Principes de tawheed (dogme de monothéisme: unicité divine) en Islam.
Littéralement
le mot Tawheed
signifie
"unification" (rendre un) ou "affirmant
l'unicité",
et il vient du verbe Arabe wahhada
qui signifie unir, unifier ou consolider.
Cependant, quand le terme Tawheed est lié au mot Allah (Tawheed
Allah), il désigne la
réalisation et la confirmation de l'unicité d'Allah dans
tout acte humain lié directement ou indirectement à Lui.
C'est
aussi la
croyance que Allah est Un, sans partenaire ni dans Sa domination
ni dans Ses actions (Ruboobeeyah), Un sans similitude ni
dans Son essence ni dans Ses attributs (Asmaa wa-Sifaat),
et Un sans rival ni dans Sa divinité ni dans Son adoration
(Ebaadah).
Ces
trois aspects forment la base des catégories en lesquelles
la
science de Tawheed ou Monothéisme a été partagée traditionnellement.
Ces trois composants se chevauchent, sont inséparables,
de telle façon que quiconque néglige un seul aspect ne complète
plus alors les exigences de Tawheed. [...]
Monothéisme
ou polythéisme, athéisme ou panthéisme, croyance ou non
croyance,...si ces termes se voient difficiles à s'exprimer,
cela n'empêchera pas qu'ils existent. Nous allons ainsi
essayer d'expliquer avec des exemples pratiques ces termes[...].
Les
trois catégories de Monothéisme sont généralement connues
par les titres suivants:
La
division de Monothéisme en ses composants n'était pas
faite par le Prophète Muhammed que la paix et la bénédiction
d'Allah soient sur lui ni par ses compagnons, car il n'y
avait à l'époque aucune nécessité à analyser un principe
aussi fondamental qu’est la foi.
Cependant, les fondements de ces composants sont tous tirés
des versets Coraniques et des annonces explicatives du Prophète
et
de ses compagnons ,
comme il serait évident pour le lecteur quand chaque catégorie
sera traitée avec plus de détails ultérieurement dans ce
chapitre.
La
nécessité de cette approche analytique du principe de Monothéisme
est survenue après la propagation de l'Islam
en Egypte, Byzantine, Perse et Inde et l'absorption des
cultures de ces régions. Il est bien entendu que lorsque
les gens de ces régions entraient dans l'Islam, ils gardaient
en eux certains restes de leurs précédentes croyances. Quand
certains de ces nouveaux convertis ont commencé à exprimer
par écrit et par discussions, leurs divers concepts philosophiques
de Dieu, une
confusion apparaissait, dans laquelle la croyance unitaire
simple et pure de l'Islam était devenue menacée.
D'autres qui avaient adopté apparemment l'Islam oeuvraient
discrètement pour détruire la religion de l’intérieur du
fait de leur incapacité à l'affronter militairement. Ces
hypocrites ont commencé à propager activement leurs idées
destructives envers Allah parmi
les masses musulmanes, dans
le but de détruire le premier pilier d'el Imane ( la foi)
et avec lui l'Islam lui-même.
Cette
catégorie est basée sur le concept fondamental qu'Allah
seul a permis à toute chose d’exister quand il n'y avait
rien; Il soutient et entretient la création sans besoin
d'elle; et Il est le Seigneur unique de l'univers et de
ses habitants sans rival réel à Sa souveraineté.
En Arabe, le mot employé pour décrire cette qualité de "Créateur"
est Roboubeeya qui est dérivé de la racine
"Rabb"
(Seigneur). Selon cette catégorie, comme Dieu
est le Tout Puissant, Il a Lui Seul le pouvoir réel sur
l'existence, C'est Lui qui donne à toutes les choses le
pouvoir de se déplacer et de se transformer. Rien n'arrive
à la créature sauf ce qu'Il permet qu’il arrive.
Dans
la reconnaissance de cette réalité, le Prophète Muhammad
répétait
souvent l'expression "La
hawla wa la quwwata illa billaah"
(Il n'y a aucune force ni pouvoir que par Allah).
Le concept du Roboubeeya peut être trouvé dans beaucoup
des versets Coraniques. Par exemple, Allah
dit:
"Allah
est le Créateur de toute chose et de toute chose Il Est
Garant." [Sourate
39 : verset 62]
Alors
que c'est Allah qui vous a créés, vous et ce que vous fabriquez?."
[Sourate
37 : verset 96]
"Et
lorsque tu lançais, ce n'était pas toi qui lançais: mais
c'est Allah qui lançait" [Sourate
8 : verset 17]
"Nul
malheur n'atteint que par la permission d'Allah."
[Sourate 64 : verset 11]
Le
Prophète élaborait
davantage ce concept en disant,
"Soit
conscient que si toute l'humanité se réunit en un tout dans
le but à faire quelque chose pour t'aider, elles ne seront
capables de faire quelque chose pour toi que si Allah te
l'avait déjà prédestinée. Pareillement, si toute l'humanité
se réunit en un tout pour te faire du mal, elles ne seront
capables de faire quelque chose de mal pour toi que si Allah
te l'avait déjà prédestinée".
Ainsi,
ce que l'homme conçoit comme une bonne fortune ou comme
une infortune sont simplement des événements prédestinés
par Allah
comme
épreuves de cette vie. Les incidents suivent des modèles
établis uniquement par Allah.
