Le rôle de la femme dans les Écritures
“Celle-ci sera appelée Femme, parce que de l’homme celle-ci a été prise.” — GENÈSE 2:23.
Comment les femmes sont-elles considérées dans les Saintes Écritures? Sur cette question, les opinions varient. Dans un ouvrage récent consacré à ce sujet, on peut lire: “Un préjugé courant veut que la Bible ait dévalorisé la femme.” Selon certaines personnes, tant dans sa partie hébraïque que dans sa partie grecque, la Bible ne ménage pas les femmes. Est-ce vrai?
Avant de se prononcer, il convient d’examiner comment, dans les temps bibliques, les peuples qui n’adoraient pas Dieu traitaient les femmes. Certaines civilisations antiques qui pratiquaient le culte de la déesse-mère honoraient les femmes comme symboles de fécondité. La femme semble avoir été tenue en haute estime en Babylonie et en Égypte. Ailleurs, cependant, son sort était moins enviable. Dans l’Assyrie antique, un homme pouvait répudier sa femme comme il le désirait, et même la tuer si elle était infidèle. Lorsqu’elle n’était pas chez elle, elle devait porter un voile. En Grèce et à Rome, seules les femmes riches, nombre d’entre elles étant des courtisanes, c’est-à-dire des prostituées de haut rang, avaient accès à l’instruction et jouissaient d’une certaine liberté. Il est donc réconfortant de lire dans un ouvrage spécialisé: “Contrairement à ce qui se passe dans le reste du monde (religieux) oriental, elle [la femme dans les Écritures hébraïques] est reconnue comme une personne et comme la compagne de l’homme.” C’est ce que confirme le dernier livre des Écritures hébraïques, dans lequel l’épouse de l’homme est appelée sa “compagne”; le prophète dit ensuite: “Que nul n’agisse avec traîtrise envers l’épouse de sa jeunesse!” — Malachie 2:14, 15.
Dieu a créé la femme afin qu’elle soit pour l’homme “ une aide qui lui corresponde ”. (Genèse 2:18.) Ainsi donc, la soumission de la femme à son mari ne signifie absolument pas qu’elle lui soit inférieure. Au contraire, elle confère de la dignité à la femme en lui permettant de mettre à profit ses dons et talents nombreux en harmonie avec la volonté divine.
Exemple de Sarah, femme d'Abraham, exemple d'Abigail, femme de Nabal puis de David.
Quelle est la cause profonde de ce refus général de soumission? En termes simples, l’égoïsme et l’orgueil. Voilà ce qui a amené Ève, la première femme, à se laisser tromper par le serpent et à prendre du fruit défendu. Si elle avait été modeste et humble, la perspective d’être comme Dieu — de décider du bien et du mal — ne l’aurait pas tentée. Et si elle n’avait pas été égoïste, elle n’aurait pas désiré quelque chose que son Créateur, Jéhovah Dieu, avait formellement défendu. — Genèse 2:16, 17.
Il est demandé à la femme de se soumettre comme le Christ a été soumis.
Comment la soumission de Jésus s’est-elle manifestée ? Son état d’esprit et la vie qu’il a accepté de mener en venant sur terre prouvent qu’“ il n’a pas songé à une usurpation, c’est-à-dire : pour qu’il soit égal à Dieu ”. Au contraire, “ il s’est vidé lui-même et a pris une forme d’esclave ”. (Phil. 2:5-7.) Aujourd’hui, alors qu’il occupe sa fonction royale, Jésus manifeste toujours le même état d’esprit. Il se soumet humblement à son Père dans tous les domaines et soutient son autorité. — Mat. 20:23 ; Jean 5:30 ; 1 Cor. 15:28.
10 La femme qui soutient l’autorité de son mari imite Jésus. (1 Pierre 2:21 ; 3:1, 2.)
Comment un mari devrait-il exercer son autorité? En suivant l’excellent exemple du Fils de Dieu. La Bible dit: “Le mari est chef de sa femme, tout comme le Christ est chef de la congrégation, lui, le sauveur de ce corps. Maris, continuez à aimer vos femmes, tout comme le Christ a aimé la congrégation et s’est livré lui-même pour elle.” (Éphésiens 5:23, 25). La façon dont Jésus Christ a exercé son autorité a contribué au bonheur de la congrégation. Il n’était pas un tyran. À ses côtés, ses disciples ne se sentaient ni lésés ni opprimés. Au contraire, Jésus a gagné le respect de tous en leur manifestant de l’amour et de la compassion. Il est donc un bel exemple, que les maris doivent suivre dans la façon dont ils se comportent avec leurs femmes.
