Bonjour "Coeur de Loi" , moi aussi suis adepte du bouddhisme de Nichiren et trouve sympathique et révélateur de venir ici sur un forum "Islamo-Chrétien" déposer notre oeuf... Je t'ai déjà croisé sur une plate forme bouddhiste et ai pu constater comment tu as été banni sans pourtant avoir déroger à la règle (tout au moins, dans ce que j'ai lu).
Tout comme toi, j'aurais tendance à me qualifier de "bouddhiste-chrétien" ....Mais je conçois que nos lecteurs puissent manifester leur stupeur, voire opposition. D'ailleurs, même nos maîtres japonais suspicieux de toute offense à la loi, soit pour nous bouddhistes "le Dharma", ne sont pas plus disposés à une ouverture en ce sens.
En guise de présentation, je me permets donc d'afficher ici une publication de mon blog.... Chacun pourra ainsi comprendre ma prétention de rapprocher la foi Chrétienne avec la sublimation de Nichiren.
LA DEMOCRATIE ECLAIREE
(Jean-Claude BONNOT Relais des Salines Chapelle d'Huin 25 270 )
Regard sur le :TRAITE SUR LA SERENITE DU PAYS PAR L'ETABLISSEMENT DE LA RECTITUDE (BOUDDHISME NICHIREN) http://ecolefuji.free.fr/index.htm
INTRODUCTION ET PRESENTATION...
En
l'an 1260 au Japon, sous le règne du quatre vingt dixième empereur,
Kameyana, le 6 du septième mois de la première année de Bun'nô, Nichiren
un moine bouddhiste vivant sous le système rigide du Schogunat
(équivalent de notre féodalisme) présenta avec une audace sans précédent
pour l'époque un traité de remontrance au gouvernement local de
Kamakura, intitulé : « Rissho Ankoku Ron » soit « Traité sur la sérénité
du pays par l'établissement de la rectitude ». Ce texte au titre
évocateur allait devenir l'un des piliers du fondement de l'école
Nichiren la « Nichiren Shôshû »
Ce courant du bouddhisme japonais par
analogie avec la culture occidentale, pourrait de mon point de vue être
considéré comme la « rupture » apportée par Jésus Christ avec la
tradition Juive (et l'héritage d'un paganisme inestimable qui précède) ;
soit le passage de l'ancien au nouveau testament.
Pour la presse
universitaire française (édition « que sais-je » René Arvon « le
bouddhisme ») - L'école Nichiren « jure » vis-à-vis du quiétisme des
autres sectes japonaises... Ce réformateur rejette avec violence toutes
les autres écoles comme le Zen ou l'Amidisme, pour ne retenir que le
mantra essentiel « namu myoho rengue kyo » (invocation du lotus de la
bonne loi) et ce sans qu'il soit important d'en connaître le sens !.
D'aspect tantrique ce courant finit par se répandre dans le monde des
illettrés et les classes populaires. –
Cependant à la lecture de
l'humble présentation et de l'interprétation particulière donnée à ce
traité, vous comprendrez j'espère que les admonestations et les conseils
de ce moine érudit se révèleront par la suite d'une profondeur
incommensurable voire même prophétique bien en phase avec l'actualité.
Le « Rissho Ankoku Ron » se
présente sous la forme d'un dialogue entre un visiteur qui se lamente
auprès de son hôte, au sujet des catastrophes se manifestant dans le
monde et de ses difficultés à les surpasser. Le maître de maison qui,
nous le comprendrons plus tard n'est autre que le bouddha incarné,
répond à son interlocuteur par une série de neuf échanges bien ciblés,
propres à éclairer son interlocuteur sur les causes de son désarroi et
la manière dans il faut prendre refuge au plus tôt dans le véhicule
correct qu'il expose en détail.
