Sous le règne de Philippe II, dit Philippe Auguste
Jusqu'à la fin de son règne en l'an 1180, Le roi Louis VII avait manifesté de la bienveillance à l'égard des juifs, en dépit des critiques acerbes de l'Eglise.
Selon Rigord*, Philippe II Auguste, son fils et successeur, agé alors de quinze ans, avait entendu dire que le jour de Pâques, les juifs se réunissaient clandestinement dans des grottes et des caves, pour immoler des chrétiens. On citait l'exemple d'un certain Richard, crucifié et martyrisé de la sorte, et dont le tombeau dans l'église des Saints-Innocents avait produit des miracles.
"Enflammé d'un saint zèle", Philippe II s'empressa de faire arrêter les juifs dans leurs synagogues : on les jeta en prison, on les dépouilla de leur or, de leur argent et de leurs vêtements, "comme ils avaient dépouillé eux-mêmes les Egyptiens à leur sortie d'Egypte". Il purent toutefois racheter leur mobilier en versant une forte amende au trésor.
Produit de l'opération : 15.000 marcs, ce qui renfloua les caisses de l'Etat ! Ainsi le jeune monarque faisait-il d'une pierre deux coups : il comblait d'aise les gens d'Eglise et les ennemis des juifs (surtout leurs débiteurs) et augmentait ses propres ressources. Il ne devait pas s'arrêter en si bon chemin, comme l'écrit Rigord : "ce n'était là que le prélude de leur prochain bannissement, qui ne tarde pas, grâce à Dieu, à suivre ce premier avertissement."
*Rigord : D'abord médecin, il devint moine à Saint-Denis, il écrivit une chronique sur le règne de Philippe II
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Tiré du livre :
"Philippe II Auguste"
de Georges Bordonove.
Jusqu'à la fin de son règne en l'an 1180, Le roi Louis VII avait manifesté de la bienveillance à l'égard des juifs, en dépit des critiques acerbes de l'Eglise.
Selon Rigord*, Philippe II Auguste, son fils et successeur, agé alors de quinze ans, avait entendu dire que le jour de Pâques, les juifs se réunissaient clandestinement dans des grottes et des caves, pour immoler des chrétiens. On citait l'exemple d'un certain Richard, crucifié et martyrisé de la sorte, et dont le tombeau dans l'église des Saints-Innocents avait produit des miracles.
"Enflammé d'un saint zèle", Philippe II s'empressa de faire arrêter les juifs dans leurs synagogues : on les jeta en prison, on les dépouilla de leur or, de leur argent et de leurs vêtements, "comme ils avaient dépouillé eux-mêmes les Egyptiens à leur sortie d'Egypte". Il purent toutefois racheter leur mobilier en versant une forte amende au trésor.
Produit de l'opération : 15.000 marcs, ce qui renfloua les caisses de l'Etat ! Ainsi le jeune monarque faisait-il d'une pierre deux coups : il comblait d'aise les gens d'Eglise et les ennemis des juifs (surtout leurs débiteurs) et augmentait ses propres ressources. Il ne devait pas s'arrêter en si bon chemin, comme l'écrit Rigord : "ce n'était là que le prélude de leur prochain bannissement, qui ne tarde pas, grâce à Dieu, à suivre ce premier avertissement."
*Rigord : D'abord médecin, il devint moine à Saint-Denis, il écrivit une chronique sur le règne de Philippe II
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Tiré du livre :
"Philippe II Auguste"
de Georges Bordonove.