respectives sont les héritières proclamée de l’école Kullâbite considérée comme une troisième voie à mi chemin entre celle des traditionalistes et celle des Jahmites. La bataille était rude entre d’un côté les défenseurs des Textes et de l’autre côté les rationalistes. Ibn Kullâb s’est donné la vocation de conjuguer entre les références religieuses et le Kalâm comme nous l’avons déjà souligné. Durant ses beaux jours, la pensée Kullâbite avait des adeptes en Iraq, à Raï, dans le Khurasân, derrière le grand fleuve (en Asie Central) où les sectes abondaient. Contrairement à l’Ash’arisme, le Mâturîdisme n’a pas connue d’évolution et a relativement gardé tout au long des siècles les mêmes idées.[4]



Confessions :



Certaines grandes références Ash’arites ont fait l’aveu à la fin de leur vie, que les sciences du Kalâm[5] étaient plus maléfiques qu’autre chose et qu’elles les avaient fait tourner en rond tout au long de leur parcourt, pour les faire sombrer au bout du compte dans le doute et le désarroi. Il leur aurait été si simple cependant de suivre la lumière de la Révélation, qui ne s’oppose nullement à la raison, lorsque celle-ci est saine. En sachant, qu’il vaut mieux tirer leçon des autres que de devenir une leçon pour les autres, voyons quelle expérience nous offre, toutes ces têtes pensantes en commençant par leur chef de file :



• Abû el Hasan el Ash’arî (m. 324 h.) déclare en introduction à son dernier livre qui prend ainsi la forme d’un testament : « L’opinion à laquelle nous adhérons et la religion à laquelle nous croyons, est celle qui consiste à s’accrocher au Livre de Notre Seigneur Tout-puissant, à la Tradition de notre Prophète (r), et aux annales rapportées des Compagnons, de leurs Successeurs (Tâbi’în), et des grandes références traditionalistes. Nous nous retranchons derrière ces enseignements. L’opinion d’Abû ‘Abd Allah Ahmed ibn Hanbal –qu’Allah illumine son visage, l’élève en degré, et le comble de la meilleure récompense – est la notre, et celle de ses adversaires est contre la nôtre. Il est le noble Imam, le chef parfait, par lequel Allah dévoila la vérité, dissipa les ténèbres, montra la voie, et brisa l’innovation des hérétiques, l’égarement des égarés, et le doute des sceptiques. Qu’Allah comble de Sa Miséricorde cet Imam devancier, illustre, encensé, et magnifié, et tous les Imams des musulmans… »[6]



• Abû el Ma’âli el Juhaïnî (m. 478 h.), l’un des plus grands experts du Kalâm, s’est exclamé un jour devant ses disciples : « Mes amis ! Ne vous intéressez pas au Kalâm, si j’avais su un jour qu’il allait me faire devenir ce que je suis devenu aujourd’hui, je n’y aurais jamais touché. »[7] Il a dit également : « Si je pouvais revenir en arrière, je ne toucherais jamais au Kalâm. »[8] Avant de mourir, il recommanda à ses enfants réunis autour de lui : « Est-ce que vous connaissez quelqu’un de plus éclairé que moi dans les sciences du Kalâm ?

- Non ! Répondirent-ils.

- Pouvez-vous donc douter de mes paroles ?

- Non !

- Je veux vous faire une recommandation, l’acceptez-vous ?

- Oui !

- Accrochez-vous aux enseignements des traditionalistes car j’ai vu que la vérité était de leur côté. »[9]



Juste avant de rendre l’âme, il fit l’aveu : « J’ai lu cinquante mille fois cinquante milles ouvrages. J’y ai laissé les adeptes de l’Islam et leur religion ainsi que leur savoir littéraliste (ou exotérique). Je me suis embarqué dans un océan immense et je me suis rempli du savoir interdit par les musulmans. Mon but, c’était la recherche de la vérité alors que j’avais peur tout au long de mon parcours de suivre les autres aveuglément. Aujourd’hui, je reviens à la vérité. Accrochez-vous donc à la religion des grands-mères ! Au moment de quitter ce monde, voici mes dernières paroles : il n’y a de dieu en dehors d’Allah ! Malheur à el Juwaïnî ! »[10]



