Bonjour à tous.
J'ai récemment parcouru un texte de A.S. Boiliveau intitulé : Le Coran par lui-même. Vocabulaire et argumentation du discours coranique autoréférentiel. Un passage notamment m'a tilté et suscité quelques interrogations.. Il s'agit d'une description de l'étymologie du terme injil, bien connu de tous. L'auteur écrit :
« Les philologues anciens et contemporains sont unanimes dans le fait que le terme inǧīl désigne l’Evangile des chrétiens, les contemporains le rattachant au grec εὐαγγέλιον. Sa transmission pose davantage de questions : les chemins les plus probables semblent être le syriaque ou l’éthiopien, mais pour certains il est passé directement du grec à l’arabe, et pour d’autres par l’hébreu, ou par la langue des Sabéens, voire par le persan manifesté dans la variante anǧīl. »[1]
De là découlent ce me semble de légitimes questions. Comment peut-on ainsi expliquer l'origine grecque du terme injil, qui semble difficilement contestable ? Si le kitâb donné à Jésus possède incontestablement un titre grec, il y a tout lieu de penser que son contenu est également rédigé en langue grecque. Une telle donnée présente cependant des problèmes. Outre l'absence directe d'indices historiques permettant de croire en l'existence d'un livre révélé/apparu/prêché par le Christ, une difficulté se présente lorsque l'on sait que le Christ n'a pas prêché en grec, langue qu'il ne connaissait pas ou trop peu, élément sur lequel il y a consensus au sein de la communauté historienne s'attachant à travailler sur le Jésus historique.
Comment résoudre cette difficulté ?
[1] BOISLIVEAU A.S., Le Coran par lui-même. Vocabulaire et argumentation du discours coranique autoréférentiel, Brill, Leiden-Boston, 2014, p. 236.