Comment Marie est devenue immaculée
Il s'agit sans doute d'un des dogmes les plus débattus et les plus critiqués de l'Eglise catholique romaine. Devenu identitaire du catholicisme depuis sa proclamation tardive par le pape Pie IX en 1854, rendu célèbre par les apparitions à Bernadette Soubirous à Lourdes quatre ans plus tard et par le succès du pèlerinage, de dogme de l'immaculée conception de la Vierge est sévèrement critiqué par les autres christianismes, et très souvent mal compris.
On le confond régulièrement avec la conception virginale de Jésus, alors que l'Immaculée Conception définit en réalité la pureté abosolue de Marie, conçue elle-même sans péché, et préservée de ce péché originel censé entacher toute l'humanité depuis la faute d'Adam et Eve.
Le caractère récent de cette affirmation dogmatique ne doit pas faire oublier qu'elle est l'aboutissement de débats multiséculaires parfois très virulents
Tout commence au XIIe siècle avec l'apparition de fête de la Conception de la Vierge, le 8 décembre. L'époque est à l'enthousiasme pour la dévotion mariale, et la nouvelle célébration remporte un vif succès, au point de s'imposer au cours du XIIIe siècle. Non sans mal néanmoins, et les critiques de Bernard de Clairvaux à son égard son célèbres : n'est-ce pas étrange de célébrer une conception nécessairement obtenue par l'union sexuelle des parents de Marie ?
http://www.encyclopedie.bseditions.fr/image/article/image/ITPEIPRIGIOTTOB106.jpg
fresques de Giotto à Padoue (vers 1305) : la rencontre à la porte Dorée, à Jérusalem, d'Anne et Joachim
Mais ce temps est aussi celui de l'affirmation du sacrement de mariage, que seule la consommation rend valide.
Et les évangiles apocryphes, qui trouvent une nouvelle jeunesse au XIIIe siècle, diffusent largement l'histoire d'Anne et Joachim, les parents de Marie, pourtant inconnus de la Bible. Leur rencontre à la Porte Dorée à Jérusalem, mise en scène par Giotto à Padoue dans une sensualité exceptionnelle pour l'époque, est très vite assimilée à la conception elle-même.
Mars 2010
à suivre...
Il s'agit sans doute d'un des dogmes les plus débattus et les plus critiqués de l'Eglise catholique romaine. Devenu identitaire du catholicisme depuis sa proclamation tardive par le pape Pie IX en 1854, rendu célèbre par les apparitions à Bernadette Soubirous à Lourdes quatre ans plus tard et par le succès du pèlerinage, de dogme de l'immaculée conception de la Vierge est sévèrement critiqué par les autres christianismes, et très souvent mal compris.
On le confond régulièrement avec la conception virginale de Jésus, alors que l'Immaculée Conception définit en réalité la pureté abosolue de Marie, conçue elle-même sans péché, et préservée de ce péché originel censé entacher toute l'humanité depuis la faute d'Adam et Eve.
Le caractère récent de cette affirmation dogmatique ne doit pas faire oublier qu'elle est l'aboutissement de débats multiséculaires parfois très virulents
Tout commence au XIIe siècle avec l'apparition de fête de la Conception de la Vierge, le 8 décembre. L'époque est à l'enthousiasme pour la dévotion mariale, et la nouvelle célébration remporte un vif succès, au point de s'imposer au cours du XIIIe siècle. Non sans mal néanmoins, et les critiques de Bernard de Clairvaux à son égard son célèbres : n'est-ce pas étrange de célébrer une conception nécessairement obtenue par l'union sexuelle des parents de Marie ?
http://www.encyclopedie.bseditions.fr/image/article/image/ITPEIPRIGIOTTOB106.jpg
fresques de Giotto à Padoue (vers 1305) : la rencontre à la porte Dorée, à Jérusalem, d'Anne et Joachim
Mais ce temps est aussi celui de l'affirmation du sacrement de mariage, que seule la consommation rend valide.
Et les évangiles apocryphes, qui trouvent une nouvelle jeunesse au XIIIe siècle, diffusent largement l'histoire d'Anne et Joachim, les parents de Marie, pourtant inconnus de la Bible. Leur rencontre à la Porte Dorée à Jérusalem, mise en scène par Giotto à Padoue dans une sensualité exceptionnelle pour l'époque, est très vite assimilée à la conception elle-même.
Mars 2010
à suivre...