Allah
dit
dans le Coran : "Toute
âme doit goûter la mort. Nous vous éprouverons par le mal
et par le bien [à titre] de tentation. Et c'est à Nous que
vous serez ramenés."
(21:35)
Et
aussi :
"O
vous qui avez cru, vous avez en vos épouses et en vos enfants
un ennemi. Prenez-en garde donc." (64:14).
Donc,
parmi les bonnes choses de cette vie, il y a des épreuves
sévères de foi; de même pour les événements terribles comme
c'est mentionné dans le verset: "Très
certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur,
de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits.
Et fais la bonne annonce aux endurants."
(2:155).
Parfois
les évènements sont reconnus comme des rapports de cause
à effet, et parfois non, comme dans le cas où apparemment
des bons résultats viennent de moyens néfastes ou des résultats
mauvais viennent de bons moyens. Dieu
explique que la sagesse derrière ces irrégularités apparentes
est souvent au-delà de la compréhension immédiate de
l'homme, dû à sa capacité limitée de connaissance.
"Le
combat vous a été prescrit alors qu'il vous est désagréable.
Or, il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose
alors qu'elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez
une chose alors qu'elle vous est mauvaise. C'est Allah qui
sait, alors que vous ne savez pas." [Sourate
2: verset 216].
Apparemment
les événements néfastes dans la vie humaine tournent des
fois pour le mieux tandis que les bons événements que les
gens désirent s'avèrent parfois dangereux. Conséquemment,
le domaine d'influence au cours des événements qui marquent
la vie humaine est limité au choix mental entre des options
présentées à l'homme et non aux résultats réels de son choix.
Autrement dit "L'homme propose et Dieu dispose".
La "bonne fortune" et l’infortune" viennent
toutes les deux de Allah
et
ne
sont pas la cause d'une bonne chance ou d'un charme tel
que pieds de lapin, quatre-feuilles du trèfle, désir
des os, nombres chanceux, signes zodiaques etc.,
ou par
mauvaises augures comme : Vendredi 13, cassure des miroirs,
chats noirs, etc. En fait, la croyance en charmes et augures
est une sorte de Shirk (Association) dans cette forme de
Tawheed.
Uqbah
,
un des compagnons du Prophète ,
a rapporté qu'une fois un groupe d'hommes se sont approchés
du messager d'Allah pour lui donner leur allégeance, et
il a accepté le serment à neuf d'entre eux mais a refusé
de l'accepter à un seul. Quand ils lui ont demandé pourquoi
il a refusé le serment de leur compagnon, il a répondu "il
porte une amulette",
l'homme qui portait l'amulette a mis sa main dans son manteau,
tiré l'amulette et l'a cassée puis il a refait le serment.
Le Prophète dit
alors, "Quiconque
porte une amulette tombe dans l'Association".
Quant
à l’utilisation du Coran comme un charme ou amulette en
portant des versets Coraniques sur des chaînes ou dans des
pochettes pour se protéger du mal ou pour amener la bonne
fortune, il y a là une petite différence entre de telles
pratiques et celles des païens. Ni
le Prophète ,
ni ses Compagnons
employaient le Coran de cette façon,
et le Prophète (que
la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui)
dit, "Quiconque
innove dans l'Islam quelque chose qui n'appartient pas à
lui, elle sera rejetée."
Il
est vrai que les chapitres Coraniques,
An-Naas ( 114/Les Hommes) et Al-Falaq (113/L'Aube Naissante),
étaient révélés spécifiquement pour l'exorcisme (qui est,
pour enlever des charmes néfastes), mais le
Prophète a
montré la bonne méthode par laquelle ils doivent être utilisés.
Ainsi, quand
un charme lui avait jeté, il a demandé à Ali ibn Abi Talib
de
réciter les deux chapitres, verset par verset, et quand
il tombait malade il avait l'habitude de les réciter pour
lui-même.
Il ne les consignait pas, ne les suspendait pas autour son
col, ne les attachait pas sur son bras ou autour de la taille,
et Il ne demandait pas aux autres de le faire non plus.
Cette
catégorie de Monothéisme a cinq aspects principaux:
1.
Pour
maintenir l'unicité des noms d'Allah et de ses attributs,
Allah doit être décrit de la façon dont Il se décrit et
par Lui-même et par Son Prophète, sans donner à Ses noms
et Ses attributs des significations autre que leurs significations
évidentes.
Par exemple, Allah dans le Coran dit:
"
Et afin qu'il châtie les hypocrites, hommes et femmes, et
les associateurs et les associatrices, qui pensent du mal
d'Allah. Qu'un mauvais sort tombe sur eux. Allah est courroucé
contre eux, les a maudits, et leur a préparé l'enfer. Qu'elle
mauvaise destination." [Sourate
48 : verset 6]
Ainsi,
la colère est l'un des attributs De Dieu. Il
est incorrect d'interpréter Sa colère comme Sa punition
sous prétexte que la colère est un signe de faiblesse chez
l'homme et donc ne convient pas à Allah.
Ce que Allah
a
énoncé doit être accepté avec la qualification que Sa colère
n'est pas comme la colère humaine en se basant sur le verset
"Il
n’y a rien qui Lui ressemble"
(42:11).
En fait, le procédé à une interprétation soi-disant "rationnelle",
fondée sur des conclusions logiques, amène parfois au démenti
même de l’existence De Dieu. Par exemple, Allah
décrit
Lui-même "Le Vivant" mais le caractère "vivant"
peut s'attribuer aussi à l'homme, donc selon l'argument
"rationnel" Dieu n'est ni vivant ni existant.
