Je n'ai que faire de répondre a toutes ces questions et qui plus est a ce manque de considération mais bon .
L'Imam Malik (r) a été questionné au sujet de la visite à la tombe du Prophète par le Khalife Abû Ja`far al-Mansur. Ce dernier lui a demandé :
" Dois je me tourner face à la Qibla en tournant le dos à la tombe du Messager d'Allah (paix et salut sur lui) lorsque je fais mes du'as (supplications)?"
L'Imam Malik (r) lui a répondu :
"Comment peux-tu détourner ton regard de lui alors qu'il est ta wasîla(cause) et celui de ton père Adam (paix sur lui) pour obtenir le pardon d'Allah (swt) le jour de la résurrection ? Non, tu dois lui faire face et demander son Intercession (istashfi` bihi) pour qu'Allah (swt) t'accorde Son Pardon comme Il (SWT) le mentionne dans le verset coranique: "Si, lorsqu'ils ont fait du tort à leurs propres personnes ils venaient à toi en implorant le pardon de Dieu et si le Messager demandait le pardon pour eux, ils trouveraient, certes, Dieu, Très Accueillant au repentir, Miséricordieux".(4:64)."
[RÉFÉRENCES : al-Qadi `Iyad dans al-Shifa (2:92-93) avec une chaine authentique (sahih), et aussi cité par Samhudi in Khulasat al-Wafa, Subki in Shifa' al-siqam, Qastallani in al-Mawahib al-laduniyya, Ibn Jama`a in Hidayat al-salik, et Haytami in al-Jawhar al-munazzam et Tuhfat al-zuwwar. Voir aussi Ibn `Abd al-Hadi in al-Sarim al-munki p. 244. Ibn Jama`a dit dans Hidayat al-salik (3:1381): "Cela est rapporté des deux Hafiz Ibn Bashkuwal et al-Qadi `Iyad dans son Shifa' après lui"]
Les compagnons pratiquaient le tawassul par le Prophète et recherchaient les traces de ses bénédictions de son vivant et après sa mort, les musulmans après eux et jusqu'à maintenant ne cessent de faire cela.
Il a été rapporté de source sûre que pendant la période de Ar-ramdah, où il y a eu un manque de pluie et que l'épreuve devint dure pour les musulmans (ils subirent la sécheresse et la famine pendant une période à l’époque du Calife bien guidé ‘Umar Ibn l-Khattâb), le grand compagnon Bilâl Ibnu l-Hârith Al-Muzanî se dirigea en direction de la tombe du Prophète pour bénéficier des bénédictions et il a dit : "O Messager d’Allah demande la pluie pour ta communauté parce qu'elle est en train de périr." Plus tard, cet homme a vu le Prophète en songe, qui lui dit : "Transmet mon salâm à ‘Umar et informe-le que vous allez recevoir la pluie." Ce compagnon alla voir notre maître ‘Umar et l'informa de ce que lui avait dit le Messager, ‘Umar pleura alors de désir et d'attendrissement pour le Prophète. Ni ‘Umar, ni un autre compagnon désapprouva ce qu'avait fait Bilâl Ibnu l-Hârith : se diriger vers la tombe du Prophète pour faire le tawassul et demander l'aide par le Prophète. [8]
At-tabarânî dans le Kabîr ainsi qu’Ibn Hibbân et Al-Hâkim rapportent le hadîth suivant qui est selon eux authentique et fiable : d’après Anas Ibn Mâlik :
« Quand Fâtima Bint Asad (que Dieu l’agrée) est morte : -elle est celle qui a élevé le prophète (paix et salut sur lui) et c’est la mère de ‘Ali Ibn Abî Tâlib (que Dieu l’agrée)-le Prophète s’est assis prés de sa tête et a dit : «Que Dieu soit miséricordieux envers toi ô ma mère après ma mère »…Il fit des éloges à son propos et lui mit sa Burda comme Kafan (linceul)… Quand les gens ont commencé à creuser sa tombe, le prophète a creusé lui-même et pris avec ses mains un morceau de terre de cette tombe. Quand on a fini de creuser il s’est mis couché dans cette tombe et a dit : « O Allah qui revivifie et qui donne la mort et qui est le Vivant qui ne meurt pas : pardonne à ma mère Fâtima Bint Asad et élargit sa rentrée par le droit accordé à Ton Prophète et aux Prophètes qui sont venus avant moi car Tu es le plus Miséricordieux des miséricordieux. »
Quand au tawassul par les saints et leur grandeur chez Dieu :
Un jour, alors que les musulmans étaient en période de grande sécheresse, la Calife ‘Umar Ibn L-Khattâb demanda à Dieu de faire tomber la pluie par la faveur d’Al ‘Abbas (oncle du prophète) et Dieu les abreuva d’une pluie abondante[9]….