Dans ce développement succinct
du Traité sur la sérénité du pays par l'établissement de la rectitude,
j'emprunte volontiers les expressions de l'ex grand patriarche de la
Nichiren Shôshû, responsable de l'étude de la doctrine. Ce procédé ne
devant par être perçu comme du plagiat ou un manque d'inspiration, mais
plutôt pour des raisons pratiques de conformité et de support. Les
membres de la classe sacerdotale responsable des textes originaux et de
la diffusion correcte de la doctrine est à la disposition de tous laïcs
ou religieux voulant recevoir et utiliser de tels enseignements où
conscience et devoir les appellent.
En conclusion j'essaierai d'apporter le reflet et l'influence de ce texte adapté à l'époque où nous vivons.
LE TRAITE , SES COMPARAISONS , SES AFFECTATIONS ....
Face
au désarroi du visiteur, l'hôte prône d'office le refuge en une «
rectitude » qui consiste à « rejeter honnêtement les moyens ».
C'est-à-dire qu'il convie son interlocuteur à ne retenir que le substrat
essentiel des enseignements reçus en rejetant avec déférence les «
outils » nécessaires, mais devenus inutiles à l'accomplissement futur de
sa personnalité et ses relations avec le monde extérieur.
(L'exemple
technologique le plus édifiant à notre époque étant la radiodiffusion
électromagnétique. Le signal émis de façon audible est modulé au moyen
d'une fréquence porteuse pour être véhiculée jusqu'à notre récepteur.
Ensuite, afin de retranscrire le signal utile et correct une « détection
» a lieu où les moyens devenus parasites sont rejetés. )
L'hôte
situant son discours dans le temps, établit une claire hiérarchisation
parmi les enseignements, du superficiel au profond. Là, apparaissent la
véritable signification de la « rectitude » et de la vertu permettant
aux êtres d'ouvrir leur vie.
Toutes ces comparaisons allant des
voies extérieures au bouddhisme comme par exemple l'Islam et la
Chrétienté, aux voies intérieures traduisant « l'égarement des vues »
doivent d'après lui être reléguées au rang de « moyen ».
Il considère
les religions « déistes » comme incapables d'expliquer la cause ayant
produit leur Dieu respectif. Celles-ci disant simplement que Dieu existe
à l'origine. Or cette conception va à l'encontre du principe selon
lequel pour l'intégralité des choses, une cause provoque un effet. Dans
le bouddhisme même le Bouddha a obtenu l'éveil en fonction d'une cause,
d'une pratique faisant apparaître l'effet de bouddhéité. Il y a
immanquablement une cause pour laquelle l'Eveillé est devenu Eveillé.
Ce
principe de causalité satisfait, par ailleurs, au principe selon lequel
une bonne condition et une bonne cause produisent un bon effet et une
bonne rétribution et, à l'inverse, une mauvaise condition et une
mauvaise cause produisent un mauvais effet et une mauvaise rétribution.
En définitive, nous pouvons constater dans le monde actuel, l'incapacité
d'aller au fond de ce principe. Des pensées erronées naissent tel que «
l'essentiel étant d'obtenir de bons effets immédiats, peu importe de
commettre de mauvaises actions pour parvenir à ses fins » .
Le
visiteur attentionné devant tant de prestance et d'assurance se risque à
demander par quel moyen à son tour pourrait il discerner les
enseignements des bons et des mauvais et faire la « comparaison entre le
provisoire le véritable » .
L'hôte continue en apportant un
jugement de valeurs entre « le Grand et le petit véhicule »( Hinayana et
Mahayana) qui sont chronologiquement une logique évolution au sein du
bouddhisme. Le Petit véhicule se limite à juguler les désirs basiques et
se contente d'ouvrir l'éveil pour soi uniquement. Or en fait dans ce
monde, il n'y a pas que notre seule existence. Dans notre relation avec
les autres, il existe à la fois toutes les choses, bonnes et mauvaises,
justes et erronées, heureuses et malheureuses. Le Petit véhicule
n'enseigne que le principe de « vacuité ». Par contre le Grand véhicule
enseigne la vision de la vérité fondée sur « la vacuité », « la
conditionnalité » et « la médianité ». Le Grand véhicule montre
clairement ces éléments et prêche l'enseignement du point de vue
d'ensemble. Toutefois, la signification principale de cet enseignement
n'est développée que jusqu'à la comparaison entre le provisoire et le
véritable. Il n'établit pas la distinction formelle entre la doctrine
originelle et la doctrine éphémère.
