Affaire Candace ContiUn article de Témoins de Jéhovah: TJ-Encyclopedie,
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L'
affaire Candace Conti est une affaire de pédophilie ayant impliqué judiciairement la Société Watch Tower. Alors mineure, la
victime, Candace Conti, a subi des sévices sexuels de la part de Jonathan
Kendrick, un Témoin de Jéhovah, pédophile récidiviste. Rendu au mois de juin
2012, le verdict de la Cour supérieure du comté d'Alameda en Californie, a
estimé que le pédophile, mais aussi la Watch Tower et la congrégation, étaient
responsables du préjudice de Conti et devaient payer des dommages-intérêts
punitifs et compensatoires. Cette affaire est apparemment la première aux
États-Unis qui condamne la politique du secret de l'organisation jéhoviste,
politique adoptée en 1989.
HistoriqueEn 1993, les anciens de la congrégation de
Fremont Nord à laquelle appartenait Conti (née vers 1986) savaient que l'un des
adeptes, Jonathan David Kendrick (né le 31 janvier 1954) et plus tard abuseur de
Conti, avait sexuellement agressé sa propre belle-fille, mais avaient refusé
d'avertir les autres membres de la congrégation ou la police. À l'époque il
avait eu des contact avec la jeune fille au niveau de ses seins et de ses
parties génitales après lui avoir administrée un stupéfiant. Ces anciens, G.A.
et M.C., furent au courant de cette affaire, mais aussi de contacts physiques
inappropriés de Kendrick envers une autre jeune fille de la congrégation; par
contre, dans ce deuxième cas, ils ne procédèrent pas à une enquête. En novembre
1993, ces anciens envoyèrent à la Watch Tower un rapport sur la première
affaire, et le mois suivant, Kendrick perdit ses fonctions d'assistant
ministériel, position qu'il détenait depuis 1990. Toutefois, ni les fidèles
locaux ni la police n'avaient été informés de ces actes.
[1] Pour sa part, Jim McCabe, avocat des
Témoins, dit que les anciens de cette congrégation avaient agi de façon
appropriée après que Kendrick leur ait avoué avoir touché le sein de sa
belle-fille mineure: ils avaient repris Kendrick en le radiant de ses fonctions
et en le surveillant.
[2] Plus tard, la famille de la belle-fille rapporta l'abus à la police, et
Kendrick fut reconnu coupable de délit sexuel en 1994. Malgré cela, la
congrégation n'en sut rien, et selon McCabe, les anciens n'auraient pas été au
courant de cette condamnation (!). Selon Conti, ce silence répété de la part des
anciens aurait contribué à ce que Kendrick commette des actes sexuels sur elle,
puisqu'il put gagner sa confiance, sa famille ignorant tout de son passé et
l'acceptant comme ami. Conti a dit qu'elle a été agressée à plusieurs reprises à
son domicile en 1995 et 1996, alors qu'elle était membre des Témoins de Jéhovah
à Fremont. Les abus de Kendrick ont commencé par des caresses, puis ont ensuite
dévié en fellation et en pénétrations de avec des objets étrangers.
[2] Conti dit ne pas avoir immédiatement signalé l'abus à la police;
[2] toutefois, elle déposa une plainte après avoir essayé pendant deux ans d'obtenir
des Témoins de Jéhovah de Fremont un changement de politique du secret, sans
succès.
[1] Selon McCabe, Conti voulait une
annonce dans la congrégation, et que ce n'était pas la façon de faire de
l'organisation religieuse, tant à cette époque qu'actuellement.
En 2004, Kendrick fut reconnu coupable de l'abus sexuel d'une autre fille, et
fut enregistré comme délinquant sexuel en Californie. Ce registre énumère deux
condamnations à son encontre: des actes obscènes ou lascifs envers un enfant de
moins de 14 ans, et une maltraitance sexuelle impliquant une autre personne.
[3] Le 28 janvier 2011, Conti dépose une plainte contre la Société Watch Tower,
sa congrégation de Fremont en Californie ainsi que Kendrick. Elle utilisa alors
le pseudonyme de Jane Doe pour préserver son identité.
[1] Elle affirma que les anciens de sa
congrégation, qui ne faisaient qu'appliquer les règles de la Société Watch
Tower, étaient au courant de l'abus sexuel de Kendrick et du risque de récidive,
mais ont préféré tenir l'affaire secrète.
