Sans aucun doute on peut aisément dire que Paul est, de par son travail apostolique et théologique, le véritable fondateur du Christianisme. C'est Paul qui a fait du Christianisme une religion universelle.
Il faut regarder avec une attention toute particulière ce personnage car il est à la base du Christianisme or en même temps, vivant cet homme était un paradoxe et, à ce jour, il reste le paradoxe le plus déconcertant de toute l'histoire des religions : il demeure ce personnage qui a fondé le Christianisme et ce même personnage qui a férocement participé à la lutte du sanhédrin de Jérusalem contre les zélotes et autres "messia-nistes" ; c'est donc un personnage double, qui, d'un côté, a établi au plan mondial le Christianisme comme une nouvelle religion basée sur Jésus-Christ, et d'un autre, s'est employé à persécuter les propres disciples de Jésus lui-même ! Eh oui, le fondateur du Christianisme a persécuté les autres disciples de Jésus et non seulement eux, mais en plus les membres de la famille de Jésus !
C'est d'ailleurs également le seul "saint" connu comme responsable du meurtre d'un autre "saint", le proto-martyr Etienne, lapidé à Jérusalem vers 37... il nous est cependant rapporté que c'est en 36 que Paul eut, sur le chemin de Damas, cette vision de Jésus qui allait bouleverser sa vie, du moins c'est ce qu'il ira répétant ensuite sans se lasser !
Une autre spécificité personnelle de Paul, c'est qu'il tient des propos outranciers à l'égard des juifs, ce qui fait qu'on pourrait se poser cette question : était-il vraiment juif lui-même ? Car, enfin, il est responsable d'une cassure dans le peuple juif, mais aussi d'une autre cassure, celle-là au sein de la communauté chrétienne ; en effet, rapidement il se pose en rival de Simon Pierre, celui-là même à qui Jésus avait dit, avant de quitter la Terre : « [...] tu es Pierre et sur cette roche je bâtirai mon église [...] » (MIT., XVI, 18). Pierre se prévalait donc - ajuste titre, d'après les évangiles reconnus par l'Eglise - d'une légitimité octroyée par Jésus durant sa vie sur Terre.
Mais Paul, lui, se prévalait de son côté - sans doute par envie de "se faire valoir" - d'une légitimité que Jésus lui aurait accordée lors d'un dialogue entre eux, seul à seul sur le chemin de Damas, en 36 donc, soit après la "résurrection" de Jésus et son "ascension" dans les cieux. Ceci étant, Jésus "le ressuscité" étant alors "monté au Ciel", Pierre et Paul décidèrent de se partager leurs rôles respectifs de la façon suivante : comme les premiers chrétiens étaient issus des communautés juives et païennes, ils convinrent que la conversion des juifs serait pour Pierre, et celle des païens pour Paul. Dès lors, les premiers - avec Pierre -continueront à respecter la Loi Mosaïque, tandis que Paul - et les disciples qu'il va convaincre - eux, se moqueront de cette loi de Moïse, une loi qu'ils estimaient bien archaïque et carrément dépassée !
A tous ses détracteurs, Paul opposera systématiquement la foi dans le Christ ressuscité, et ainsi, il va tout brouiller. Il imposera systématiquement son interprétation des événements en se prévalant de sa fameuse aventure singulière... toujours celle qu'il dit avoir vécu sur le chemin de Damas.
De ce conflit naîtra en lui, une véritable phobie à rencontre de la Loi et les conséquences en seront désastreuses : la fidélité des juifs à la Loi Mosaïque sera mise au débit de leur "obstination". Ainsi, à cause de Paul, les "païens" vont commencer à considérer les Juifs comme des êtres vindicatifs, des gens ayant transformé "la Loi" en occasion de pouvoir et incapables de se défaire de ce mauvais penchant, au risque d'étouffer "la bonne nouvelle" apportée par Jésus. Ce qui va conduire ces mêmes "païens" à affirmer que les Juifs se séparent délibérément du genre humain dans leurs pratiques cultuelles et alimentaires, qu'ils s'attachent comme des avares à "la Loi" et progressivement, ceci les emmènera jusqu'à porter sur les Juifs une accusation - terrible dans le climat religieux de l'époque et même encore de nos jours - faisant d'eux des "déicides" (ceux qui ont tué "Dieu").
En d'autres mots, c'est avec Paul, avec le fondateur du Christianisme actuel - dès les premières années de cette nouvelle religion mise en place par lui - que l'antisémitisme a vu le jour et tout de suite pris son sinistre envol !