• Abû Hâmid el Ghazâlî (m. 505 h.) serait mort avec Sahîh el Bukhârî sur les bras.[11] Il fut pourtant au cours de sa vie, passionné par le Kalâm et la philosophie, il est même considéré comme le premier à avoir introduit la logique grecque dans la matière d’Usûl el Figh. Mais cette passion démesurée l’a fait sombrer dans le désarroi et le scepticisme, c’est pourquoi à la fin de sa vie, il se pencha sur l’étude du Hadith à travers le recueil d’el Bukhârî et de Muslim. Il est passé auparavant par plusieurs phases dont notamment le soufisme ; il a même écrit deux réfutations contre le Kalâm et la philosophie qui porte pour titre : Tahâfut el Falâsifa et Iljâm el ‘Awâm. [12]



• Abû el Fath, Mohammed ibn ‘Abd el Karîm e-Shihristânî (m. 548 ou 549 h.) est l’auteur de ces paroles : « Accrochez-vous à la religion des grands-mères car c’est le meilleur cadeau que vous puissiez avoir. » Il reconnu même dans deux vers devenus célèbres, qu’en fin de parcourt, la philosophie et le Kalâm conduisaient au scepticisme. [13]



• Fakhr e-Dîn e-Râzî (m. 606 h.) dénonca le Kalâm de sa plume à la fin de sa vie, en disant notamment : « j’ai contemplé les différentes méthodes du Kalâm et celles de la philosophie mais je n’ai pas vu qu’elle guérissait les cœurs malades ni qu’elle étanchait la soif. Je me suis alors rendu compte que le chemin le plus proche était celui du Coran… Or, celui qui prendra le chemin par lequel je suis passé, pourra savoir ce que je sais aujourd’hui. »[14] Il a déclaré également : « Celui qui s’en tient à la voie des grands-mères, sera le grand gagnant. »[15]



• Mohammed el Khûnjî (m. 646 h.), était l’un des Imams du Muntiq (la logique grecque) à son époque. Pourtant, avant de mourir, il a eu les paroles suivantes : « Je meurs alors que je ne sais rien si ce n’est que le « possible » dépend de l’ « impossible »… si l’on sait que la dépendance est une qualité négative, hé bien je meurs alors que je ne sais rien. »[16]



• ‘Abd el Hamîd ibn ‘Îsâ el Khasrû Shâhî (m. 652 h.) fut l’un des plus fervents disciples de Fakhr e-Dîn e-Râzî, mais il sombra dans le doute et le désarroi comme peut en témoigner ses paroles de détresse qui s’adressent à un autre savant notable : « Quelle est ta croyance ?

- Celle des musulmans !

- Tu es à l’aise en me disant cela ? Tu en es convaincu ?

- Bien sûr !

- Hé bien ! Remercies Allah pour ce bienfait immense car moi par Allah ! je ne sais pas quelle est ma croyance ! je ne sais pas quelle est ma croyance ! je ne sais pas quelle est ma croyance ! » Il s’est ensuite mis à pleurer à tel point que sa barbe en fut mouillée.[17]



Conclusion :



Force est de constater que la tendance traditionaliste, connue notamment sur le nom de Hanbalisme, ou plus récemment wahhabisme, ou salafisme est très mal perçue par les diverses tendances musulmanes dont les Ash’arites font parties, avant de l’être par les orientalistes et les chrétiens en général. Si les grandes références de l’Ash’arisme, qui est pourtant la secte ayant le plus de proximité avec Ahl e-Sunna, s’en font une représentation erronée, il faut alors s’imaginer la situation chez les autres sectes. Sheïkh el Islam ibn Taïmiya fait ce constat malheureux à travers les lignes suivantes : « Bon nombre d’hérésiographes parmi les dernières générations recensent les diverses opinions qu’ils connaissent sur une question qui constitue pourtant l’un des fondements les plus illustres de la religion comme celui de la Parole d’Allah. Cependant, ils ne connaissent pas celle des anciens et des grandes références de la communauté qui renferment les bonnes tendances sur chaque point de la religion. Ainsi, ils n’en connaissent ni l’opinion ni les éventuels auteurs de ces opinions à l’instar d’el Shihristânî, l’auteur d’el Milal wa e-Nihal, dans lequel il recense les différentes pensées à travers les grandes civilisations mais il ne dit pas un mot sur la tendance traditionaliste qu’il ne connaît même pas. Concernant la Parole d’Allah, de grands auteurs tels qu’el Qâdhî Abû Bakr, Abû el Ma’âlî, el Qâdhî Abû Ya’lâ, ibn e-Zâghûnî, Abû el Husaïn el Basrî, et Mohammed ibn el Haïsam omettent de citer la tendance certifiée chez les anciens et les grandes références à l’image d’Ahmed, lorsque ces derniers recensent toutes les tendances sur la question et que leur choix tombent sur l’une d’entre elle. »[18]