L’Imâm pieux Shâfi‘î (fondateur de la doctrine Shafi‘ite « Shâfi‘isme ») dit:
« Je fais le Tabarruk par l’imâm Abû Hanîfa et je viens à sa tombe chaque jour en visiteur.
Quand j’ai un besoin(une demande), j’accomplis deux Rak’at (pour Dieu) et je viens visiter sa tombe pour demander à Allah ce que je veux en présence de sa tombe. Je ne suis pas encore loin alors que Dieu m’a exaucé. »
ورُويَ عن الشافعي أنه كان يقول: "إني لأتبرك بأبي حنيفة وأجيء إلى قبره في كل يوم ـ يعني زائرا ـ فإذا عرضت لي حاجة صليت ركعتين وجئت إلى قبره وسألت الله تعالى الحاجة عنده فما تبعد عني حتى تقضى".
إن أحد حفاظ الحديث واسمه الحافظ سراج الدين بن الملقن هذا توفي بعد ابن تيمية بنحو ستين سنةً وهو من الفقهاء الشافعيين ذكر عن نفسه في كتابه طبقات الأولياء وهو كتاب يذكر فيه تراجم أولياء من السلف والخلف فقال: "ذهبت إلى قبر معروفٍ الكرخي وقفت ودعوت الله عدة مراتٍ، فالأمر الذي كان يصعب علي ينقضي لما أدعو الله هناك عند قبره"، هذا معروف الكرخي من الأولياء البارزين المشهورين في بغداد، معروف عند العامة والخاصة، يقصدون قبره للتبرك.
ذكرَ الحافظ الخطيب البغدادي في تاريخ بغداد عن بعض أكابر السلف ممن كان في زمن الإمام أحمد بن حنبل واسمه إبراهيم الحربي أبو إسحق وكان حافظا فقيها مجتهدا يشبه بأحمد بن حنبل، وكان الإمام أحمد يرسل ابنه ليتعلم عنده الحديث أنه قالَ: "قبر معروف الترياق المجرب"، والترياق هو دواء مركب من أجزاء وهو معروف عند الأطباء القدامى من كثرةِ منافِعِهِ، وهو عندهم أنواع، شبه الحربي قبر معروف بالترياق في كثرةِ الانتفاع فكأنَّ الحربي قال: أيها الناس اقصدوا قبر معروف تبركا به من كثرة منافعه.
Al-Khatîb Al-baghdâdî rapporte dans Târîkh Bagdad, qu’un des grands salafs qui ont vécu à l’époque de l’Imâm Ahmad Ibn hanbal et chez qui ce dernier envoyait son propre fils apprendre le hadîth chez lui : il s’agit du grand savant et juriste Ibrâhim Al-harbî Abû Ishâq : il disait : la tombe de Ma’arûf Al-Karkhî est un remède efficace par expérience.
L'invocation par l'intercession des saints qu’ils soient vivants ou morts est totalement licite comme on a démontré: en réalité on s’approche de Dieu et on est exaucé (entre autre aussi) par ce tawassul : grâce à leurs actes et par leurs stations chez Allah si on les aime et on les respecte : « l’homme suit la religion de son ami intime.. » ou encore : « l’homme est avec celui qu’il aime… » comme a dit le prophète (paix et bénédiction soient sur lui). Notre demande est ainsi formulée pour Dieu seul, par les bonnes oeuvres de ces saints.
Plusieurs Hadîths encouragent le tawassul à Allah par les actes des plus pieux... Citons à titre d’exemple : Abû Saïd Al-khudarî rapporte que le prophète sur lui la paix a dit : « Celui qui sort de chez lui pour aller à la prière et dit : « O Allah, je t’implore par la grâce de ceux qui te prient et par ma marche (vers la mosquée), car je ne suis sorti ni par ostentation ni pour l’honneur, je suis sorti par crainte de Ta colère, recherchant ton agrément. Je Te demande de me préserver de l’Enfer et de me pardonner mes pêchers, car nul ne pardonne les pêchers si ce n’était Toi. ». Dieu vient à lui et soixante dix milles anges demandent le pardon pou lui. »[10]
Al-Bukkârî cite dans son Sahîh le hadîth du Prophète (paix et salut sur lui) à propos de l’histoire des trois hommes de la grotte qui furent bloqués dans une grotte par une grande pierre et décidèrent de prier Dieu par leurs actes pieux. Ils furent ainsi exaucés[11].