Il ne faut pas oublier que les chrétiens des "synagogues nazaréennes" ont été persécutés par les juifs non-convertis et puis par les Romains. Il faut voir aussi que la prédication de Paul intervient alors que le deuxième Temple tremble sur ses bases, et qu'à ce moment-là la police du Temple persécute sévèrement les apôtres originels. Ces derniers vont, dès l'an 40 disparaître les uns après les autres, il n'en restera qu'une petite poignée qui, eux aussi, disparaîtront après la destruction du Temple de Jérusalem par les Romains, en 70.
On peut aisément dire que, sans Paul, le Christianisme n'aurait probablement pas existé. Mais il faut ajouter que Paul, en s'appropriant l'enseignement de Jésus et en l'interprétant à sa guise - contre la volonté du Conseil apostolique de Jérusalem, entre autre - a changé le destin du monde, en trahissant ce Jésus qu'il avait connu et qu'il présentait, après sa mort, comme étant son Maître ! Jésus, dont on peut affirmer qu'il n'avait certainement pas l'intention de développer une religion basée sur des dogmes tels que ceux que la Religion chrétienne impose... soi-disant en son nom. Lui, de là où il est à présent, ne doit certainement pas être heureux de voir que le Christianisme s'est développé sur une interprétation de son enseignement, pour le moins "erronée"... et c'est bien peu dire !
Tout ce qui précède, l'Eglise Catholique Romaine sait fort bien que c'est vrai, mais elle maintient en vie sa géante hypocrisie et elle le fait de sa propre volonté. Dans cette optique, on comprend beaucoup mieux les efforts de toute nature fournis par l'Eglise Catholique pour retarder la publication des "manuscrits de la mer Morte" (les Manuscrits de Qumran), ainsi que son degré d'intervention dans les recherches qum-raniennes.
Il y a de quoi avoir de sérieux soupçons sur sa façon d'agir en la circonstance, vu la rigidité du cadre de ces recherches et le consensus de façade affiché en ce qui concerne le contenu et la datation de ces manuscrits.. . quand on sait que ceux-ci pourraient mettre le feu aux poudres de la théologie chrétienne traditionnelle, voire, pourraient remettre carrément en cause le dogme fondamental du christianisme. Ces rouleaux contiennent-ils des choses compromettantes qui contrediraient la Tradition ? On est tout à fait en droit de se poser la question, vu qu'il n'existe aucune étude impartiale les concernant.
Ces rouleaux sont-ils "prèchrétiens" ou "postchrétiens"... ou les deux à la fois, comme nous l'affirment les "dictionnaires Larousse" (Us les datent ainsi : « IIème siècle avant J.-C. - Ier siècle après J.-C. ») ? Ce serait important à savoir, car s'ils sont d'avant l'ère chrétienne, ils compromettent l'originalité du Christ en démontrant que ses paroles et son enseignement étaient issus d'un courant de pensée qui était déjà "dans l'air". Et, s'ils sont du temps même de Jésus, de son vivant, là, c'est encore plus embêtant pour l'Eglise, car pour le coup, le "maître de Justice" dont il est fait mention dans ces textes pourrait bien être assimilé à Jésus lui-même, et ceci prouverait que ses contemporains ne le considéraient pas comme quelqu'un de "divin"... ce serait plutôt gênant pour l'Eglise, car elle souhaite ardemment obliger le monde entier à croire qu'il est "Fils de Dieu" et "Dieu le Fils" : deuxième personne de sa fumeuse invention : "la Sainte Trinité" !
D'importance également, le fait que ces textes mettraient certainement en évidence une scission existante au sein de la communauté des disciples de Jésus, avec une condamnation par les apôtres de celui qui fut le fondateur du Christianisme : Paul. D'ailleurs dans ces "Manuscrits de Qumran", lui, il est toujours nommé : "l'homme du mensonge" !
Tout porte à croire que, dans de nombreuses études publiées, la datation des "Manuscrits de la mer Morte" a été surévaluée, que l'Eglise les a fait considérer comme antérieurs au Christ pour ne pas remettre en question l'enseignement de Paul, contesté par les disciples de Jésus, car c'est sur cet "homme du mensonge" que l'Eglise s'est bâtie... et non pas sur Pierre tel que Jésus en avait décidé lorsqu'il était sur Terre, d'après ce que nous disent les évangiles officiellement agréés par l'Eglise !
