Pour ma part, je pense qu'on tombe déjà dans une vision mécaniste quand on veut lire la Genèse de façon historique uniquement réservée au passé (et l'Apocalypse au future).
Contrairement à hier, la science a dû prendre conscience de plusieurs choses qui remettent tout en question, la liste n'est pas exhaustive :
1- La science n'observe pas directement le réel, ni les phénomènes. Elle observe seulement le rapport de l'homme au réel, soit le produit de notre cerveau.
2- L'homme n'est pas extérieur à ce qu'il observe mais en fait partie. Le simple fait qu'il se mette à observer modifie le comportement de ce qu'il observe.
3- L'homme est obligé de tuer une cellule vivante pour voir ce qu'il y'a à l'intérieur. Dans beaucoup de cas, il brise tout un système interdépendant et la cellule morte, en plus de ne pas renvoyer ses dépendances au reste du système, ne renvoi pas la même chose que si elle était vivante.
Si l'acte créateur de Dieu transcende l'espace et le temps, le récit de la création n'est finalement que son projet apparent. La Genèse nous dit que le monde fut créé en 10 paroles, mais il ne nous dit pas comment ses paroles ensuite forment le monde. Tout ce qu'on peut observer de l'univers se traduit par des modèles inconciliables entre-eux, et qui ne savent rendre compte du réel qu'en procédant par simplification. Ce qui en reste au final est trop stérile pour être attribué à l’œuvre de Dieu. La théorie du hasard même si on peut avoir de bon arguments pour y croire, est un aveu d'ignorance.
Le problème n'est pas tellement d'enseigner ces choses là, mais de les présenter comme fidèles au réel. C'est la même chose en mathématiques. La science sait à quel point les maths peuvent être irrationnels et on en fait le summum de la connaissance.
Pour l'épitre aux Hébreux 11.1-3, la foi ne consiste pas à adhérer au créationnisme et à toute tentative de concilier la science humaine avec la révélation. Mais elle est démonstration/dévoilement des choses invisibles. Il s'agit de reconnaître l'invisible à travers le visible, non pas de croire, et quelque soit le résultat des observations, ce ne seront jamais que des apparences.
"C'est par la foi que nous reconnaissons que le monde a été formé par la parole de Dieu, en sorte que ce qu'on voit n'a pas été fait de choses visibles." (v.3)