SAEL a écrit:Des variantes qui prennent de toute évidence leur origine dans le scripto défectiva du mushaf !!!?
Oui, évidemment.
Le mushaf ancien ne notait ni voyelle courte, ni de voyelle longue parfois, typiquement le alif, ni signe orthoépique, ni diacritique, et possédait encore en plus une orthographe déficiente. Ces caractéristiques ont inévitablement mené à des variantes spécifiquement graphiques plutôt que orales, typiquement le changement de cas, de voix active/passive, de forme verbale, du préfixe de l’inaccompli ce qui se voit le plus souvent, ou du suffixe de l’accompli, etc. Il y a par exemple une variante très connue prenant son origine dans la non-notation du alif : partant de قل, on rendait soit qul (dis, impératif), soit qâla (il a dit, accompli). Un autre exemple, toutefois différent : en 2 :58, on peut lire dans les variantes canoniques trois façons de rendre un même rasm, en vocalisant et en diacritisant différemment : نَغفِر, naghfir ; يُغفَر, yughfar ; تُغفَر, tughfar. Comment ne pas voir ici des variantes qui prennent indubitablement leur origine dans la scriptio defectiva du mushaf ancien ?
SAEL a écrit:…Des différences minimes !!!?
Oui, il existait des variantes de rasm entre les différents masahif al-amsar.
Nous les connaissons par différentes listes qui sont parvenues jusqu’à nous, aujourd’hui : soit celle d’al-Dani, un des représentants de la science des lectures, soit celle d’Abu ‘Ubayd al Qasim ibn Sallam, l’un des fondateurs de cette discipline. On en retrouve la liste dans
NÖLDEKE T. et al., The History of the Qurʾān (trad. ed. BEHN W. H.), Brill, Leiden, 2013, coll. « Texts and Studies on the Qurʾān », n° 8, pp. 392-402. Honnêtement, l’ensemble de ces variantes est minime et de peu de portée : la majeure partie est constituée par l’ajout d’un wa ou d’un fa, parfois d’un min fluidifiant le texte. Parfois, cependant, nous trouvons aussi des formes verbales différentes (par exemple, le mushaf damascène lit en 7 : 3 تتذكرون là les autres lisent تذكرون), des pronoms personnels différents (le mushaf damascène lit en 40 :21, منكم, là où les autres lisent منهم). Mais si les différences sont minimes, elles demeurent cependant problématiques pour qui prétend tenir à la lettre même de la Révélation. Est-il donc pertinent de parler de rasm othmanien si celui-ci différait dans le détail suivant les masahif al-amsar ?
SAEL a écrit:Donnes-moi des exemples, Séleucide, et tu verras que ça n’enlèvera par le moindre iota à l’âme du Texte.
Encore une fois, le problème n’est pas tant dans le sens même du texte que dans sa lettre. Si tu admets que le texte coranique a eu une transmission défectueuse dans sa lettre même, je veux bien ensuite passer à la question du sens comme je l’ai fait avec Tumadir.
SAEL a écrit:L’existence du Tawatur n’est qu’une question d’Ijtihad analytique voire même transphrastique.
Allons bon.
SAEL a écrit:Sinon dis-moi pour quelle raison ce dernier existe dans notre esprit de culture, et assures-moi que tous les hommes sont égaux en termes d’efficience intellectuelle et perspicacité.
Si l’on retire le tawatur comme attribut du
Coran, il devient loisible de douter de lui.
SAEL a écrit:
Si tu admets ça c’est que tu n’as aucune connaissance de la sévérité des musulmans à propos de leurs textes…
Cette sévérité, toute relative au regard de l’histoire, n’a pas empêché une transmission défectueuse des Lectures ; j’en profite au passage pour rappeler que les critères permettant de valider une variante ont évolué avec le temps.
SAEL a écrit:Litige n’inclus aucunement vérité perdue, mais « force des uns et faiblesse des autres » en termes de perspicacité, don du Puissant qui guide.
Comme c’est beau…
SAEL a écrit:Lis-toi dans le post précèdent : n’as-tu pas dit que ça change complètement le sens du verset ?...Quant à moi je ne vois que la forme active de Hafs qui s’est drapée d’un burnous de la forme passive de Warsh, Mais l’âme de l’enseignement du verset dans toute sa plénitude y est toujours et l’exhortation au combat y prédomine sans broncher.
Si l’on prend le verset uniquement, on verra qu’il peut avoir deux significations en fonction de la forme active ou passive : soit qu’il est la nature des prophètes que de combattre, guerroyer ; soit qu’il est de leur nature que d’être persécutés. Les deux interprétations sont valables si l’on prend en compte le
Coran en entier : Mahomet lui-même a combattu, comme on le sait, et il fut également persécuté comme, avant lui, Abraham, Noé, et d’autres encore.
SAEL a écrit:
La basmalla préislamique : Á Ton Nom ô Allah ( sans le Miséricordieux, le Très Miséricordieux).
Source ?
SAEL a écrit:
T’ayant informé, je te demande de lire avec un vif intérêt la Sourate 9, essayes de me rapporter tes impressions analytiques si la basmalla devait y exister ou non, et tes remarques de quoi ça traite.
Yacine m’a déjà donné cet argument, et je le trouve très faible.
SAEL a écrit:
Félicitation ! pour le « ya », non.
Pourquoi non ?
Tumadir a écrit:
Il faut des arguments sérieux, aparemment t'en a pas.
Explique-moi en ce cas qui de Schu’ba ou de Hafs rapporte la Lecture authentique de ‘Asim, étant entendu que l’un contredit l’autre en rapportant la Lecture de son maître ?