La similarité entre les attributs De Dieu et ceux de l'homme
est seulement dans les noms et non dans les degrés. Quand
les attributs sont prêtés à Dieu, ils doivent être pris
dans le sens absolu, libres de déficiences humaines.
2.
Le
deuxième aspect de Tawheed al-Asmaa wa-Sifaat est le fait
d'attribuer à Allah ce qu'Il a attribué à Lui-même sans
Lui donner de nouveaux noms ou attributs.
Par exemple, il ne Lui faut pas attribuer
le nom Courroucé ou Fâché,
bien qu'Il ait dit "Allah
est courroucé contre eux" parce
que ni Allah
ni Son messager ont
utilisé ce nom. Cela peut sembler être un point très fin,
mais il doit être retenu pour prévenir les fausses descriptions
de Dieu. L'homme fini n'est capable dans une aucune position
de définir en lui-même le Seigneur de création.
3.
Le troisième aspect de Tawheed al-Asmaa wa-Sifaat c'est
le fait de décrire Allah sans Lui donner les attributs de
Sa création.
Par
exemple, il a été rapporté dans la Bible et la Torah que
Allah
a créé l'univers en six jours puis Il s'est reposé le septième"
(Bible
sacrée, version révisée, Nelson,1951,p.2).
Pour cette raison, les Juifs et les Chrétiens prennent Samedi
ou Dimanche comme un jour de repos dans lequel le travail
est considéré comme un péché. Une telle annonce attribue
à Dieu les attributs de Sa création : Il est certes humain
qui se fatigue après un travail lourd et qui a besoin de
se reposer pour récupérer "Ni
somnolence ni sommeil ne Le saisissent" (2:255).
Ailleurs dans la Bible et la Torah, Dieu est décrit comme
regrettant Ses mauvaises pensées comme le font les humains
quand ils regrettent leurs erreurs (Bible
sacrée, exodes 32:14).
De même l'annonce que Dieu soit une âme ou bien qu'Il ait
une âme, détruit complètement cette composante de Tawheed.
Allah
n'a
jamais attribué à Lui-même une âme ni dans le Coran ni dans
les paroles de Son Prophète .
En fait, Allah, Exalté soit-IL, décrit
l'âme comme une partie de Sa création: "Et
ils t'interrogent au sujet de l'âme, Dis: "L'âme relève
de l’ordre de mon seigneur". Et on ne vous a donné
que peu de connaissance."
(17:85).
Le
principe qui devrait être suivi pour comprendre les d'attributs
D’Allah est résumé dans le verset Coranique suivant: "Il
n’y a rien qui Lui ressemble, et c'est Lui l'Audient, le
Clairvoyant." 42:11
Les
attributs de l’ouïe et de la vue sont parmi les attributs
humains, mais quand ils sont attribués à Allah, ils
seront hors comparaison du fait de leur perfection.
Ce que l'homme connaît comme Attributs de Créateur n'est
seulement qu'un petit peu révélé à lui par l'intermédiaire
de Ses prophètes. Par suite, quand l'homme donne la grande
liberté à son intellect pour décrire Dieu, il
risquera de commettre des erreurs en attribuant à Allah
les attributs de Sa création.
Dans leur amour de représentations picturales, les Chrétiens
ont peint, découpé et moulé des ressemblances humaines innombrables
et les ont appelées les images de Dieu. Celles-ci ont servi
de daller la voie conduisant à l'acceptation de la divinité
de Jésus par les masses. Une fois ce concept accepté, la
croyance en Jésus comme Dieu n'a présenté aucun problème
réel.
4.
Le
quatrième aspect de Tawheed al-Asmaa wa-Sifaat requiert
que l'homme ne s'attribue pas les attributs de Allah.
Par exemple, dans le Nouveau Testament Paul prend la figure
de Melchizedek, roi de Salem (paix), du Torah (Genèse
14:18-20)
et donne à lui et à Jésus l'attribut
divin de n'avoir ni début ni fin: " Il (Melchizedek)
est sans père ou mère ou généalogie, et n'a ni début de
jours ni fin de vie, mais ressemblant au fils de Dieu il
continue à être un prêtre pour toujours." (Hébreux
7:1-3, Bible sacrée, version révisée).
La
plupart des sectes Shíites (à l'exception du Zaidites
de Yémen) ont donné à leur Imams (chefs) des attributs
divins: une
infaillibilité absolue, une connaissance du passé, du futur
et de l'inaperçu, l'aptitude à changer le destin, et un
contrôle sur les atomes de création.
Ils ont faits des rivaux qui partagent des attributs uniques
De Dieu et qui, en fait, deviennent des dieux outre Allah.
(Ayatallah
al-Khomeini, Le Gouvernement Islamique, 1979).
5.
Maintenant
l'unité de noms d'Allah signifie aussi que les noms de Allah
dans leur forme ‘définie’ (c-à-d avec le préfixe "al")
ne peuvent pas être utilisés pour nommer les hommes à moins
qu’ils soient précédés par le préfixe Abd signifiant "esclave"
ou "serviteur".