Il a souligné ailleurs : « Quant aux enseignements du Messagers, des Compagnons, de leur Successeurs, et des grandes références des musulmans, ils n’en ont aucune connaissance. Ils ne font que citer un certain nombre d’opinion parmi lesquelles ils en choisissent une. Ils réfutent ensuite les autres tendances qui sont en fait toutes aussi fausses les autres que les autres, ce qui laisse l’observateur perplexe. La chose qui pourrait éventuellement le contenter, c’est de savoir qu’en se réfutant les unes les autres, toutes ses opinions s’écroulent d’elles-mêmes, comme il est possible de le constater dans la plupart des ouvrages philosophiques ou du Kalâm, que ce soit chez les premiers ou chez les nouveaux penseurs, à l’image de Râzî et d’el Âmûdî. »[19] Cela concerne autant les adeptes du Kalâm, du Raï (l’opinion), que les soufis et les ascètes.[20] Des têtes pensantes comme Abû el Ma’âlî, Abû Hâmid el Ghazâlî, ibn el Khatîb, etc. n’avaient aucune connaissance dans les sciences du Hadith, ils atteignaient à peine le niveau d’un débutant avant de pouvoir mesurer les grands spécialistes en la matière. Ils ne faisaient même pas la différence entre un Hadith authentique et un Hadith complètement inventé comme en témoigne la plupart de leurs ouvrages où l’on y trouve des choses incroyables ![21]



Article pour Islam.House

Traduit par : Karim ZENTICI



[1] Voir sa biographie dans : el Mâturîdiya (1/209) du docteur Shams e-Dîn el Afghân.

[2] Voir : Majmû’ el Fatâwâ (7/433), Kitâb el Îmân (p. 414), Manhâj e-Sunna (2/362).

[3] E-Rad ‘alâ el Jahmiya (103-105).

[4] Voir pour cette partie de l’article l’introduction de la recension de Kitâb el ‘Arsh (1/62-64) de l’Imâm e-Dhahabî (m. 746 h.) par le docteur Mohammed ibn Khalîfa e-Tamîmî.

[5] Le Kalâm consiste à chercher à percer les mystères qui sont liés au divin uniquement par la raison et au détriment de la Révélation. En cela, il a énormément d’affinité avec la théologie chrétienne car tous deux s’inspirent du raisonnent philosophique grec.

[6] El Ibâna fî Usûl e-Diyâna. Sheïk Hammâd el Ansârî est l’auteur d’une recherche où il démontre que non seulement Abû el Hasan est bel et bien l’auteur d’el Ibâna mais qu’il fut l’un des derniers si ce n’est le dernier de ses ouvrages. [Voir : Rasâil el ‘Aqîda de Hammâd el Ansârî (p.61-108)]

[7] Voir : el Munazhzham (9/19), Talbîs Iblîs (p. 98).

[8] Siar A’lâm e-Nubala (18/473).

[9] Talbîs Iblîs (p. 98).

[10] El Munazhzham (9/19), Talbîs Iblîs (p. 98).

[11] Voir : l’introduction de : Qâ’ida fî e-Rad ‘alâ el Ghazâlî fî e-Tawakkul d’ibn Taïmiya (p. 101), recension du Docteur ‘Alî Shibl.

[12] Voir sa biographie dans Siar A’lâm e-Nubala (20/286).

[13] Voir : Nihâya el Aqdâm (p. 3-4).

[14] Voir : Siar A’lâm e-Nubala (21/501).

[15] El Bidâya wa e-Nihâya (13/55).

[16] Voir : e-Rad ‘alâ el Muntiqiyûn de Sheïkh el Islam ibn Taïmiya (p. 114).

[17] e-Rad ‘alâ el Muntiqiyûn (p. 327).

[18] Dar e-Ta’ârudh (2/307).

[19] Idem. (9/67-68).

[20] El Furqân baïna el Haqq wa el Bâtil dans Majmû’ el Fatâwâ (13/25).

[21] Majmû’ el Fatâwâ (13/25). El Ghazâlî lui-même disait que son bagage était léger dans les sciences du Hadith. Voir : Majmû’ el Fatâwâ (35/176).

Wayell

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Mise en garde contre l'ash'arisme. 993574

C'est une école confessionnal comme beaucoup d'autre non ?

hakimuslim

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Salam aleykoum,

pourquoi mon frère tu fais de la propagande pour le salafisme ici sur ce forum ?