Raisons du
procèsSelon Rick Simons, avocat de Conti, la demande de dommages et intérêts et la
médiatisation de cette affaire constituaient pour Conti le seul moyen d'exposer
la politique de la Watch Tower en matière de traitement d'affaire de pédophilie
et la faire changer, afin que l'organisation cesse de cacher les délinquants
sexuels au sein des congrégations.
Conti expliqua les deux raisons motivant sa plainte: protéger les enfants à
l'avenir et encourager les victimes d'abus sexuels ayant été affectées par la
politique du secret prônée par le mouvement à se manifester et à faire entendre
leur voix.
[4] Elle expliqua: "J'ai voulu être la
meilleure Témoin de Jéhovah que je pouvais être. Maintenant, je sens que je fais
davantage de bien pour aider les autres enfants de Témoins de Jéhovah que je ne
l'ai jamais en allant de porte en porte pour répandre la 'bonne nouvelle'".
[5] PreuvesLes avocats de Conti ont certifié que la jeune femme avait souffert de stress
post-traumatique et de dépression chronique dans les années ayant suivi son
agression, et qu'elle a consommé de la méthamphétamine jusqu'en 2010.
Pour sa part, selon l'ex-avocat du coupable, Eric Graves, Kendrick "a été
inébranlable dans son déni des allégations de Conti"
[2] et faisait désormais
partie de la congrégation de Témoins de Jéhovah de Oakley en Californie.
[6] L'une des preuves dans cette affaire était une lettre de juillet 1989 de la
Watch Tower envoyée aux anciens de toutes les congrégations du pays,
[5] dans laquelle il était souligné "la
nécessité pour les anciens de maintenir une stricte confidentialité" sur les
questions personnelles concernant les fidèles, y compris à propos des enquêtes
criminelles, et de respecter les consignes de la direction de l'organisation, la
lettre précisant: "Les conséquences juridiques d'une violation de la
confidentialité par les anciens peuvent être considérables".
[2] Toutes les associations jéhovistes mises en cause furent défendues par Robert
J. Schnack et Jim McCabe.
VerdictLe verdict comporta sept points portant sur la culpabilité des accusés:
[7] # Question Réponse du jury
1
- Jonathan Kendrick a-t-il maltraité sexuellement Candace Conti?
| OUI |
2
- La maltraitance sexuelle de Jonathan Kendrick a-t-elle causé un préjudice à
Candace Conti?
| OUI |
3
- G.A., un agent de la Watch Tower et de la congrégation de Fremont Nord
[ancien], a-t-il été négligent?
- M.C., un agent de la Watch Tower et de la congrégation de Fremont Nord
[ancien], a-t-il été négligent?
- Les anciens du Comité de service, comme agents de la Watch Tower, ont-il été
négligents?
| OUI (à chacune des trois questions) |
4
- La négligence de G.A., en tant qu'un agent de la Watch Tower et de la
congrégation de Fremont Nord, a-t-elle été un facteur important dans le préjudice à la plaignante Candace Conti?
- La négligence de M.C., en tant qu'un agent de la Watch Tower et de la
congrégation de Fremont Nord, a-t-elle été un facteur important dans le préjudice à la plaignante Candace Conti?
- La négligence des anciens du Comité de service, comme agents de la Watch
Tower, a-t-elle été un facteur important dans le préjudice à la plaignante Candace Conti?
| OUI (à chacune des trois questions) |
5
- Quel est le total des dommages de la plaignante Candace Conti?
|
- Consultation futures et thérapie: 130 000 $
- Dommages non-économiques: 6 870 000 $
- Total: 7 000 000 $
|
6
- Quel pourcentage de responsabilité pour le tort de la plaignante Candace
Conti attribuez-vous à chacun?
|
- Jonathan Kendrick: 60%
- Watchtower Bible & Tract Society of New York, Inc.: 27%
- Congrégation des Témoins de Jéhovah de Fremont Nord: 13%
|
7
- Trouvez-vous par une preuve claire et convaincante que toute conduite
négligente de la Watch Tower qui fut un facteur important dans le préjudice à la plaignante Candace Conti a été engagée avec malice par un agent directeur de la défenderesse la Watch Tower?
| OUI |
Ainsi, le jury de la Cour supérieure du comté d'Alameda a reconnu comme
coupables les anciens qui dirigeaient la congrégation de Fremont dans les années
1990 et qui étaient sous la supervision de la Watch Tower, sachant que Kendrick,
un membre de la congrégation, avait récemment été reconnu coupable de l'abus
sexuel d'un autre enfant, mais ont tu ce genre d'action.
