@ Credo qui ne croit pas et @ EP qui divague
Le grec était la langue de l’administration et de l’élite. Or, les paroles de Jésus contre « ceux qui vivent dans les palais des rois » (Lc 7,25) ne nous laissent pas supposer qu’il les fréquentait ou qu’il en partageait la langue. Jamais on ne mentionne, dans les Évangiles, son passage dans la ville de Séphoris, ville hellénisée, pourtant proche de Nazareth. Par contre, certains de ses disciples, comme Philippe et André (qui avaient des noms grecs) devaient le parler puisqu’ils servaient d’intermédiaires entre « les Grecs » et Jésus (Jn 12,20-22).
L’hébreu était surtout parlé en Judée. En Galilée, certains le parlaient, bien sûr, mais c’était surtout la langue sacrée, celle des rituels funéraires, celle des prières qu’on apprenait par cœur puisqu’à cette époque les traditions étaient plutôt orales (très peu de gens savaient lire et écrire). L’hébreu ne devint une langue très répandue, en Galilée, qu’au IIIe et IVe siècles. Cette expansion commença au IIe siècle, lorsque les rabbins s’enfuirent de Jérusalem en Galilée après la seconde révolte juive : la révolte de Bar Kokhba (132-135). Ils s’établirent à Beth Shearim d’abord, puis à Sepphoris et à Tibériade. Ils ouvrirent là des écoles rabbiniques. Juda le Prince (début du IIIe siècle) y écrivit la Mishnah et eut sur la région (et dans la diaspora) une influence considérable.