Tu peut partager l'avis de les savants de votre "groupe" mais au lieu de faire seulement des copier coller essaye d'expliquer aux musulmans et aux chretiens de ce forum tes points de divergences avec le Acharisme et sois honnete et mentionne que cette école est depuis des siècles l'Ecole Majoritaire des Sunnites dans le Monde Musulman.

Au Maghreab par exemple juste avant la colonisation les pieux musulmans apprenait par coeur le poème du grand Savant Ibn 'Ashir rahimahouAllah qui expliquit aux musulmans sous forme de poèmes l'ecole de Jurisrpudence Malikite,l'ecole doctrinale Ach'ari et la purification des coeurs.

Sachez que le Acharisme est la doctrine majoritaire du monde musulman ainsi que la doctrine Matouridite.
Ces deux ecoles de Croyance sont majoritaire dans le monde musulman,ces deux ecoles sont d'accord dans les points fondamentaux mais diverge dans des points "secondaires".
Ces deux ecoles constitut le Sunnisme.

Le chiisme et le salafisme sont des ennemis acharnés de ces deux doctrines.

Quelques liens :

Défense du Sunnisme :
http://www.at-tawhid.net/pages/Defense_du_Sunnisme-5396033.html

Réfutations et critiques scientifiques des sectes se réclamant de l'Islâm : http://www.at-tawhid.net/pages/Refutations_et_critiques_scientifiques_des_sectes_se_reclamant_de_lIslam-2781123.html

hakimuslim

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rayaan

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Wayell

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Privilégier le dialogue en respectant son frère. Pas de raillerie.
J'aimerai avoir l'avis et l'opinion de chacun sur cette école doctrinale.

Peace.

Tumadir

Tumadir
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"les asha'ira" se basent sur "la philosophie" mais je ne comprends pas leur relation avec les "salafia"

Tumadir

Tumadir
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au lieu de poster de longues vidéos et de des kilomètres de copier coller, prière de résumer vos idées

hakimuslim

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Je te rassure mon frère rayan les Ahbaches font partit d'une secte.

Le Sunnisme officiel du monde musulman depuis des siècles est l'école doctrinale Acharite et Matouridite ainsi que le suivi des 4 ecoles de Jurisprudence. Ceci est un fait historique.

Le Salafisme appeller aussi le Wahhabisme est une secte pour de nombreux grands savants et egalement par le propre frère de Mouhamed ibn AbdelWahhb.

En effet,l'Imam Souleymane ibn AbdelWahhb rahimhouAllah a ecris un livre contre la doctrine de son frère Mouhamed ibn AbdelWahhab car il se permettait de tuer des Musulmans au nom du Tawhid.


Le frère de Mohammed Ibn 'Abd Il Wahhâb, Ash
Shaykh Sulaymân Ibn 'Abd Il Wahhâb At Tamîmî (qu'Allâh lui fasse miséricorde) a dit :





« Aujourd'hui
les gens sont éprouvés dans leur foi par celui qui prétend se référer
au
Qur°ân et à la Sunnah et fonder ses théories à partir des sciences
qui en découlent, sans s'interroger sur le bien fondé des arguments et
ses objecteurs. Et quand on l'invite [à en débattre]
devant les savants il refuse. Pire encore, il contraint les gens à
obéir à ses ordres et à adopter ses opinions, reléguant au rang de
mécréants tous ceux qui s'y refusent. Cela alors qu'il n'y a
pas en lui la moindre des qualités requises pour exercer la
jurisprudence, ne serait-ce que le dixième d'une seule d'entre elles.





Malgré cela sa doctrine a emporté l'adhésion de nombreux
ignorants.
« Innâ li Llâhi wa innâ Ilayhi râji'ûn – C'est à Allâh que nous appartenons à Allâh et c'est vers Lui que nous
retournerons. »





La ummah toute entière l'interpelle d'une seule et même voix ; pas une seule ne trouve grâce
à ses yeux. Au contraire, tous sont pour lui des kuffâr. Seigneur, ramène cet égaré sur le droit chemin ! »



Source : As Sawâ°iq Ul Ilâhiyyah du Shaykh Sulaymân Ibn 'Abd Il Wahhâb At Tamîmî
(qu'Allâh lui fasse miséricorde).

hakimuslim

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Amat Allah a écrit:"les asha'ira" se basent sur "la philosophie" mais je ne comprends pas leur relation avec les "salafia"


Ma soeur c'est faux et archi faux
Tu crois que les Savants sunnites du monde musulman depuis des siècles se base sur la philosophie pour comprendre l'Islam et nous l'expliquer ?