Comme le visiteur est digne de
respect et juge en fonction de ses épreuves, connaissances et ascèse
religieuse, un peu désemparé, celui-ci finit par demander clairement à
l'hôte de lui enseigner la voie correcte la plus rapide pour atteindre
l'éveil.
L'hôte, se rendant compte de l'influence qu'il exerce sur
son désormais « élève » et l'état de maturité atteint par celui-ci,
finit par lui divulguer l'enseignement suprême. A savoir, au point le
plus avancé de l'enseignement prôné par le vénéré Shakyamuni (Bouddha
historique), non révélé à l'époque : la doctrine originelle du Sutra du
Lotus de l'ensemencement. Donc établir la distinction entre
l'enseignement de la doctrine originelle du Sutra du Lotus et ceux des
sutras antérieurs et la doctrine éphémère, correspond à « la rectitude »
au sein de l'action « établir la rectitude ».
Par la suite le
texte établit que le visiteur, conquit, remercie son bienfaiteur lui
ayant démontré ses erreurs et assure « Nous devons sans tarder prendre
effet à l'antidote et établir la paix ! ».
La dernière phrase du
traité est significative car il s'agit encore d'une résolution du
visiteur qui incite chacun à l'engagement actif après avoir absorbé et
assimilé ce nouvel enseignement « Je ne croirai pas seulement moi-même,
mais je corrigerai les erreurs d'autrui ».
Cette « doctrine de
l'ensemencement » Nichiren la matérialisa en l'inscrivant sur un grand
Mandala ou « honzon » qui sert à présent d'objet de culte dans chaque
maison de pratiquant. Ce support vénérable inscrit en caractères chinois
de l'époque, contient l'essentiel de sa doctrine, soit sa vie
elle-même. D'aspect mystérieux, cette figure incite à l'étude, au
recueillement et au désir sublime d'unicité de la personne et du Dharma
(fusion de l'homme et de la loi)
Le traité sur la sérénité du
pays par l'établissement de la rectitude comporte comme vous l'aurez
compris toute une série de comparaisons savantes, entre la doctrine
éphémère et l'originelle dans un vocabulaire adapté aux croyances et
coutumes populaires de l'époque et du lieu. Dilemme ne pouvant être
relaté dans ce modeste exposé. En résumé, ce qu'il est important de
retenir de ce traité par son intrusion à une époque donnée est «
l'accomplissement d'une vie » en l'occurrence ici, celle de Nichiren,
qui finit même par établir que la « rectitude », elle-même, premièrement
est la « sublimité » retranscrit dans le caractère « MYO ».
En
définitive, une logique inscrite au plus profond des stances du Sutra du
Lotus, contenue et employée par le mantra « Nam myoho rengue kyo »,
contribue à nous rapprocher de l'éveil véritable parfait sans artifice.
Cette sagesse de la loi suprême que ni la connaissance éclairée, ni la
réalisation inductive ne permet d'atteindre.
En ce sens Nichiren se comporte comme le bouddha originel, premier parmi ses égaux.
Il
est à noter également que ce traité ne s'adresse pas seulement à nos
vies présentes, mais tâche de faire prendre conscience que celles-ci
tendent à l'éternité par l'atteinte de l'Eveil par tous. Il est donc
urgent d'interrompre ces cycles d'erreurs qui nous condamnent nous, les
autres et les générations suivantes à revivre notre passé. Nichiren ne
cesse de nous mettre en garde contre les enseignements hérétiques qui
font commerce de « la crainte en la vie suivante » ou de son absence ...