Beaucoup des noms Divins dans leur forme ‘indéfinie’ comme
Raoufe (Clément) et Rahime (Miséricordieux) sont des noms
admissibles pour des hommes parce que Allah les a attribués
au Prophète :
"Certes,
Un Messager pris parmi vous, est venu à vous, sur lequel
pèsent lourd les difficultés que vous subissez, qui est
plein de sollicitude pour vous, qui est compatissant et
miséricordieux envers les croyants."(9:128)
Mais
al-Ráoufe (Le Plein de Pitié) et al-Rahime (le Plus Miséricordieux)
ne peuvent être attribués aux hommes que s'ils sont précédés
par le préfixe "Abd" comme Abd ar-Ráoufe (serviteur
du Plein de Pitié) ou Abd ar-Rahime (serviteur du Très Miséricordieux),
puisque
dans leur formes définies ils représentent un niveau de
perfection qui appartient seulement à Dieu.
Ainsi, des noms comme Abd ar-Rasoule (Serviteur du messager),
Abd an-Nabi (Serviteur du Prophète), Abd al-Husayn (Serviteur
du Husayn), etc., que les gens utilisent pour nommer leurs
enfants sont
prohibés.
En se basant sur ce principe, le Prophète a
interdit aux musulmans d'appeler les gens qui sont à leur
service Abdi (mon serviteur) ou Amati (ma servante, esclave).
Malgré
les implications larges de deux premières catégories de
Tawheed, la croyance solide en ces deux seules n'est pas
suffisante pour accomplir les exigences Islamiques de Tawheed.
Tawheed
ar-Roboubiya et Tawheed al-Asmaa was-Sifaat doivent être
accompagnés par leur complément, Tawheed al-Ibada, pour
que le Tawheed soit considéré comme complet.
Ce point est justifié par le fait que Allah
Lui-même
rapporte dans des termes clairs que les Moushrikounes (idolâtres)
à l'époque du prophète reflétaient beaucoup d'aspects de
deux premières formes de Tawheed. Dans le Coran, Allah demande
au Prophète de
dire aux païens: "Dis:
"Qui vous attribue de la nourriture du ciel et de la
terre? Qui détient l'ouïe et la vue, et qui fait sortir
le vivant du mort et fait sortir le mort du vivant, et qui
administre tout? Ils diront: "Allah", Dis alors:
"Ne le craignez-vous donc pas?".10:31 "Et
Si tu leur demandes qui les a créés, ils diront très certainement
"Allah".
[Sourate
43 : verset 87].
Egalement : "Si
tu leur demandes: " qui a fait descendre du ciel une
eau avec laquelle Il fit revivre la terre après sa mort?",
ils diront très certainement: "Allah"
[Sourate
29 : verset 63]
Les
païens Mecquois savaient tous que Allah est Le Créateur,
Le Seigneur et Le Maître mais cette connaissance ne faisait
pas d'eux des Musulmans. En fait, Allah
dit
:
"Et La plupart d'entre eux ne croient en Allah, qu'en
lui donnant des associés."
[Sourate
12 : verset 106].
Le
commentaire de Moujahid ibn Joubayr al-Makki (642-722) sur
ce verset était comme suit : "Leur croyance en
Allah représentée par leur annonce: "Allah
nous a créé, Il pourvoit à nos besoins, et Il nous fait
mourir",
ne
les empêchait pas d'adorer autres dieux avec Allah."
D'après
le verset précédemment mentionné, il est évident que les
Kouffars (mécréants) connaissaient la souveraineté d'Allah,
Domination et Pouvoir. En fait, ils consacraient divers
types d'adoration à Lui comme: Hajj (pèlerinage), charité,
sacrifices d’animaux, voeux et mêmes prières le temps de
calamité et de nécessité urgente. Ils clamaient même qu'ils
suivaient la religion de Abraham .
Ainsi , Allah
révéla
le verset: "Abraham
n'était ni Juif ni Chrétien. Il était entièrement soumis
à Allah (Musulman). Et il n'était point du nombre des associateurs".
[Sourate
3 : verset 67]
Certains
païens Mecquois croyaient même en la Résurrection et le
jour du Jugement, d'autres croyaient en Qadar (la prédestination).
La grande preuve de cette croyance peut être trouvée dans
les poésies apparues avant l’Islam. Par exemple, le poète
Zuhayr disait : " Il (le jugement) est soit retardé,
placé dans un livre et reporté pour le Jour de Jugement,
soit accéléré et vengé.". Antarah disait : "
O Ebil (Mes chameaux) vers où vous fuyez la mort, si mon
Seigneur dans le ciel l'a prédestinée?" Malgré
les confessions des Mecquois à propos du Tawhid et leur
croyance en Allah, Allah les a classés avec les mécréants
(Kouffar) et les païens (Moushrikounes) simplement parce
qu'ils adoraient d’autres dieux avec Allah.
Par
conséquent, l'aspect le plus important du Monothéisme est
Tawhid al-'Ibada (Unicité d'adoration D'Allah). Toute
forme d'adoration doit être dirigée uniquement vers Allah
parce qu'il est Le Seul qui mérite l'adoration, et qu'Il
est Le Seul qui peut accorder le bénéfice à l'homme en réponse
à Son adoration. De plus, il n'y a aucun besoin de toute
forme d'intercession ou d'intermédiaire entre l'homme et
Dieu. Allah
accentue l'importance de l'adoration directement
dirigé vers Lui Seul en indiquant que c'était le but principal
de la création de l'homme et l'essence du message amené
par tous les prophètes.