Le Acharisme la base c'est le Coran et la Sounnah.
Enfaite a un moment donner beaucoup de sectes qui se reclamait de l'Islam comme le mu'tazilisme utilisait la philosophie justement pour interpreter le Coran et la Sounnah alors l'Imam de la Sounnah Abou Al Hassan Al Ach'ari radhiAllah 3anhou s'est servit de la philosophie pour prouver les contradictions des sectes tels que les Mu'taliza.

Les Savants Sunnites ont intelligemment compris que les sectes ne comprendront pas leurs erreurs seulement en leurs rappelant les versets du Coran et les Hadiths car ses sectes interprettait ses versets et ses hadiths en la "pesant" avec la philosophie alors les sunnites pour faire face a ces sectes se sont servis de la "propre arme scientifique" des sectes : la philosophie

rayaan

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(Cheikh Al islam a mis en garde contre le acharisme et l'a combattu toute sa vie alors qu'il a vécu bien des siècles avant Muhammad Ibn abdal Wahhab.)

En gros les acharites nient beaucoup d'attributs d'Allah.
Par exemple lorsque dans le Coran Allah dit qu'il a des mains. Les acharites vont dire : Allah n'a pas de mains mais il faut le prendre dans un sens métaphorique...

Les salafis vont dire : Allah a des mains, Ses mains sont parfaites, elles ne ressemble pas à celles des créatures, le comment de Ses mains est inconnus aux humains puisqu'ils ne les ont jamais vu ( cependant ne pas connaître le comment ne signifie pas qu'elles n'ont pas de comment ).
Tout ceci est expliqué en long dans l'article, alors oui cela prend du temps mais c'est important car le frère Hakim ici présent ( qu'Allah le préserve et le guide ainsi que nous ) poste des vidéos de Bajrafil qui est un acharite assez connu en France...

Tumadir

Tumadir
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Averti

hakimuslim a écrit:
Amat Allah a écrit:"les asha'ira" se basent sur "la philosophie" mais je ne comprends pas leur relation avec les "salafia"


Ma soeur c'est faux et archi faux
Tu crois que les Savants sunnites du monde musulman depuis des siècles se base sur la philosophie pour comprendre l'Islam et nous l'expliquer ?

Le Acharisme la base c'est le Coran et la Sounnah.
Enfaite a un moment donner beaucoup de sectes qui se reclamait de l'Islam comme le mu'tazilisme utilisait la philosophie justement pour interpreter le Coran et la Sounnah alors l'Imam de la Sounnah Abou Al Hassan Al Ach'ari radhiAllah 3anhou s'est servit de la philosophie pour prouver les contradictions des sectes tels que les Mu'taliza.

Les Savants Sunnites ont intelligemment compris que les sectes ne comprendront pas leurs erreurs seulement en leurs rappelant les versets du Coran et les Hadiths car ses sectes interprettait ses versets et ses hadiths en la "pesant" avec la philosophie alors les sunnites pour faire face a ces sectes se sont servis de la "propre arme scientifique" des sectes : la philosophie

c'est pas du tout ce que j'ai lu au sujet des acha'ira, ils sont totalement différent des "salafes" particulièrement au sujet de l'unicité d'Allah

Wayell

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Résident

Hakimuslim a écrit:Abou Al Hassan Al Ach'ari radhiAllah 3anhou s'est servit de la philosophie pour prouver les contradictions des sectes tels que les Mu'taliza.
Tu parles de 3ilm Al-Kalam ?

Peace.

hakimuslim

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Amat Allah a écrit:
hakimuslim a écrit:
Amat Allah a écrit:"les asha'ira" se basent sur "la philosophie" mais je ne comprends pas leur relation avec les "salafia"


Ma soeur c'est faux et archi faux
Tu crois que les Savants sunnites du monde musulman depuis des siècles se base sur la philosophie pour comprendre l'Islam et nous l'expliquer ?

Le Acharisme la base c'est le Coran et la Sounnah.
Enfaite a un moment donner beaucoup de sectes qui se reclamait de l'Islam comme le mu'tazilisme utilisait la philosophie justement pour interpreter le Coran et la Sounnah alors l'Imam de la Sounnah Abou Al Hassan Al Ach'ari radhiAllah 3anhou s'est servit de la philosophie pour prouver les contradictions des sectes tels que les Mu'taliza.