Il est des maris, cependant, qui ne suivent pas ce bel exemple. Ils utilisent égoïstement l’autorité que Dieu leur a conférée, au lieu de s’en servir pour le bien de leurs femmes. Ils dominent sur elles de façon tyrannique, exigeant de leur part une soumission totale et ne leur permettant de prendre, bien souvent, aucune décision. On comprend donc que les femmes qui ont de tels maris soient malheureuses. Et ces maris souffrent également, car ils n’arrivent pas à gagner le respect et l’amour de leurs femmes.
Il est vrai que Dieu demande à la femme de respecter la position de son mari, qui est le chef de la famille. Mais si un mari désire voir sa femme le respecter du fond du cœur, il doit gagner ce respect; le meilleur moyen d’y parvenir est d’agir avec sérieux et de cultiver les belles qualités chrétiennes d’un chef de famille.
Une soumission relative
L’autorité du mari n’est pas absolue. La soumission de la femme peut être comparée, d’une certaine manière, à la soumission des chrétiens aux dirigeants du monde. Selon le commandement de Dieu, les chrétiens doivent être ‘soumis aux autorités supérieures’. (Romains 13:1.) Mais cette soumission doit toujours être contrebalancée par nos obligations envers Dieu. Jésus a dit: “Rendez les choses de César à César, mais les choses de Dieu à Dieu.” (Marc 12:17). Si César (les gouvernements du monde) demande que nous lui donnions ce qui revient à Dieu, nous nous rappelons les paroles de l’apôtre Pierre: “On doit obéir à Dieu, comme à un chef, plutôt qu’aux hommes.” — Actes 5:29.
Pareillement, une chrétienne mariée à un homme qui ne comprend pas ou ne respecte pas les principes bibliques n’en est pas moins tenue de lui être soumise. Au lieu de se rebeller contre les dispositions divines, il est préférable qu’elle témoigne à son mari amour et considération, essayant ainsi de gagner sa confiance. La belle conduite de cette chrétienne pourra peut-être faire changer son mari, et même le gagner à la vérité (1 Pierre 3:1, 2). Mais s’il lui ordonne de faire quelque chose que Dieu condamne, elle doit se rappeler que Dieu est son principal Chef. Par exemple, s’il lui demande de se livrer à des pratiques sexuelles impures, telles que les échanges de partenaires, elle est dans l’obligation de ne pas se soumettre (1 Corinthiens 6:9, 10). Sa soumission au mari est déterminée par sa conscience et la soumission qu’elle doit en premier lieu à Dieu.
À l’époque du roi David vivait Nabal, un homme qui ne respectait pas les principes divins. Un jour, cet homme a agi durement envers David et ses compagnons. Ceux-ci avaient protégé les milliers de moutons et de chèvres qui appartenaient à Nabal, mais lorsque David lui a demandé de la nourriture en échange, il a refusé de donner quoi que ce soit.
En apprenant que l’avarice de son mari allait amener un désastre sur sa maison, Abigaïl, femme de Nabal, a pris sur elle la décision d’apporter des aliments à David. “Abigaïl se hâta de prendre deux cents pains, et deux grandes jarres de vin, et cinq moutons apprêtés, et cinq séahs de grain rôti, et cent gâteaux de raisins secs, et deux cents gâteaux de figues pressées, et elle les mit sur les ânes. Puis elle dit à ses jeunes hommes: ‘Passez en avant de moi. Voici que moi je viens derrière vous.’ Mais elle ne dit rien à son mari Nabal.” — 1 Samuel 25:18, 19.
Abigaïl a-t-elle eu tort d’agir à l’encontre de la volonté de son mari? Pas dans ce cas. Sa soumission ne l’obligeait pas à se montrer aussi dure que son mari, surtout que toute sa maisonnée était en danger à cause de l’attitude insensée de Nabal. C’est pourquoi David lui a dit: “Béni soit Jéhovah, Dieu d’Israël, qui t’a envoyée à ma rencontre en ce jour! Et béni soit ton bon sens.” (1 Samuel 25:32, 33). De même, les chrétiennes d’aujourd’hui ne doivent pas se rebeller ou mener une campagne contre l’autorité de leurs maris, mais si ceux-ci prennent une décision non chrétienne, elles ne sont pas tenues de les suivre.