Le Sheykh Al-Mukhtâr Fâl Al-'alawi Ash-shanghîtî dit en réponse à ceux qui limitent le Tawassul au Tawassul par les vivants :
"On ne peut pas prétendre que le Tawassul fait par Omar (que Dieu l'agrée) par Al-'Abbâs pour demander la pluie (Hadîth cité dans Sahîh Al-Bukhârî): montre que cela exige que la personne soit vivante: ceci est faux. Car en effet d'autres Hadîths authentiques comme nous avons démontré prouvent que les compagnons ont fait le Tawassul par le prophète (paix et salut sur lui) après sa mort: comme 'Uthmân Ibn hanîf et Bilâl Ibn Al-hârith...
La doctrine des Ahl-sunna wa al-jamâ' à l'exception des disciples de Muhammad Ibn Abdel Wahhâb: est que le Tawassul est correcte et licite par le Prophète pendant sa vie et après sa mort ainsi qu'avec les autres Prophètes et saints vivants et morts comme démontré: car nous les gens de la sunna et du groupe on ne croit pas qu'une personne même le prophète lui même puisse donner ou priver ou influer par lui même sur quoi que ce soit et que c'est Allah seul sans associé qui donne et prive et influe. Donc pas de différence entre le Tawassul par des morts ou des vivants puisque le Tawassul concerne la mise en avant de station (jâhi) et des bons actes de ces gens là...
Quand à ceux qui font la différence entre les vivants et les morts: ils croient -malheureusement pour eux- que ces vivants peuvent influer…Et nous on dit: "C'est Allah qui a créé toute chose" et "Allah vous a créé vous et ce que vous faites"; et donc ceux qui autorisent le Tawassul par les vivants et l'interdisent par les morts, ce sont ceux là qui ont dans leur coeur du Shirk (association): car ils croient que autre que Allah peut influer..Le tawassul, le tashaffu' et al-istighâta ont tous le même sens, et dans les coeurs des croyants cela veut dire le Tabarruk et la demande à Allah seul bi jâhi (par la cause, les bons actes et la station) de ces biens aimés de Dieu; celui qui influe, donne, prive et crée étant Allah seul, ces gens là sont une cause (sabab), comme toutes les autres causes normales connues, et dans son livre Shawâhid al-haqq fî al-istighâtha bi sayyid al-khalq le grand savant An-nabahânî page 161 rapporte:
parmi les preuves de la licéite du tawassul par le prophète après sa mort: ce que rapporte Ad-dâramî dans son sahîh d'après Abî Al-jawzâ:
les habitants de Médine ont été touché par une grande sécheresse et ils se sont plaints à Aïsha (que Dieu l'agrée) et elle leur dit :"Allez voir la tombe du Prophète et faites lui une Kuwwa jusqu'au ciel et ils ont eu une pluie abondante " le savant Al-murâghî dit en commentant ce Hadîth:
"faire une ouverture (al-kuwwa) est restée une sunna des gens de Médine dans les sécheresses.." Le savant As-samhoudî ajoute:
"ils font une ouverture en bas de la chambre illuminée...Ils ouvrent la porte face au Prophète (paix et salut sur lui), se réunissent pour faire le Tawassul et Al-istishfâ' par Prophète à Dieu pour lever l'épreuve..."
Référence : Risâlat Al Bayân page 109 et 110.
Notes:
[1] A propos de ce sujet on conseille une référence très utile : il s’agit d’un petit traité du grand savant et Imâm Abdellah Ibn As-seddîq Al-ghumârî : « Ithâf Al-adhkiyâ fî jawâz At-tawwassul bi al-anbiyâ wa al-awliyâ ». Voir aussi : « Shawâhid Al-haqq fî al-istighâthati bi sayyidi Al-khalq » du savant Yousouf An-nabahânî.
Voir aussi une bonne référence arabe éléctronique:
http://www.sunna.info/Tawassul.htm
[2] Al Fath, versets: 8 et 9.
[3] Al-Mâidah (Sourate 5), verset 35.
[4] An-Nisâ (les femmes, Sourate 4), verset 64.
[5] Sourate 2, verset 89.