Les Savants Sunnites ont intelligemment compris que les sectes ne comprendront pas leurs erreurs seulement en leurs rappelant les versets du Coran et les Hadiths car ses sectes interprettait ses versets et ses hadiths en la "pesant" avec la philosophie alors les sunnites pour faire face a ces sectes se sont servis de la "propre arme scientifique" des sectes : la philosophie

c'est pas du tout ce que j'ai lu au sujet des acha'ira, ils sont totalement différent des "salafes" particulièrement au sujet de l'unicité d'Allah

Justement ma soeur ce que tu as lu provient sans doute d'un article fais par les salafistes.

Les salafistes dise qu'ils suivent les Salafs(pieux predecesseurs) mais c'est faux.

Le Acharisme a justement defendu la croyance des Salafs face aux sectes :

Les ash`arites et les mâturîdites sont ceux qui ont préservé et nous ont transmis la doctrine des Gens de la Sunnah dont le Messager d’Allâh - paix et bénédictions sur lui - a fait l’éloge et qu’il a ordonné de suivre : "Attachez-vous à ma tradition et à la tradition des califes bien guidés". Les ash`arites sont ainsi désignés d’après le nom de l’Imâm `Alî Ibn Ismâ`îl Abû Al-Hasan Al-Ash`arî et les mâturîdites d’après l’Imâm Abû Mansûr Al-Mâturîdî. Les deux hommes sont des figures saillantes parmi nos pieux prédécesseurs qui ont fait triomphé la doctrine du Salaf, celle des gens de la Sunnah. Aucun des deux n’a inventé une nouvelle croyance, ni une nouvelle école religieuse.

Source : http://www.islamophile.org/spip/La-doctrine-des-musulmans-avant-l.html

rayaan

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Je remet ici le point le plus important pour ceux qui ont la flemme de tout lire :

Les Ash’arites dévient de la croyance traditionalistes sur de nombreux points dont notamment, à titre d’exemple :



1- leur seule référence dans le domaine du divin (de l’Unicité) et de la prophétie, c’est la raison. Ils classent le domaine de la croyance en trois chapitres : le divin, la prophétie, et les paroles scripturaires. Ils entendent par paroles scripturaires, toutes les questions en relation avec l’eschatologie musulmane telles que la Résurrection, le grand Rassemblement des hommes, l’Enfer, le Paradis, etc. ils nomment ce chapitre ainsi car c’est le seul domaine où ils s’inspirent des textes sacrés. Pour ce qui concerne le divin, et la prophétie, ils s’en remettent uniquement à la raison.

2- Ils assument que la foi consiste uniquement à approuver la religion avec le cœur. En cela, ils ne considèrent pas que les actes fassent parties de la foi (à l’instar des Murjites ; les Murjites sont plusieurs tendances mais les Jahmites et les Ash’arites ont l’une des plus mauvaises conceptions de la foi, étant donné notamment qu’ils ne considèrent même pas la parole comme faisant partie intégrante de la foi ndt.).

3- En se basant sur leur définition de la foi, ils ne considèrent pas que l’Unicité de la divinité (Tawhîd el Ulûhiya)compte parmi les branches de l’Unicité. L’Unicité selon eux, consiste à dire qu’Allah est Unique dans Son Essence sans ne faire aucun partage, Unique dans Ses Actions sans avoir aucun associé, et Unique dans Ses Attributs sans avoir aucun égal. Cette définition ne fait nullement mention de l’Unicité de la divinité. c’est pourquoi, il est possible de constater que les sociétés où l’Ash’arisme est répandue, ne porte pas l’accent sur ce point important ; celles-ci sont contaminées par l’association et l’innovation étant donné que les gens n’apprennent pas qu’Allah est Unique dans Son Adoration sans n’avoir aucun associé.

4- En se basant également sur leur définition de la foi, ils ne considèrent pas que l’attachement à la Tradition du Prophète (r) entre dans sa définition. Selon eux, la foi au Prophète se limite à approuver ses enseignements. C’est pourquoi, les sociétés Ash’arites sont contaminées par l’innovation.

5- Ils se distinguent des traditionalistes dans le domaine des Noms et des Attributs.

6- Ils se distinguent des Traditionalistes dans le domaine du destin ; domaine dans lequel ils rejoignent les Jabarites (déterministes).

7- Ils se distinguent des traditionalistes sur la question de la vision d’Allah le Jour de la Résurrection. ils soutiennent en effet qu’Il pourra être vu sans qu’Il ne soit dans un endroit quelconque.