Il est vrai que Paul a dit, dans sa lettre aux Éphésiens: “Comme la congrégation est soumise au Christ, qu’ainsi les femmes le soient aussi en tout à leurs maris.” (Éphésiens 5:24). Le fait que l’apôtre a utilisé le terme “tout” ne signifie pas qu’il n’existe aucune limite à la soumission des femmes. L’expression “comme la congrégation est soumise au Christ” apporte une précision sur ce que Paul voulait dire. Tout ce que Christ demande à sa congrégation est juste et conforme à la volonté de Dieu. Ainsi, la congrégation peut facilement se soumettre à lui en tout et en retirer de la joie. De la même façon, une femme dont le mari chrétien essaie consciencieusement de suivre l’exemple de Jésus sera heureuse de se soumettre à lui en toutes choses. Elle sait qu’il se soucie avant tout de ses intérêts à elle, et qu’il ne lui demandera jamais sciemment de faire quelque chose qui n’est pas en harmonie avec la volonté de Dieu.
Pour conserver l’amour et le respect de sa femme, un mari doit refléter les qualités divines de son chef, Jésus Christ, qui a ordonné à ses disciples de s’aimer les uns les autres (Jean 13:34). Même faillible et imparfait, s’il exerce son autorité de concert avec l’autorité supérieure du Christ, sa femme sera d’autant plus heureuse de l’avoir pour chef (1 Corinthiens 11:3). Si une femme cultive les qualités chrétiennes que sont la modestie et la bonté de cœur, il ne lui sera pas difficile de se soumettre à son mari.
Humbles et raisonnables
Dans la congrégation, les maris et les femmes sont des frères et des sœurs spirituels, qui ont le même statut devant Jéhovah (voir Galates 3:28). Toutefois, Dieu a décidé que ce seraient les hommes qui exerceraient la surveillance sur la congrégation. Les femmes au cœur droit adhèrent joyeusement à cette disposition et s’y soumettent. Et les hommes mûrs de la congrégation acceptent en toute humilité la stricte obligation de ne pas commander en maîtres au troupeau de Dieu. — 1 Pierre 5:2, 3.
Si ce sont de telles relations qui doivent exister entre les hommes et les femmes au sein de la congrégation, comment un chrétien pourrait-il justifier une attitude tyrannique envers sa femme, sa sœur spirituelle? Et comment une femme pourrait-elle disputer la place de chef à son mari? Ils devraient, bien plutôt, se comporter l’un envers l’autre de façon à suivre l’exhortation que Pierre a donnée à tous les membres de la congrégation: “Soyez tous dans de mêmes dispositions, vous mettant à la place d’autrui, ayant de l’affection fraternelle, pleins d’une tendre compassion, humbles d’esprit.” (1 Pierre 3:8). Paul a également donné le conseil suivant: “Revêtez-vous (...) des tendres affections de la compassion, ainsi que de bonté, d’humilité d’esprit, de douceur et de longanimité. Continuez à vous supporter les uns les autres et à vous pardonner volontiers les uns aux autres, si quelqu’un a un sujet de plainte contre un autre. Tout comme Jéhovah vous a pardonné volontiers, faites de même, vous aussi.” — Colossiens 3:12, 13.
C’est une telle disposition d’esprit que les membres de la congrégation devraient cultiver. Et les maris et les femmes devraient tout particulièrement la cultiver au sein de leur foyer chrétien. Un mari peut montrer sa tendre affection et sa bonté en écoutant les suggestions de sa femme. Il devrait prendre en considération son point de vue avant d’arrêter une décision qui touche la famille. Les femmes chrétiennes ne sont pas des écervelées. Elles peuvent souvent, comme Sara à Abraham, donner de bonnes suggestions à leurs maris (Genèse 21:12). D’un autre côté, une chrétienne ne sera pas trop exigeante avec son mari. Elle fera preuve de bonté et d’humilité d’esprit en suivant sa direction et en soutenant ses décisions, même si parfois elles ne vont pas dans le sens de ses préférences.
Un mari raisonnable, à l’exemple d’un ancien raisonnable, est accessible et bon. Une femme aimante témoigne en retour de la compassion et de la longanimité, reconnaissant les efforts qu’il fait pour s’acquitter de ses responsabilités malgré son imperfection et les tensions de la vie. Lorsque le mari et la femme cultivent une telle attitude d’esprit, la soumission dans le mariage n’est pas un désagrément. Au contraire, elle procure joie, sécurité et bonheur durable.