300,000 euro/par mois pour protégé une criminel? sa me rend malade...
Des nonnes accueillent l’ex-femme de Dutroux et scandalisent en Belgique
Diederick Legrain | Journaliste
En Wallonie
profonde, une petite communauté de religieuses a offert une deuxième
chance à la complice de Marc Dutroux (le tueur en série pédophile),
condamnée à trente ans de prison pour complicité d’enlèvement d’enfants
et promise à une libération sous conditions à la fin du mois. Depuis,
leur vie est un enfer.
Manifestation contre l’accueil par les nonnes clarisses de Michelle Martin à Malonne, le 3 août 2012 (GEORGES GOBET/AFP)
La scène dure sept secondes très exactement. Sept secondes au milieu
d’un déluge de vociférations. Le 31 juillet, à 19h30, le JT de la RTBF
consacre son édition spéciale à la libération conditionnelle de Michelle
Martin, qui vient d’être rendue publique.
L’émoi est énorme. Sur le plateau, un ancien président de tribunal de
première Iistance, Christian Panier, tient le rôle du pédagogue venu
expliquer la décision du tribunal d’application des peines aux
téléspectateurs. Entre deux questions, il glisse :
<blockquote>« Pour ma part, je trouve extrêmement touchant, dans les
circonstances actuelles, de voir ces vieilles religieuses prêtes à
accueillir madame Martin. »
</blockquote>
Sept secondes. Ce fut une des rares, sinon la seule, marque de sympathie à l’égard des onze sœurs clarisses,
qui ont plongé la tête la première dans une tourmente
médiatico-judiciaire sans fin. Ce dimanche après-midi, une manifestation
organisée à Bruxelles par le père d’une victime de Marc Dutroux a
encore rassemblé quelque 5000 personnes.
La une de Sudpresse du 1er août 2012
La petite communauté des clarisses de Malonne, qui vit retirée dans
la campagne namuroise selon les vœux de contemplation et de pauvreté
propres à la congrégation, a été brutalement tirée de son existence
discrète : dès le lendemain de l’annonce, Sudpresse, le quotidien le
plus lu en Belgique francophone, publie à la une la photo des sœurs,
extraite d’un site catholique. Le titre :
<blockquote>« Voici les nouvelles amies de Michelle Martin. »
</blockquote>
Pendant des jours, tous les JT se doivent de diffuser leur direct du
couvent des clarisses. Tous leurs visiteurs sont filmés, photographiés.
Plus personne n’ignore rien de la vie bien ordonnée des clarisses : des
horaires de prière à la visite du réfectoire en vidéo, tout y passe.
Et puis les manifestations se succèdent : les comités de citoyens et
associations d’aide aux victimes y croisent les sympathisants d’extrême
droite et les touristes de l’étrange.
Un planning est nécessaire les jours de grande affluence : jusqu’à
trois manifestations par jour. La police locale est sur les genoux, et
le maire de Namur chiffre rapidement le coût de cette agitation pour les
services de l’ordre, qui s’élève à 42 000 euros en heures
supplémentaires. Alors même que Michelle Martin n’est pas encore
arrivée.
Des gardes du corps au couvent
La municipalité de Namur évalue le budget de surveillance du couvent,
en cas de présence de Michelle Martin, à 300 000 euros par mois. Après
l’indispensable petite polémique pour savoir qui, de l’Etat ou de la
municipalité, paiera la note, l’autorité locale fait savoir aux sœurs
qu’elles devront faire un effort dans l’organisation de leur sécurité.
Il ne manquait plus qu’une touche de surréalisme à la belge dans ce
dossier : la voici avec la perspective de gardes du corps au couvent.
la suite!
http://www.rue89.com/2012/08/19/des-nonnes-accueillent-lex-femme-de-dutroux-et-scandalisent-la-belgique-234716
Des nonnes accueillent l’ex-femme de Dutroux et scandalisent en Belgique
Diederick Legrain | Journaliste
En Wallonie
profonde, une petite communauté de religieuses a offert une deuxième
chance à la complice de Marc Dutroux (le tueur en série pédophile),
condamnée à trente ans de prison pour complicité d’enlèvement d’enfants
et promise à une libération sous conditions à la fin du mois. Depuis,
leur vie est un enfer.
Manifestation contre l’accueil par les nonnes clarisses de Michelle Martin à Malonne, le 3 août 2012 (GEORGES GOBET/AFP)
La scène dure sept secondes très exactement. Sept secondes au milieu
d’un déluge de vociférations. Le 31 juillet, à 19h30, le JT de la RTBF
consacre son édition spéciale à la libération conditionnelle de Michelle
Martin, qui vient d’être rendue publique.
L’émoi est énorme. Sur le plateau, un ancien président de tribunal de
première Iistance, Christian Panier, tient le rôle du pédagogue venu
expliquer la décision du tribunal d’application des peines aux
téléspectateurs. Entre deux questions, il glisse :
<blockquote>« Pour ma part, je trouve extrêmement touchant, dans les
circonstances actuelles, de voir ces vieilles religieuses prêtes à
accueillir madame Martin. »
</blockquote>
Sept secondes. Ce fut une des rares, sinon la seule, marque de sympathie à l’égard des onze sœurs clarisses,
qui ont plongé la tête la première dans une tourmente
médiatico-judiciaire sans fin. Ce dimanche après-midi, une manifestation
organisée à Bruxelles par le père d’une victime de Marc Dutroux a
encore rassemblé quelque 5000 personnes.
La une de Sudpresse du 1er août 2012
La petite communauté des clarisses de Malonne, qui vit retirée dans
la campagne namuroise selon les vœux de contemplation et de pauvreté
propres à la congrégation, a été brutalement tirée de son existence
discrète : dès le lendemain de l’annonce, Sudpresse, le quotidien le
plus lu en Belgique francophone, publie à la une la photo des sœurs,
extraite d’un site catholique. Le titre :
<blockquote>« Voici les nouvelles amies de Michelle Martin. »
</blockquote>
Pendant des jours, tous les JT se doivent de diffuser leur direct du
couvent des clarisses. Tous leurs visiteurs sont filmés, photographiés.
Plus personne n’ignore rien de la vie bien ordonnée des clarisses : des
horaires de prière à la visite du réfectoire en vidéo, tout y passe.
Et puis les manifestations se succèdent : les comités de citoyens et
associations d’aide aux victimes y croisent les sympathisants d’extrême
droite et les touristes de l’étrange.
Un planning est nécessaire les jours de grande affluence : jusqu’à
trois manifestations par jour. La police locale est sur les genoux, et
le maire de Namur chiffre rapidement le coût de cette agitation pour les
services de l’ordre, qui s’élève à 42 000 euros en heures
supplémentaires. Alors même que Michelle Martin n’est pas encore
arrivée.
Des gardes du corps au couvent
La municipalité de Namur évalue le budget de surveillance du couvent,
en cas de présence de Michelle Martin, à 300 000 euros par mois. Après
l’indispensable petite polémique pour savoir qui, de l’Etat ou de la
municipalité, paiera la note, l’autorité locale fait savoir aux sœurs
qu’elles devront faire un effort dans l’organisation de leur sécurité.
Il ne manquait plus qu’une touche de surréalisme à la belge dans ce
dossier : la voici avec la perspective de gardes du corps au couvent.
la suite!
http://www.rue89.com/2012/08/19/des-nonnes-accueillent-lex-femme-de-dutroux-et-scandalisent-la-belgique-234716