8- Ils se distinguent des traditionalistes sur la question de la Parole d’Allah ; ils ne reconnaissent pas la Parole incréée d’Allah comme il convient puisqu’ils considèrent qu’elle correspond à une « parole intérieure », etc.

hakimuslim

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Wayell a écrit:
Hakimuslim a écrit:Abou Al Hassan Al Ach'ari radhiAllah 3anhou s'est servit de la philosophie pour prouver les contradictions des sectes tels que les Mu'taliza.
Tu parles de 3ilm Al-Kalam ?

Peace.

Na3am mon frère.

Meme le grand Savant Abou Hamid Al Ghazali rahimahuAllah qu'on a nommé "La Preuve de l'Islam" a combatut les philosophes de son epoque en maitrisant la philosophie pour pouvoir contrer leurs derives.

Sa biographie : http://www.islamophile.org/spip/L-Imam-Abu-Hamid-Al-Ghazali,151.html

Tumadir

Tumadir
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j'ai lu aussi qu'ils tendent vers le soufisme

rayaan

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Un des principes de ahl as sunna c'est qu'on ne contre pas le shirk avec le shirk ni la bid3a avec la bid3a mais nos armes sont le Qur'an et la Sounna ainsi que la voie des sahabas et ceux qui les ont suivi dans la droiture...

hakimuslim

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rayaan a écrit:Je remet ici le point le plus important pour ceux qui ont la flemme de tout lire :

Les Ash’arites dévient de la croyance traditionalistes sur de nombreux points dont notamment, à titre d’exemple :



1- leur seule référence dans le domaine du divin (de l’Unicité) et de la prophétie, c’est la raison. Ils classent le domaine de la croyance en trois chapitres : le divin, la prophétie, et les paroles scripturaires. Ils entendent par paroles scripturaires, toutes les questions en relation avec l’eschatologie musulmane telles que la Résurrection, le grand Rassemblement des hommes, l’Enfer, le Paradis, etc. ils nomment ce chapitre ainsi car c’est le seul domaine où ils s’inspirent des textes sacrés. Pour ce qui concerne le divin, et la prophétie, ils s’en remettent uniquement à la raison.

Salam aleyka,c'est faux.
Enfaite les sectes soumettait le Coran et la Sounnah en essayant de tout expliquer avec leur logique(ou leur raison) alors les Sunnites Acharites et Matouridites obt utiliser la raison au SERVICE du Qouran et de la Sounnah en mettant en evidence que le Coran et la raison ne se contredise pas justement.

La doctrine wahhabi est une doctrine qui interprete litteralement le Qouran et les Hadiths.

Par exemple,ce hadith :


Sayyidunâ Abû Hurayrah (qu'Allâh l'agrée) rapporte que Le Messager d'Allâh (que Le Salut et
La Paix soient sur lui) a dit :


« Notre Seigneur, qu'il soit exalté, descend (yanzîlu)
toutes les nuits au premier ciel durant le dernier tiers de la nuit, Il dit alors :
« Qui M'invoque afin que Je l'exauce, qui Me demande afin que Je
lui donne, qui se repent afin que J'agrée son repentir ? »
.

Les wahhabi(appeler aussi salafi alors qu'ils sont très loin de la croyance des Salafs) interprete ce verset en disant que Allah descend reellement au premier ciel mais c'est pas logique ! D'une part la langue arabe est une langue qui est riche en interpretations et d'autre part si Dieu est vraiment au premier cièl quand moi un musulman francais je suis en prière le derniers tiers de la nuit mais ca voudrais donc dire que Allah est toujours au premier ciel ?

Car quand en france on est en plein jour,dans d'autres pays ils fait nuit donc dans ces pays quand ils se levent le dernier tiers de la nuit Allah est au premier ciel ?!

Maintenant je vais partager l'explication de ce Hadith par les plus grands Savants Sunnites qui sont NORMALEMENT respecter par les salafistes :

http://www.at-tawhid.net/article-notre-seigneur-qu-il-soit-exalte-descend-yanzilu-toutes-les-nuits-au-premier-ciel-durant-le-dernier-tiers-de-la-nuit-ibn-hajar-an-nawawi-46143625.html


Wayell

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Pour mon cas, et les membres présent ici en témoignent, je pratique énormément 3ilmou al-kalam. Est-ce nocif ?

peace.

