Le Coran a été rassemblé en un livre unique sous le 3e calife, entre 644 et 646,
12 ans après la mort du prophete mohamed صلى الله عليه و سلم (en 632). La recension du texte
coranique dans un seul livre a été rendue nécessaire par l'expansion
territoriale et les guerres.
Le Coran contient les dogmes, ce que l'on doit croire et aussi ce
qu'il est tenu de faire, non seulement en matière culturelle, mais
également dans le domaine de la vie individuelle et collective.
Le Coran est incréé dans la tradition musulmane : ce n'est pas une
production humaine, mais la parole de Dieu transmise à son prophète par
l'archange Gabriel,
d'où l'importance de la langue arabe (arabe littéraire), même pour les
musulmans qui ne sont pas arabes. L'arabe littéraire est la langue avec
laquelle Dieu a révélé le Coran.
Selon la vision islamique, le Coran est un retour aux sources, une
ultime confirmation des écritures déjà révélées antérieurement (Torah/Bible), dont les juifs et les chrétiens se sont éloignés. Tous les personnages bibliques sont donc invoqués dans le Coran.
Les dogmes
L'intention principale du prophete صلى الله عليه و سلم, avant même la fondation de l'Oumma,
était de convaincre ses contemporains de ne vénérer qu'un seul Dieu.
Cette affirmation du monothéisme se retrouve dans la profession de foi
du Musulman, et qui constitue le premier des cinq piliers de l'Islam:
"Il n'y a d'autre Dieu que Dieu ( ou Allah), et Mahomet est son
Prophète". Les cinq piliers de l'islam constituent les obligations et les préceptes fondamentaux de l'islam, obligatoires pour tous les musulmans.
- Premier pilier : chahada, unicité de Dieu et prophétie de Mahomet,
- Deuxième pilier : salat, l'accomplissement des cinq prières quotidiennes,
- Troisième pilier : saoum, le jeûne du mois de Ramadan, 9e mois du calendrier lunaire musulman,
- Quatrième pilier : zakat,
impôt obligatoire pour les Musulmans dont le taux est calculé de
manière stricte, et qui est destiné aux franges pauvres de la société, - Cinquième pilier : hajj, pèlerinage à la Mecque, au moins une fois dans la vie, si les conditions physiques et matérielles s'y prêtent.
Cependant, le degré le plus élevé de piété paraît découler de la foi, comme le spécifie le verset coranique:
<blockquote>
« La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le
Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Dieu, au
Jour dernier, aux Anges, aux Livres et aux prophètes, de donner de son
bien, quelqu'amour qu'on en ait, aux proches, aux orphelins, aux
nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l'aide et
pour délier les jougs, d'accomplir la Salat et d'acquitter la Zakat. Et
ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu'ils se sont engagés, ceux
qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font
rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux ! »
</blockquote>
— Coran 2:177
Dans l'islam, il existe un Dieu unique : (Allah),
créateur de toutes choses, éternel, absolument transcendant,
omniprésent et omnipotent. C'est lui qui permet à l'homme de s'exprimer
et il lui a donné le Coran. Ce Dieu est bon, puissant et miséricordieux.
La notion du jugement dernier où l'homme sera seul face à Dieu occupe une place importante dans l'islam, qui prévoit un Enfer où les mécréants seront torturés et un Paradis où les méritants seront récompensés.
L'homme est faible parce qu'il n'est qu'une créature de Dieu, mais l'islam ne reprend pas l'idée du péché originel. Dieu permet à l'homme de faire ce qu'il veut, c'est à celui-ci d'exercer sa raison et de se montrer responsable.
L'unicité de la divinité est clairement affirmée contre le paganisme des tribus arabes, mais aussi contre la doctrine chrétienne de la Trinité (considérée comme une forme de polythéisme) : « Dieu est l'unique, le puissant et l'incomparable, il n'a pas de père ni de fils, et personne n'est comme lui » Le Christ est considéré comme un prophète, un être humain "fils de Marie (Meriam) la vierge", que Dieu créa sans père comme il créa Adam sans père ni mère.
Dieu s'adresse aux hommes à travers des révélations. L'homme doit être dans une absolue soumission à Dieu (islam signifie soumission à la volonté de Dieu).
Toute vérité vient de Dieu et ce qui ne vient pas de lui est illusion.
Celui qui se laisse guider par ses désirs succombe donc à l'illusion,
mais la miséricorde divine permet le pardon de ceux qui reconnaissent
leurs fautes et se repentissent.
La troisième religion abrahamique
L'islam se veut la restauration du monothéisme,
de la foi unique basée sur une vérité unique qui devrait être commune
aux trois religions abrahamiques. Le Coran dénonce les divisions qui
opposent juifs et chrétiens, et leur refus de la dernière révélation de mohamed صلى الله عليه و سلم
Néanmoins, pour les chrétiens,
il était naturellement difficile d'admettre de se passer de la personne
de Jésus et d'envisager Dieu comme exclusivement transcendant, volonté
pure sans incarnation humaine. Pour les juifs, malgré de fortes ressemblances de l'islam avec leur propre religion, la place donnée à Jésus et le fait qu'Israël
ne soit plus qu'un peuple parmi d'autres rendaient inacceptable l'idée
que l'islam soit un prolongement du judaïsme. Donc, malgré la volonté de
Mahomet de se situer dans la continuité de la révélation abrahamique,
l'islam s'est finalement constitué en une religion séparée.
La législation islamique : la charia
Charia et Droit musulman.
Charia signifie « la voie ». C'est l'ensemble des règles qui régissent la vie communautaire et individuelle des musulmans.
Dieu étant considéré comme le seul législateur, le prophète qui porte
sa parole est donc la première autorité en matière de jurisprudence
islamique. Néanmoins, les révélations du Coran s'étant arrêtées avec la
mort de Mahomet, il existe d'autres sources :
- la Sunna, un recueil de récits (hadiths),
relatant les actes de la vie de Mohamed صلى الله عليه و سلم . Les docteurs en droit
islamique se basent sur les actes et paroles de Mohamed صلى الله عليه و سلم relatés dans ces
textes pour élaborer des solutions législatives, Mahomet étant
considéré comme une exemple à suivre. Les Hadiths et les coutumes
forment la Sunna, ou tradition, à laquelle se référent les sunnites. - le consensus (idjma`).
- le raisonnement par analogie (qiyas).
La charia
est basée, entre autres, sur des principes généraux et fondamentaux
(principes d'équité, d'égalité et de justice sociale), et régit non
seulement le culte, mais toute la vie du croyant et de la société : le droit musulman est un droit religieux.