- Fondements du monothéisme:
Littéralement
le mot Tawheed
signifie
"unification" (rendre un) ou "affirmant
l'unicité",
et il vient du verbe Arabe wahhada
qui signifie unir, unifier ou consolider.
Cependant, quand le terme Tawheed est lié au mot Allah (Tawheed
Allah), il désigne la
réalisation et la confirmation de l'unicité d'Allah dans
tout acte humain lié directement ou indirectement à Lui.
C'est
aussi la
croyance que Allah est Un, sans partenaire ni dans Sa domination
ni dans Ses actions (Ruboobeeyah), Un sans similitude ni
dans Son essence ni dans Ses attributs (Asmaa wa-Sifaat),
et Un sans rival ni dans Sa divinité ni dans Son adoration
(Ebaadah).
Ces
trois aspects forment la base des catégories en lesquelles
la
science de Tawheed ou Monothéisme a été partagée traditionnellement.
Ces trois composants se chevauchent, sont inséparables,
de telle façon que quiconque néglige un seul aspect ne complète
plus alors les exigences de Tawheed. [...]
Monothéisme
ou polythéisme, athéisme ou panthéisme, croyance ou non
croyance,...si ces termes se voient difficiles à s'exprimer,
cela n'empêchera pas qu'ils existent. Nous allons ainsi
essayer d'expliquer avec des exemples pratiques ces termes[...].
Les
trois catégories de Monothéisme sont généralement connues
par les titres suivants:
Tawheed ar-Roboubeeya ( L'unicité du Seigneur) Tawheed al-Asmaa was-Sifaat (L'unicité des Noms d'Allah et de Ses Attributs) Tawheed al 'ibada (L'unicité d'Adoration) |
La
division de Monothéisme en ses composants n'était pas
faite par le Prophète Muhammed que la paix et la bénédiction
d'Allah soient sur lui ni par ses compagnons, car il n'y
avait à l'époque aucune nécessité à analyser un principe
aussi fondamental qu’est la foi.
Cependant, les fondements de ces composants sont tous tirés
des versets Coraniques et des annonces explicatives du Prophète
et
de ses compagnons ,
comme il serait évident pour le lecteur quand chaque catégorie
sera traitée avec plus de détails ultérieurement dans ce
chapitre.
La
nécessité de cette approche analytique du principe de Monothéisme
est survenue après la propagation de l'Islam
en Egypte, Byzantine, Perse et Inde et l'absorption des
cultures de ces régions. Il est bien entendu que lorsque
les gens de ces régions entraient dans l'Islam, ils gardaient
en eux certains restes de leurs précédentes croyances. Quand
certains de ces nouveaux convertis ont commencé à exprimer
par écrit et par discussions, leurs divers concepts philosophiques
de Dieu, une
confusion apparaissait, dans laquelle la croyance unitaire
simple et pure de l'Islam était devenue menacée.
D'autres qui avaient adopté apparemment l'Islam oeuvraient
discrètement pour détruire la religion de l’intérieur du
fait de leur incapacité à l'affronter militairement. Ces
hypocrites ont commencé à propager activement leurs idées
destructives envers Allah parmi
les masses musulmanes, dans
le but de détruire le premier pilier d'el Imane ( la foi)
et avec lui l'Islam lui-même.
Cette
catégorie est basée sur le concept fondamental qu'Allah
seul a permis à toute chose d’exister quand il n'y avait
rien; Il soutient et entretient la création sans besoin
d'elle; et Il est le Seigneur unique de l'univers et de
ses habitants sans rival réel à Sa souveraineté.
En Arabe, le mot employé pour décrire cette qualité de "Créateur"
est Roboubeeya qui est dérivé de la racine
"Rabb"
(Seigneur). Selon cette catégorie, comme Dieu
est le Tout Puissant, Il a Lui Seul le pouvoir réel sur
l'existence, C'est Lui qui donne à toutes les choses le
pouvoir de se déplacer et de se transformer. Rien n'arrive
à la créature sauf ce qu'Il permet qu’il arrive.
Dans
la reconnaissance de cette réalité, le Prophète Muhammad
répétait
souvent l'expression "La
hawla wa la quwwata illa billaah"
(Il n'y a aucune force ni pouvoir que par Allah).
Le concept du Roboubeeya peut être trouvé dans beaucoup
des versets Coraniques. Par exemple, Allah
dit:
"Allah
est le Créateur de toute chose et de toute chose Il Est
Garant." [Sourate
39 : verset 62]
Alors
que c'est Allah qui vous a créés, vous et ce que vous fabriquez?."
[Sourate
37 : verset 96]
"Et
lorsque tu lançais, ce n'était pas toi qui lançais: mais
c'est Allah qui lançait" [Sourate
8 : verset 17]
"Nul
malheur n'atteint que par la permission d'Allah."
[Sourate 64 : verset 11]
Le
Prophète élaborait
davantage ce concept en disant,
"Soit
conscient que si toute l'humanité se réunit en un tout dans
le but à faire quelque chose pour t'aider, elles ne seront
capables de faire quelque chose pour toi que si Allah te
l'avait déjà prédestinée. Pareillement, si toute l'humanité
se réunit en un tout pour te faire du mal, elles ne seront
capables de faire quelque chose de mal pour toi que si Allah
te l'avait déjà prédestinée".
Ainsi,
ce que l'homme conçoit comme une bonne fortune ou comme
une infortune sont simplement des événements prédestinés
par Allah
comme
épreuves de cette vie. Les incidents suivent des modèles
établis uniquement par Allah.