Tumadir

Tumadir
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ça ne sera pas nocif si l'on reste à l'écart du domaine du "ghayb"

rayaan

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Voila votre problème, en voulant ne pas comparer Allah et Ses créatures vous l'avez en fait comparé à Ses créatures.
Allah est parfait, Allah n'est pas un satellite, oui si un satellite est au dessus de la terre alors il sera à tel endroit puis à tel endroit. Mais Allah n'est pas un satellite.
Sais tu comment est Allah ? Sais tu comment se déplace Allah ? sais tu ce qu'est le premier ciel ?

Nous, salafis, disons : si le Prophète salla Allahu alayhi wa salam l'a dit c'est que c'est vrai. Sa descente est parfaite et ne ressemble pas à la descente d'une créature, le comment de cette descente est inconnu et le fait de ne pas connaitre ce comment ne veut pas dire qu'il n'y a pas de comment.

Wayell

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@Hakimuslim

L'incohérence des philosophes d'abu-l-hamid Al-Ghazzali cite que la philosophie est un outil limité pour comprendre l'infini. La réponse d'ibn rushd dans son livre intitulé "l'incohérence de l'incohérence" cite que c'est un plus exploité par la raison.

peace.

rayaan

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Regardez le comportement de l'imam malik avec l'homme qu'il interrogea sur l'élévation d'Allah.

Vous connaissez tous l’histoire de l’un des quatre imâm, celui de Médine, Mâlik ibn Anas radiyallahou ‘anhou, tous le monde parmi les savants et les gens du commun connaissent cette histoire rapportée avec une chaîne de transmission authentique : un homme vint lui poser une question et dit : « Ô Mâlik, « Le miséricordieux s’est élevé (Istawa) au dessus du trône », comment donc s’est-il élevé ? ». Il répondit : « l’élévation nous est connu et le comment nous est inconnu. Interroger sur le comment est une innovation (Bid’a), faite donc sortir cette homme, c’est un innovateur. »

L’imâm Mâlik – rahimahoullah – a répondu clairement en disant que le terme « Istawa » est connu dans la langue arabe, c’est l’élévation, c'est-à-dire que le verset « Le miséricordieux s’est Istawa au dessus du trône » veut dire qu’il s’est élevé au dessus [du trône].

C’est pour cela que chaque musulman qui adore sont seigneur dit (lors de la prosternation) : « Soubhâna rabial al-A’lâ » (gloire à notre seigneur le plus haut).

Donc l’imâm Mâlik à répondu que le terme Istawa (l’élévation) est connu d’un point de vu linguistique, mais toi tu interroges sur le comment de cet Istawa (élévation).

Le comment est inconnu, parce qu’en vérité on doit agir envers les attribues d’Allah de la même manière qu’on agit avec Allah lui-même (son être). De la même manière que chaque musulman admet l’existence d’Allah (de son être), il doit admettre ses attribues (leur existence). De la même manière qu’il est incapable de décrire l’être d’Allah – tabâraka wa ta’âla -, il est tout aussi incapable de décrire le comment de l’un de ses attribues. C’est pour cela qu’il a dit (l’imâm Mâlik) : « le comment nous est inconnu. Interroger sur le comment est une innovation (Bid’a), tu est un innovateur », c’est pour cette raison que l’homme fut expulsé de l’assemblé où se trouvait Mâlik rahimahoullah tabâraka wa ta’âla.
Par cheikh al albani

hakimuslim

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l Qâdî 'Iyâd Ibn Mûsâ Al Yahsubî (qu'Allâh lui fasse miséricorde) a dit :

« Un des compagnons de Abul Hasan
mentionna
qu'un jour, il était présent avec lui dans une séance donnée par un
groupe d'innovateurs. Il y prit position pour Allâh et brisa leurs
arguments. Ce compagnon dit : « Lorsqu'il partit, je lui demanda : « Qu'Allâh te récompense en bien, mais pourquoi faire cela ? ». »


Il me répondit : « Cher
frère, nous avons
été éprouvés par des dirigeants pervers qui pratiquent les
innovations de nos adversaires et qui les soutinrent même. Par
conséquent, nous devons nous élever pour Allâh et défendre Sa religion
autant que nous le pouvons. Ceci est une question de reconnaissance
envers ton Seigneur par lequel tu Lui obéis et par lequel tu te
rapproches de Lui, et ceci est une chose bien plus avantageuse
que tout cela (le fait d'éviter les innovateurs et de débattre avec
eux). ». »
. »



Pourquoi les Sunnites débattent et utilisent le Kalâm contre les innovateurs (Al Ash'arî)

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