Permettez moi d'abord de présenter, un point de vu de sources judéo-chrétiennes[/b]
1. La promesse était conditionnelle
Dieu déshérita les Juifs avant même la venue de Jésus-Christ car la terre fut promise à condition de fidélité à l'Alliance ; cette condition n'as pas été respectée ; l'Alliance fut ainsi rompue par les Juifs; Dieu annonça alors une Nouvelle Alliance, celle établie par Jésus, que les Juifs refusent toujours.
a) La condition
A supposer que la Terre Promise soit un lieu géographique, il ne faut pas oublier alors que la promesse fut faite sous condition. En effet, Moïse avait dit aux Juifs : "Si tu n'as soin d'observer toutes les paroles de cette Loi... Dieu donnera une gravité insigne à tes plaies et à celle de ta postérité ..."
La conjonction "si" démontre que la promesse est conditionnelle. Moïse poursuit en disant : "Parce que tu n'auras pas obéi à la voix de Yahvé ton Dieu, alors autant le Seigneur s'était plu à vous combler de ses bienfaits... autant il se plaira à consommer votre perte, à vous anéantir, et vous serez arrachés de ce sol dont vous allez prendre possession" (Deutéronome 28,58-63).
Il est donc clair qu'en cas de trahison, non seulement il n'est plus question de terre, mais de châtiments pénibles et d'expulsion de cette terre, pour les Juifs et leurs descendants. Telles sont les termes de l'Alliance.
b) L'Alliance rompue
Les Juifs ne respectèrent pas les conditions de l'Alliance. La Bible dit franchement qu'ils ont trahi Dieu en adorant les idoles des pays voisins, et en leur offrant même leurs enfants en sacrifices, imitant ainsi les coutumes païennes. (Voir 1 Rois 16,30-34 / Jérémie 7,30-32). De même le Psaume 106(105) dresse le bilan des infidélités du peuple juif. "Ils se sont révoltés contre le Très Haut... Ils fabriquèrent aussi un veau (d'or) en Horeb... Ils s'attachèrent à Baal... Ils imitèrent les païens et se firent les serviteurs de leurs idoles... Ils sacrifièrent leurs fils et leurs filles, qu'ils immolaient aux idoles de Canaan".
C'est pourquoi Dieu, parlant par les prophètes, a fulminé sa colère contre Israël : "Ecoutez donc ceci, chefs de la maison d'Israël, vous qui exécrez la justice et qui tordez tout ce qui est droit, vous qui construisez Sion avec le sang et Jérusalem avec le crime en disant : Yahvé n'est-il pas au milieu de nous ?... Par votre faute Sion deviendra une terre de labour, et Jérusalem une ruine ..." (Michée 3,9-12).
Dieu dit encore dans le livre d'Isaïe : "J'ai élevé des enfants, je les ai vus grandir, et eux se sont insurgés contre moi. Un bœuf connaît son possesseur, un âne la crèche de son maître : Israël ne connaît rien... Oh! nation pécheresse, peuple chargé d'iniquités, race de malfaiteurs, enfants dégénérés ! Ils ont abandonné le Seigneur" (Isaïe 1,2-4).
c) Rupture et Nouvelle Alliance
Après avoir dénoncé l'infidélité d'Israël, Dieu déclara à travers Jérémie la rupture de l'Alliance par les Juifs. Il annonça la venue d'une Nouvelle Alliance, qui ne sera pas comme la première, puisque la part du croyant n'est pas une terre, mais Dieu Lui-même : "Voici, des jours vont venir, dit le Seigneur, où je conclurai avec la maison d'Israël une Alliance Nouvelle, qui ne sera pas comme l'Alliance que j'ai conclue avec leurs pères... Alliance qu'ils ont rompue, eux... Mais voici quelle Alliance je conclurai... Je ferai pénétrer ma loi en eux, c'est dans leurs cœurs que je l'inscrirai ; Alors je serai leur Dieu et ils seront mon peuple." (Jérémie 31,31-33).
Il est évident que cette Nouvelle Alliance diffère de la première, puisqu'elle "ne sera pas comme elle". Une des différences réside dans le fait qu'elle ne promet aucune terre géographique, mais qu'en revanche c'est Dieu qui se donne à tous ceux qui croient en Jésus, Fondateur de la Nouvelle Alliance.
Les Juifs refusent encore l'Alliance du Christ parce qu'elle ne leur promet aucune terre géographique, ni ne leur accorde le "privilège" d'établir l'empire sioniste mondial qu'ils souhaitent.
2. "Le peuple élu"
L'élection divine n'a jamais eu pour objet un peuple hébreu tout fait comme certains le pensent encore, le choix de Dieu s'étant arrêté sur un homme, Abraham le Syrien, et non sur une nation juive qui n'existait pas avant Abraham. Il est donc faux de croire que le judaïsme est une race ; c'est pourquoi la Bible rappelle aux Juifs que leur ancêtre Abraham est araméen, c'est-à-dire un Syrien. Moïse insiste sur ce point quand il dit aux Juifs : "Tu prononceras ces paroles devant Yahvé ton Dieu : Mon père (Abraham) était un Araméen ..." (Deutéronome 26,5)
Le but du choix d'Abraham était de former un milieu social pour accueillir le Messie. Le but n'était donc pas le peuple, mais le Christ qui est "venu chez les siens, mais les siens ne l'ont pas reçu" (Jean 1,11).
Mais à tous ceux qui ont reçu Jésus comme Messie, indépendamment de leur race, Il leur "a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu" (Jean 1,12), et de former ainsi le peuple universel de Dieu. D'après l'Evangile, le peuple de Dieu est celui de Jésus.
Par ailleurs le Psaume 36(37) dit que ce sont les doux et les justes qui posséderont la terre, et il n'est pas dit que tous les Israéliens en Palestine sont doux et justes ; ces vertus peuvent se trouver partout. Enfin, Jésus expliqua ce fait en disant que le "Royaume de Dieu" n'est pas une entité visible, mais qu'il se trouve dans le cœur de l'homme. Aux Pharisiens qui lui demandèrent quand devait apparaître le Royaume de Dieu qui, pour eux, signifiait l'empire sioniste universel, Jésus répondit :
"La venue du Royaume de Dieu ne se laisse pas observer, et l'on ne saurait dire : le voici ! le voilà ! Car, sachez-le, le Royaume de Dieu est en vous" (Luc 17,20).