Allah
dit
dans le Coran : "Toute
âme doit goûter la mort. Nous vous éprouverons par le mal
et par le bien [à titre] de tentation. Et c'est à Nous que
vous serez ramenés."
(21:35)
Et
aussi :
"O
vous qui avez cru, vous avez en vos épouses et en vos enfants
un ennemi. Prenez-en garde donc." (64:14).
Donc,
parmi les bonnes choses de cette vie, il y a des épreuves
sévères de foi; de même pour les événements terribles comme
c'est mentionné dans le verset: "Très
certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur,
de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits.
Et fais la bonne annonce aux endurants."
(2:155).
Parfois
les évènements sont reconnus comme des rapports de cause
à effet, et parfois non, comme dans le cas où apparemment
des bons résultats viennent de moyens néfastes ou des résultats
mauvais viennent de bons moyens. Dieu
explique que la sagesse derrière ces irrégularités apparentes
est souvent au-delà de la compréhension immédiate de
l'homme, dû à sa capacité limitée de connaissance.
"Le
combat vous a été prescrit alors qu'il vous est désagréable.
Or, il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose
alors qu'elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez
une chose alors qu'elle vous est mauvaise. C'est Allah qui
sait, alors que vous ne savez pas." [Sourate
2: verset 216].
Apparemment
les événements néfastes dans la vie humaine tournent des
fois pour le mieux tandis que les bons événements que les
gens désirent s'avèrent parfois dangereux. Conséquemment,
le domaine d'influence au cours des événements qui marquent
la vie humaine est limité au choix mental entre des options
présentées à l'homme et non aux résultats réels de son choix.
Autrement dit "L'homme propose et Dieu dispose".
La "bonne fortune" et l’infortune" viennent
toutes les deux de Allah
et
ne
sont pas la cause d'une bonne chance ou d'un charme tel
que pieds de lapin, quatre-feuilles du trèfle, désir
des os, nombres chanceux, signes zodiaques etc.,
ou par
mauvaises augures comme : Vendredi 13, cassure des miroirs,
chats noirs, etc. En fait, la croyance en charmes et augures
est une sorte de Shirk (Association) dans cette forme de
Tawheed.
Uqbah
,
un des compagnons du Prophète ,
a rapporté qu'une fois un groupe d'hommes se sont approchés
du messager d'Allah pour lui donner leur allégeance, et
il a accepté le serment à neuf d'entre eux mais a refusé
de l'accepter à un seul. Quand ils lui ont demandé pourquoi
il a refusé le serment de leur compagnon, il a répondu "il
porte une amulette",
l'homme qui portait l'amulette a mis sa main dans son manteau,
tiré l'amulette et l'a cassée puis il a refait le serment.
Le Prophète dit
alors, "Quiconque
porte une amulette tombe dans l'Association".
Quant
à l’utilisation du Coran comme un charme ou amulette en
portant des versets Coraniques sur des chaînes ou dans des
pochettes pour se protéger du mal ou pour amener la bonne
fortune, il y a là une petite différence entre de telles
pratiques et celles des païens. Ni
le Prophète ,
ni ses Compagnons
employaient le Coran de cette façon,
et le Prophète (que
la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui)
dit, "Quiconque
innove dans l'Islam quelque chose qui n'appartient pas à
lui, elle sera rejetée."
Il
est vrai que les chapitres Coraniques,
An-Naas ( 114/Les Hommes) et Al-Falaq (113/L'Aube Naissante),
étaient révélés spécifiquement pour l'exorcisme (qui est,
pour enlever des charmes néfastes), mais le
Prophète a
montré la bonne méthode par laquelle ils doivent être utilisés.
Ainsi, quand
un charme lui avait jeté, il a demandé à Ali ibn Abi Talib
de
réciter les deux chapitres, verset par verset, et quand
il tombait malade il avait l'habitude de les réciter pour
lui-même.
Il ne les consignait pas, ne les suspendait pas autour son
col, ne les attachait pas sur son bras ou autour de la taille,
et Il ne demandait pas aux autres de le faire non plus.
Cette
catégorie de Monothéisme a cinq aspects principaux:
1.
Pour
maintenir l'unicité des noms d'Allah et de ses attributs,
Allah doit être décrit de la façon dont Il se décrit et
par Lui-même et par Son Prophète, sans donner à Ses noms
et Ses attributs des significations autre que leurs significations
évidentes.
Par exemple, Allah dans le Coran dit:
"
Et afin qu'il châtie les hypocrites, hommes et femmes, et
les associateurs et les associatrices, qui pensent du mal
d'Allah. Qu'un mauvais sort tombe sur eux. Allah est courroucé
contre eux, les a maudits, et leur a préparé l'enfer. Qu'elle
mauvaise destination." [Sourate
48 : verset 6]
Ainsi,
la colère est l'un des attributs De Dieu. Il
est incorrect d'interpréter Sa colère comme Sa punition
sous prétexte que la colère est un signe de faiblesse chez
l'homme et donc ne convient pas à Allah.
Ce que Allah
a
énoncé doit être accepté avec la qualification que Sa colère
n'est pas comme la colère humaine en se basant sur le verset
"Il
n’y a rien qui Lui ressemble"
(42:11).