[6] Hadîth authentique rapporté par At-Tabarânî dans son Mu'jam al-Kabir. Al-Tabarâni considère cette parole attribuée à un Compagnon comme rigoureusement authentique (sahîh).
[7] Rapporté par Al-hâkim dans le « Mustadrak » (2/615) et Ibn ‘Asâkir : (2/147).
[8]Dans le hadîth sahîh cité dans al-Bukhârî, il est rapporté : « Chaque fois que quelqu’un prie sur moi, Dieu me rend (me restitue) mon esprit pour que je lui rende son salut. »
Les anges transmettent au Prophète - paix et bénédictions sur lui - nos prières sur lui, en vertu du hadîth : « Dieu possède des anges parcourant la terre et qui me transmettent les salutations de ma communauté. » Hadîth authentique : rapporté par An-nesâî et Ibn-hibbân, il est rapporté aussi que les actions de la communauté sont exposées au Prophète (paix et salut sur lui) , ensuite, il prie Dieu pour les croyants et demande le pardon de Dieu pour eux.
Le prophète dit : « Ma vie est un bien pour vous, vous citez les Hadîths et les Hadîths sont cités pour vous ; et ma mort est un bien pour vous : vos actes sont exposés à moi et si je vois du bien, je loue Dieu pour cela, et je vois du mal, je demande pardon à Dieu pour vous. » Majmua al zuwaid d’Ibn Hajar Al-haytami 9.24.
Rapporté aussi par Al-bazzâr et les transmetteurs de ce Hadîth sont fiables (ce sont les gens du sahîh).
Ar-râfi‘î dans son « Sharh » rapporte que le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : « je suis honoré par Dieu, et il ne me laissera pas dans ma tombe trois jours après ma mort » : cela rejoint le verset coranique qui informe que les martyrs sont vivants chez Dieu, les prophètes sont aussi vivants chez Dieu après leur mort. Il s’agit là de la vie de l’esprit. Allah a interdit à la terre de se nourrir des corps des prophètes et des saints : c’est pour cela qu’ils restent intactes après leur mort : cela a été remarqué plusieurs fois lors de travaux de transfert de cimetières : des saints enterrés depuis plusieurs siècles sont découverts intactes comme s’ils venaient d’être enterré et Allah fait ce qu’Il veut…Le Prophète ( sallallâhu`alayhi wa sallam ) a dit « Les vendredi, faites beaucoup de prières sur moi! , elles me parviendront » lorsqu'on lui a demander si elles lui parviendront après sa mort, il a dit « La terre ne décomposent pas les corps des prophètes. Lorsqu'un croyant priera sur moi, un ange m'en informera en disant « un tel fils d'un tel t'as saluer » [ Ibn Maja].
فالأموات يعلمون ما يحدث للأحياء، يؤكد هذا أن الرسول بعد أن انتهى من غزوة بدر قام بحفر خندق وألقى فيه المشركين، ثم أخذ يناديهم ويقول: "يا أبا جهل، يا عتبة، يا فلان يا فلان لقد وجدنا ما وعدنا ربنا حقًا، فهل وجدتم ما وعد ربكم حقًا؟ فقال له سيدنا عمر: أتكلم أجسادًا لا تسمع ولا تبصر؟ فقال: يا عمر، والله يا عمر إنهم لأسمعُ منكم"
وبالنسبة لاطلاع النبي على أعمالنا فإن الرسول يقول: "تعرض عليّ أعمالكم فإن رأيتها خيرًا حمدت الله عز وجل، وإن رأيتها غير ذلك استغفرت الله لكم"، ولا تعارض بين هذه الرواية وبين ما تقوله الملائكة لرسول الله يوم القيامة حينما ينادي: أمتي يا رب أمتي، فتقول الملائكة: إنك لا تدري ماذا أحدثوا بعدك؛ وذلك لأن أعمال الأمة تعرض على رسول الله جملة، أما يوم القيامة فيعرض كل إنسان على رسول الله بحاله؛ وبالتالي فلا تعارض بين الروايتين
[9] Rapporté dans le Sahîh al-Bukhârî : Hadîth 551 (p 107) le livre de la prière pour obtenir la pluie dans « le sommaire du sahih al-bukhârî » Tome I, par L’Imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi.
[10] Hadîth cité par As-Suyûtî dans Al-Jâmî‘ Al-Kabîr.
[11] Rapporté dans le Sahîh al-Bukhârî : Hadîth 1057 (p 407) le livre du salariat (37) dans « le sommaire du sahih al-bukhârî » Tome I, par L’Imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi.