rayessafa a écrit:
Gog et Magog sont 2 vrais peuples qui habitaient le Caucase , ils sont issus de Japheth ( Bible ) , ce sont des guerriers trés farouches , selon Flavius Josèphe et Hérodote c'est les Scythes ; Cyrus le grand ( Du-l-Qarnayn ) a du intervenir pour les défaire ( Coran ) ...
Je ne sais pas où vous prenez vos références mais l'affirmation que Gog et Magog sont un peuple d'adversaire, a une ou plutôt des origines connues.Selon le Coran, au IVe siècle avant JC, Alexandre le Grand, Dhou’l-Carnaïm, aurait construit une séparation entre les hommes et entre les Ya’jouj et les Ma’jouj. Les Ya’jouj et les Ma’jouj sont assimilés par la Tradition musulmane à Gog et Magog du Livre d’Ézéchiel.
Entre -593 et -577, Ézéchiel écrit en effet sur les ennemis d'Israël : « La parole de Yahvé me fut adressée en ces termes : « Fils d'homme, tourne toi vers Gog, au pays de Magog, prince, chef de Meshek et de Tubal, et prophétise contre lui. » » (Ézéchiel 38, 1-2).
Pour Ézéchiel, Gog n'est qu'un homme normal et nullement un être fantastique. Il s'agit du souverain du pays de Magog, où vivent des ennemis d'Israël. Quelques siècles plus tard, le Coran raconte qu' Alexandre, Dhou’l-Carnaïm, construit une muraille pour isoler Gog et Magog de l'humanité : « O Dhou’l-Carnaïm, les Ya’jouj et les Ma’jouj commettent un désordre sur terre, vraiment ! T’assignerons-nous donc un tribut, à condition que tu établisses une barrière entre nous et eux ?... « Apportez-moi des blocs de fer » Puis, lorsqu'il en eut comblé l'entre-deux-pics, il dit : « Aux soufflets ! Puis, lorsqu'il l'eut rendu comme du feu, il dit : « Apportez-moi du cuivre fondu, que je le verse dessus. » (Sourate 18, 93-97).
Aucune preuve archéologique, ni historique ne vient étayer ce travail d’architecture défensive d’Alexandre le Grand. Et pour cause : il s'agit d'une légende dont l'origine est connue.
À la fin du premier siècle, dans son Apocalypse, Jean décrit Gog et Magog comme les êtres humains séduits par Satan. Il ne s'agit pas encore de personnages fantastiques, mais simplement d'hommes damnés : « Quand mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison. Et il sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre ; leur nombre est comme le sable de la mer. Et ils montèrent sur la surface de la terre, et ils investirent le camp des saints et la ville bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel, et les dévora. » (Apocalypse 20, 8-9).
Puis, au IVe siècle après JC, l'histoire de Gog et Magog est retravaillée par Éthique d’Istrie. Il s’inspire de Pline l’Ancien, le naturaliste romain du premier siècle qui a décrit des créatures fantastiques. Éthique d’Istrie fait la synthèse entre les adversaires des élus décrits par la Bible (Ézéchiel 38, 1-2 ; Apocalypse 20, 8-9) et les créatures fantastiques de Pline l'Ancien. Il invente qu’Alexandre le Grand bâtit une muraille de fer pour tenir Gog et Magog à distance, ainsi que « 22 nations de méchants ». On trouve dans ce mythe du IVe siècle la première apparition littéraire de l'histoire d'Alexandre bâtissant une muraille. C'est ce récit qui sera repris par le Coran.
La Tradition musulmane brodera sur Gog et Magog dans de nombreux hadiths : Gog et Magog sont constitués en 22 tribus (Fathul Bari, 13/107). On voit là confirmé qu’Éthique d'Istrie l'a inspirée, avec ses « 22 nations de méchants ». Gog et Magog n'ont plus réellement forme humaine : ils possèdent désormais un bec. « Gog et Magog creusent le mur de leurs becs jusqu’à parvenir pratiquement à la sortie, ils disent alors : « Nous reviendrons demain. » Mais entre temps, le mur revient à sa forme initiale. Quand le moment viendra, il sera insufflé à certain de dire : « Nous continuerons demain, si Allah le veut ! Pour finir notre tâche. ». (Ka’b Al-Ahbar). Comme chaque créature, dans la mystique musulmane, Gog et Magog sont soumis à Allah et ne commettent le mal qu'avec Son autorisation. La fin du monde surviendra quand ils auront achevé de détruire la muraille, Mohamed lui-même l'aurait confirmé qu' « une ouverture s'était pratiquée dans le Mur de Gog et Magog, quand elle sera assez grande, ils déborderont » (al-Bukhārī, 3168 ; Muslim, 2880).
« Puis quand les Ya’jouj et les Ma’jouj seront lâchés, et qu’ils se précipiteront de chaque hauteur ! » (Sourate 21, 96), ils déborderont alors la muraille d'Alexandre et marqueront la fin des temps. Ainsi raconte le Coran !
Alexandre le Grand a vaincu le grand Darius de Perse. Sa formidable épopée a suffisamment impressionné pour que l'on retrouve sa trace des siècles après. Mille ans plus tard, dans le Coran, les circonstances de son épopée sont devenues mythologiques et se sont enrichies de personnages fantastiques et de faits imaginaires !