En fait, le procédé à une interprétation soi-disant "rationnelle",
fondée sur des conclusions logiques, amène parfois au démenti
même de l’existence De Dieu. Par exemple, Allah
décrit
Lui-même "Le Vivant" mais le caractère "vivant"
peut s'attribuer aussi à l'homme, donc selon l'argument
"rationnel" Dieu n'est ni vivant ni existant.
La similarité entre les attributs De Dieu et ceux de l'homme
est seulement dans les noms et non dans les degrés. Quand
les attributs sont prêtés à Dieu, ils doivent être pris
dans le sens absolu, libres de déficiences humaines.
2.
Le
deuxième aspect de Tawheed al-Asmaa wa-Sifaat est le fait
d'attribuer à Allah ce qu'Il a attribué à Lui-même sans
Lui donner de nouveaux noms ou attributs.
Par exemple, il ne Lui faut pas attribuer
le nom Courroucé ou Fâché,
bien qu'Il ait dit "Allah
est courroucé contre eux" parce
que ni Allah
ni Son messager ont
utilisé ce nom. Cela peut sembler être un point très fin,
mais il doit être retenu pour prévenir les fausses descriptions
de Dieu. L'homme fini n'est capable dans une aucune position
de définir en lui-même le Seigneur de création.
3.
Le troisième aspect de Tawheed al-Asmaa wa-Sifaat c'est
le fait de décrire Allah sans Lui donner les attributs de
Sa création.
Par
exemple, il a été rapporté dans la Bible et la Torah que
Allah
a créé l'univers en six jours puis Il s'est reposé le septième"
(Bible
sacrée, version révisée, Nelson,1951,p.2).
Pour cette raison, les Juifs et les Chrétiens prennent Samedi
ou Dimanche comme un jour de repos dans lequel le travail
est considéré comme un péché. Une telle annonce attribue
à Dieu les attributs de Sa création : Il est certes humain
qui se fatigue après un travail lourd et qui a besoin de
se reposer pour récupérer "Ni
somnolence ni sommeil ne Le saisissent" (2:255).
Ailleurs dans la Bible et la Torah, Dieu est décrit comme
regrettant Ses mauvaises pensées comme le font les humains
quand ils regrettent leurs erreurs (Bible
sacrée, exodes 32:14).
De même l'annonce que Dieu soit une âme ou bien qu'Il ait
une âme, détruit complètement cette composante de Tawheed.
Allah
n'a
jamais attribué à Lui-même une âme ni dans le Coran ni dans
les paroles de Son Prophète .
En fait, Allah, Exalté soit-IL, décrit
l'âme comme une partie de Sa création: "Et
ils t'interrogent au sujet de l'âme, Dis: "L'âme relève
de l’ordre de mon seigneur". Et on ne vous a donné
que peu de connaissance."
(17:85).
Le
principe qui devrait être suivi pour comprendre les d'attributs
D’Allah est résumé dans le verset Coranique suivant: "Il
n’y a rien qui Lui ressemble, et c'est Lui l'Audient, le
Clairvoyant." 42:11
Les
attributs de l’ouïe et de la vue sont parmi les attributs
humains, mais quand ils sont attribués à Allah, ils
seront hors comparaison du fait de leur perfection.
Ce que l'homme connaît comme Attributs de Créateur n'est
seulement qu'un petit peu révélé à lui par l'intermédiaire
de Ses prophètes. Par suite, quand l'homme donne la grande
liberté à son intellect pour décrire Dieu, il
risquera de commettre des erreurs en attribuant à Allah
les attributs de Sa création.
Dans leur amour de représentations picturales, les Chrétiens
ont peint, découpé et moulé des ressemblances humaines innombrables
et les ont appelées les images de Dieu. Celles-ci ont servi
de daller la voie conduisant à l'acceptation de la divinité
de Jésus par les masses. Une fois ce concept accepté, la
croyance en Jésus comme Dieu n'a présenté aucun problème
réel.
4.
Le
quatrième aspect de Tawheed al-Asmaa wa-Sifaat requiert
que l'homme ne s'attribue pas les attributs de Allah.
Par exemple, dans le Nouveau Testament Paul prend la figure
de Melchizedek, roi de Salem (paix), du Torah (Genèse
14:18-20)
et donne à lui et à Jésus l'attribut
divin de n'avoir ni début ni fin: " Il (Melchizedek)
est sans père ou mère ou généalogie, et n'a ni début de
jours ni fin de vie, mais ressemblant au fils de Dieu il
continue à être un prêtre pour toujours." (Hébreux
7:1-3, Bible sacrée, version révisée).
La
plupart des sectes Shíites (à l'exception du Zaidites
de Yémen) ont donné à leur Imams (chefs) des attributs
divins: une
infaillibilité absolue, une connaissance du passé, du futur
et de l'inaperçu, l'aptitude à changer le destin, et un
contrôle sur les atomes de création.
Ils ont faits des rivaux qui partagent des attributs uniques
De Dieu et qui, en fait, deviennent des dieux outre Allah.
(Ayatallah
al-Khomeini, Le Gouvernement Islamique, 1979).
5.
Maintenant
l'unité de noms d'Allah signifie aussi que les noms de Allah
dans leur forme ‘définie’ (c-à-d avec le préfixe "al")
ne peuvent pas être utilisés pour nommer les hommes à moins
qu’ils soient précédés par le préfixe Abd signifiant "esclave"
ou "serviteur".