CONCLUSION/ LE TRAITE DE NOS JOURS ...
En
introduction, je me suis permis de souligner à titre personnel
l'analogie relevée entre d'une part, le Christianisme (installé dans le
lit d'un paganisme millénaire) ayant façonné la pensée occidentale et
d'autre part le bouddhisme de Nichiren. L'un et l'autre dans leurs «
œuvres et vertus » induisent une « sublimité » qui à valeur de raison.
Le Christ prônant l'Amour et Nichiren l'atteinte de l'éveil et la paix
mondiale par la « synthèse des désirs » . C'est donc en ce
sens qu'il faut comprendre la nécessité du retour à la rectitude que
prône cet humble moine japonais dans sa missive au gouverneur temporel
du moment. Les samouraïs, les dirigeants orgueilleux de cette époque
féodale ont été sommé par ce petit moine tonsuré de se conformer aux
enseignements corrects du Bouddha originel, afin de prendre les bonnes
décisions pour transformer l'environnement et établir la sérénité du
pays.
Il va de soit que Nichiren fût persécuté et même condamné à la
peine capitale mais, causes et conditions ont été telles que son
exécution fut commuée en exil. De ce lieu, nous est donc parvenue sa
précieuse correspondance.
De nos jours les réalités mondiales et
nationales vis-à-vis de l'époque de Nichiren ne sont certes pas
comparables du point de vue matériel, cependant, comme d'autres avant
moi l'on comprit « le progrès ne vaut que s'il est partagé par tous ! ».
D'un point de vue global, les angoisses liées au « sens de l'existence »
se sont accentuées. Médecine, sciences inductives et sociales après
avoir suscité tour à tour espoir et arrogance confinent nos sociétés à
plus d'humilité. De plus d'autres facteurs de craintes, liés aux
terrorismes et aux catastrophes « naturelles » se font de plus en plus
ressentir.
Le traité pour la sérénité du pays par
l'établissement de la rectitude dans nos pays occidentaux pourrait
paradoxalement être un éclairage capital pour nos démocraties
déficientes. Encore faut il le reconnaître.. En effet, en s'émancipant
imparfaitement de la tutelle de la religion, l'exemple de la révolution
française est saisissant. En effet, celle ci a eut tôt fait
d'instrumentaliser des « mythes fondateurs » pour fonder la Nation. En
prenant au sens premier sa définition de : « Roi-Publique » la
république a escamoté la véritable Démocratie. Les nouveaux guides
autoproclamés ont occulté les origines spirituelles des institutions
démocratiques (datant du siècle de Périclès) rendant le libre arbitre au
citoyen, remettant l'homme digne de ce nom au cœur de son environnement
économique et social.
La logique et la rectitude dont parle
Nichiren devraient inspirer nos dirigeants afin d'établir au niveau
international une Justice saine et indépendante. Sacralisée par
légitimité et besoin, servie par une classe sacerdotale irréprochable
fixant les règles d'une gouvernance mondiale. La Démocratie retrouverait
ses prérogatives...comme aux temps où les dieux de l'Olympe nous l'ont
concédée. La fusion de l'homme et du Dharma (loi active de l'éveillé) ou
« communion des saints » instaurerait dans sa réalité, « la paix
mondiale>>.
CHAPELLE D'HUIN
Jean-Claude BONNOT le 11 Octobre 2007
« Démocratie
éclairée », voulant dire aussi « Démocratie régulée », en guise de
référence à cette nécessité, voici une citation de Nietzsche, notre
visionnaire moderne occidental (se qualifiant lui-même d'éveillé).
- Votre indulgence, ô vous, natures élevées, vous pousse au suffrage universel, etc...votre « humanité » à
la mansuétude face au crime et la bêtise. A la longue vous porterez
ainsi à la victoire la bêtise et ceux qui ne réfléchissent pas ! -