[8] Les mercredi 13 et jeudi 14 juin 2012, le jury a attribué à Conti la somme de
21 millions dollars en dommages-intérêts punitifs, et 7 millions de dollars en
dommages-intérêts compensatoires. La Watchtower Bible and Tract Society of New
York, l'entité juridique des Témoins de Jéhovah, a été reconnue responsable de
la totalité du montant des dommages-intérêts punitifs et de 40% des
dommages-intérêts compensatoires. Les 60% restants des dommages-intérêts
compensatoires ont été réclamés à Kendrick, l'abuseur, qui n'était pas au
tribunal pour le procès.
[4] Le montant des dommages fut déterminé en fonction de la situation financière
de la Watch Tower, situation demandée par le tribunal et révélée dans un rapport
officiel de Robert J. Schnack, daté du 14 juin 2012, qui déclara que la
Watchtower Bible and Tract Society of New York, Inc., disposait alors de 30
millions de dollars en cash et que la valeur de ses biens immobiliers s'élevait
à environ un milliard de dollars.
[9] Selon les avocats de la Cour, les dommages-intérêts n'avaient jamais été
aussi élevés dans le cas d'une victime présumée d'abus sexuels contre une
organisation religieuse. C'est aussi la première fois qu'une organisation
religieuse a été tenue pour responsable de l'abus sexuel présumé de l'un de ses
membres. Accueil du verdictJim McCabe, avocat de la congrégation de Fremont, s'est dit "stupéfait" par
ce verdict qu'il a jugé "sans précédent", disant que c'était le premier cas
qu'il connaissait dans lequel une église a été frappée de responsabilité
impliquant un adepte ordinaire; de ce fait, il dit qu'il ferait appel de ce
verdict. Bien sûr, McCabe nia le fait que la Watch Tower ait une quelconque
politique de secret en matière d'abus sexuel sur mineurs, affirmant: "Les
Témoins de Jéhovah détestent la maltraitance des enfants et croient que c'est un
fléau sur l'humanité".
[4] Selon lui, l'avocat de la partie adverse a
"fait un excellent travail en se tournant dans une politique du secret, et ce
jury, il l'a acheté".
[2] Pour Simons, "le verdict est significatif" sur la politique de dissimulation
des pédophiles au sein de la congrégation. Il a également déclaré que le
jugement était "un des plus importants" dans le pays pour une victime d'abus
sexuel impliquant une institution religieuse. Il dit que la Watch Tower
disposait de ressources financières suffisantes pour payer la condamnation, mais
qu'un appel pourrait traîner pendant des années.
Une page sur Facebook a immédiatement été dédiée à Conti par près de 500
supporters qui lui ont exprimé leur gratitude pour ce verdict.
[3] La presse relaya largement cette affaire, d'abord celle anglophone (d'abord
celle des États-Unis, puis celle du Royaume-Uni au moins à partir du 17 juin),
chinoise le 17 juin,
[10] espagnole le 18 juin,
[11] et néerlandaise et
portugaise dès le 19 juin.
[12][13] En revanche, ce verdict étant défavorable au
mouvement, la nouvelle de cette condamnation n'apparaît pas sur le site de la
Watch Tower www.jw-media.org; d'ailleurs, un ex-adepte anglophone a appelé la
Watch Tower et un membre de l'organisation lui a répondu que la nouvelle ne sera
pas annoncée sur leur site, et on lui a raccroché au nez.
Quant aux adeptes jéhovistes, il est certain qu'ils vont relativiser ce genre
de verdict afin de réduire leur dissonance cognitive, ayant recours à des
raisonnements tels que ceux-ci:
- "Le jury avait tort et s'est fait l'instrument du Diable pour persécuter
l'organisation de Jéhovah!"
- "Vous ne pouvez pas juger l'organisation simplement d'après les actions de
ces anciens qui, eux, sont imparfaits!"
- "Ça, ce n'est qu'une seule affaire; occupez-vous plutôt de l'Église
catholique qui a des milliers de cas de pédophilie en son sein!"
et la WT a été l'avocat du diable protégeant un criminel" maison de briguant "comme dirait jésus et heureusement nous avons le droit de recours en justice ici en Amérique en tk contre ses prédateurs sexuelles.. je rappel donc aux victimes qu'il y a pas limite de temps pour porter plainte! car Dieu sait que ce n'est pas un cas isolé et pour ce qui est de l'église catholique vous inquiétez pas elle y passe aussi! merci Jésus il est justice et représentant de la dite loi!il aurait mieux fallut pour lui que vous lui accrocher une de ses meule que l'ont met autour du coup des ânes et qu'ont le jette à la mer.