Beaucoup des noms Divins dans leur forme ‘indéfinie’ comme
Raoufe (Clément) et Rahime (Miséricordieux) sont des noms
admissibles pour des hommes parce que Allah les a attribués
au Prophète :
"Certes,
Un Messager pris parmi vous, est venu à vous, sur lequel
pèsent lourd les difficultés que vous subissez, qui est
plein de sollicitude pour vous, qui est compatissant et
miséricordieux envers les croyants."(9:128)
Mais
al-Ráoufe (Le Plein de Pitié) et al-Rahime (le Plus Miséricordieux)
ne peuvent être attribués aux hommes que s'ils sont précédés
par le préfixe "Abd" comme Abd ar-Ráoufe (serviteur
du Plein de Pitié) ou Abd ar-Rahime (serviteur du Très Miséricordieux),
puisque
dans leur formes définies ils représentent un niveau de
perfection qui appartient seulement à Dieu.
Ainsi, des noms comme Abd ar-Rasoule (Serviteur du messager),
Abd an-Nabi (Serviteur du Prophète), Abd al-Husayn (Serviteur
du Husayn), etc., que les gens utilisent pour nommer leurs
enfants sont
prohibés.
En se basant sur ce principe, le Prophète a
interdit aux musulmans d'appeler les gens qui sont à leur
service Abdi (mon serviteur) ou Amati (ma servante, esclave).
Malgré
les implications larges de deux premières catégories de
Tawheed, la croyance solide en ces deux seules n'est pas
suffisante pour accomplir les exigences Islamiques de Tawheed.
Tawheed
ar-Roboubiya et Tawheed al-Asmaa was-Sifaat doivent être
accompagnés par leur complément, Tawheed al-Ibada, pour
que le Tawheed soit considéré comme complet.
Ce point est justifié par le fait que Allah
Lui-même
rapporte dans des termes clairs que les Moushrikounes (idolâtres)
à l'époque du prophète reflétaient beaucoup d'aspects de
deux premières formes de Tawheed. Dans le Coran, Allah demande
au Prophète de
dire aux païens: "Dis:
"Qui vous attribue de la nourriture du ciel et de la
terre? Qui détient l'ouïe et la vue, et qui fait sortir
le vivant du mort et fait sortir le mort du vivant, et qui
administre tout? Ils diront: "Allah", Dis alors:
"Ne le craignez-vous donc pas?".10:31 "Et
Si tu leur demandes qui les a créés, ils diront très certainement
"Allah".
[Sourate
43 : verset 87].
Egalement : "Si
tu leur demandes: " qui a fait descendre du ciel une
eau avec laquelle Il fit revivre la terre après sa mort?",
ils diront très certainement: "Allah"
[Sourate
29 : verset 63]
Les
païens Mecquois savaient tous que Allah est Le Créateur,
Le Seigneur et Le Maître mais cette connaissance ne faisait
pas d'eux des Musulmans. En fait, Allah
dit
:
"Et La plupart d'entre eux ne croient en Allah, qu'en
lui donnant des associés."
[Sourate
12 : verset 106].
Le
commentaire de Moujahid ibn Joubayr al-Makki (642-722) sur
ce verset était comme suit : "Leur croyance en
Allah représentée par leur annonce: "Allah
nous a créé, Il pourvoit à nos besoins, et Il nous fait
mourir",
ne
les empêchait pas d'adorer autres dieux avec Allah."
D'après
le verset précédemment mentionné, il est évident que les
Kouffars (mécréants) connaissaient la souveraineté d'Allah,
Domination et Pouvoir. En fait, ils consacraient divers
types d'adoration à Lui comme: Hajj (pèlerinage), charité,
sacrifices d’animaux, voeux et mêmes prières le temps de
calamité et de nécessité urgente. Ils clamaient même qu'ils
suivaient la religion de Abraham .
Ainsi , Allah
révéla
le verset: "Abraham
n'était ni Juif ni Chrétien. Il était entièrement soumis
à Allah (Musulman). Et il n'était point du nombre des associateurs".
[Sourate
3 : verset 67]
Certains
païens Mecquois croyaient même en la Résurrection et le
jour du Jugement, d'autres croyaient en Qadar (la prédestination).
La grande preuve de cette croyance peut être trouvée dans
les poésies apparues avant l’Islam. Par exemple, le poète
Zuhayr disait : " Il (le jugement) est soit retardé,
placé dans un livre et reporté pour le Jour de Jugement,
soit accéléré et vengé.". Antarah disait : "
O Ebil (Mes chameaux) vers où vous fuyez la mort, si mon
Seigneur dans le ciel l'a prédestinée?" Malgré
les confessions des Mecquois à propos du Tawhid et leur
croyance en Allah, Allah les a classés avec les mécréants
(Kouffar) et les païens (Moushrikounes) simplement parce
qu'ils adoraient d’autres dieux avec Allah.
Par
conséquent, l'aspect le plus important du Monothéisme est
Tawhid al-'Ibada (Unicité d'adoration D'Allah). Toute
forme d'adoration doit être dirigée uniquement vers Allah
parce qu'il est Le Seul qui mérite l'adoration, et qu'Il
est Le Seul qui peut accorder le bénéfice à l'homme en réponse
à Son adoration. De plus, il n'y a aucun besoin de toute
forme d'intercession ou d'intermédiaire entre l'homme et
Dieu. Allah
accentue l'importance de l'adoration directement
dirigé vers Lui Seul en indiquant que c'était le but principal
de la création de l'homme et l'essence du message amené
par tous les prophètes.