Le siège parisien de "Charlie Hebdo" a été incendié
Le siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a été attaqué, à Paris, au cocktail Molotov dans la nuit de mardi à mercredi, selon une information de la matinale de Canal+.
Le bâtiment a partiellement brûlé, a confirmé Charb, le directeur de la publication du journal à Europe 1, ce que confirme la préfecture de police de Paris, précisant que les dégâts sont peu importants. Le journal satirique a prévu de faire paraître mercredi un numéro spécial intitulé "Charia Hebdo". Le site Internet du journal a, par ailleurs, été piraté mercredi matin. Un message en anglais et en turc dénonce l'utilisation de l'image du prophète Mahomet par l'hebdomadaire.
"Afin de fêter dignement la victoire du parti islamiste Ennahda en Tunisie et la promesse du président du CNT [Conseil national de transition] que la charia serait la principale source de législation de la Libye, Charlie Hebdo a proposé à Mahomet d'être le rédacteur en chef exceptionnel de son prochain numéro", avait précisé lundi le journal dans un communiqué. "Le prophète de l'islam ne s'est pas fait prier pour accepter et nous l'en remercions", ajoute le texte. En "une", un dessin représente Mahomet visiblement joyeux avec ces mots : "100 coups de fouet si vous n'êtes pas morts de rire !"
La "une", qui circulait déjà lundi sur les réseaux sociaux, suscitait de nombreux commentaires, dont certains indignés sur Twitter. "On se demande ce qu'il faut faire pour ne pas indigner, avait réagi Charb, dessinateur et directeur de la publication de Charlie Hebdo. On n'a pas l'impression d'avoir fait une provocation supplémentaire. On a l'impression simplement de faire notre boulot comme d'habitude. La seule différence cette semaine, c'est que Mahomet est en couverture et que c'est assez rare de le mettre en couverture."
Charlie Hebdo avait comparu devant la justice pour répondre de caricatures de Mahomet publiées en février 2006, considérées comme injurieuses par des organisations islamiques. Le journal avait été relaxé.
La publication de ces caricatures dans des journaux danois puis d'autres pays d'Europe avait déclenché de violentes protestations dans de nombreux pays musulmans.
"C'est dommage que les réactions ne soient extrêmes que sur des couvertures concernant l'islam ou Mahomet", a souligné Charb, assurant que le journal avait voulu "commenter un fait d'actualité", sans "représenter Mahomet comme un extrémiste".