A partir de lui, Paul - "l'homme du mensonge" comme le nomment à juste titre ces précieux manuscrits - la première page rouge (le "rouge-sang" des martyrs) du Christianisme va commencer à s'écrire. Mais, comment se fait-il que nous, noirs africains, ayons pu nous intégrer dans une page pareille... puis dans celles qui l'ont suivie et qui furent, hélas, au moins tout aussi "rouge/noires" ?
II faut que nous ayons le courage de chercher et de trouver la réponse à cette question, aussi désagréable soit-elle à connaître ! Car être aujourd'hui l'un des "fidèles" de cette religion, c'est faire partie intégrante de ses nombreuses pages de cruauté (toutes ces "pages rouges" sont détaillées au chapitre 18). Car les atrocités que ces pages nous font découvrir ne se conjuguent pas uniquement au passé, elles bouleversent aussi notre vie présente : elles continuent à s'écrire chaque jour qui passe... chaque instant qui passe (les horribles ravages progressifs et constants du SIDA n'en sont qu'un exemple parmi d'autres !). Comment donc se peut-il que nous, nous-mêmes qui en avons déjà tant souffert et en souffrons encore tant... nous contribuions, nous aussi, à l'écriture de ces pages si épouvantables pour nous-mêmes et tant d'autres êtres, humains comme nous ?
Cette Religion Chrétienne, responsable au fil des siècles d'une multitude d'atrocités gigantesques, ce n'est pas notre Religion, cela ne fait pas partie de notre patrimoine africain ! C'est une Religion venue de l'extérieur : elle nous a été imposée par la force, par le sang et avec une multitude de profondes humiliations.
Bien heureusement, voici qu'arrive "le début de la fin" pour cette imposture religieuse qui aura duré plus de deux mille ans. Et c'est grâce à la découverte de quelques manuscrits : celui de Nag Hammadi en Egypte en 1945 et ceux de Qumran, découverts en Palestine en 1947, que la vérité maintenant apparaît. Grâce à ces manuscrits nous découvrons que les premiers pas du christianisme ont été complètement différents de ce qu'on a tenté - et qu'on tente encore - de nous faire croire aujourd'hui : des courants différents existaient au sein de cette nouvelle Religion et, au cours de cette époque, les groupes de "premiers chrétiens" s'entretuaient à Rome ou à Jérusalem comme deux bandes maffieuses rivales à New York à l'époque de Al Capone.
Ces manuscrits nous apportent la preuve que Jésus n'était pas "Dieu" en personne, qu'il était marié et qu'il eut une descendance, qu'il n'a pas souffert sur la croix, qu'il n'était pas "le Messie annoncé", mais qu'il était un Prophète "humain", ce qui est déjà beaucoup : la réalité, c'est qu'il s'inscrit dans une lignée de Prophètes, plusieurs l'avaient précédé, et d'autres viendront encore après lui... tout cela se retrouve d'ailleurs dans "les écrits" et/ou "Traditions" de moult civilisations... dont la nôtre, notre civilisation noire dont nous pouvons être fiers. Qu'attendons-nous pour comprendre que c'est là que réside la Vérité ?
Dès que nous l'aurons compris notre vie pourra enfin s'épanouir pleinement dans le bonheur... car c'est pour jouir du bonheur d'être que nous avons été créés !
Les manuscrits découverts à Nag Hammadi comprennent cinquante deux textes différents, dont les neuf textes principaux sont l'Apocryphe de Jean, l'Apocalypse de Pierre, l'Apocalypse de Paul, l'Evangile de Thomas, l'Evangile de Philippe, l'Evangile de la Vérité, l'Evangile des Egyptiens, le Livre Secret de Jacques et la Lettre de Pierre à Philippe.
Tous ces textes furent connus des premiers chrétiens, mais furent déclarés apocryphes et hérétiques par l'Eglise Chrétienne de Rome bâtie par Paul, l'homme du mensonge et plus tard aussi par l'Empereur Romain Constantin. L'Evangile de Thomas tel qu'il a été retrouvé dans les manuscrits de Nag Hammadi est un texte de l'an 140 écrit en Copte, mais il est une traduction d'un texte Grecque écrit vers l'an 50, donc bien avant les quatre évangiles orthodoxes selon Marc, Luc, Matthieu et Jean qui remontent même jusqu'en l'an 110 pour deux d'entre eux. A l'époque de l'empereur Romain Constantin et du Pape Sylvestre la possession de ces textes "hérétiques" de Nag Hammadi était sanctionnée par la peine de mort ! Pourquoi ?