SOURATE 107
AL-MA˒ŪN (L’USTENSILE)(1)
7 versets
Pré-hég. nº 17
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
1. Vois-tu celui qui traite de mensonge la Rétribution?
2. C’est bien lui qui repousse l’orphelin,
3. et qui n’encourage point à nourrir le pauvre.
4. Malheur donc, à ceux qui prient
5. tout en négligeant (et retardant) leur Ṣalāt,
6. qui sont pleins d’ostentation,
7. et refusent l’ustensile (à celui qui en a besoin).
voici le tafsir d'ibn Khatir que notre frere rayessefa a eu la gentillesse d'emetre le liens
O Mouhammed, lui dit Dieu, que penses-tu de celui qui traite de
mensonge le Jugement où chacun sera rétribué selon ses oeuvres.
C'est lui qui repousse l'orphelin, l'opprime sans le nourrir et sans être
bienveillant à son égard, qui n'encourage personne à nourrir le pauvre.
«Malheur aux croyants qui négligent de faire la prière» Ibn Abbas l'a
commenté et dit: «Il s’agit des hypocrites qui font la prière pour être
vus des hommes mais ne la font pas dans leur solitude». Cela signifie
aussi les gens qui doivent s'acquitter de la prière mais la négligent
volontairement soit sans la faire ou ils la font en dehors de son temps
déterminé. Quant à 'Ata Ben Dinar, il a ajouté: et ceux qui ne la font
pas comme il se doit en se recueillant et en méditant et appréciant ses
mérites.
Il est cité dans les deux Sahih que le Messager de Dieu -qu'Allah
le bénisse et le salue- a dit: «Telle est la prière de l'hypocrite (3 fols). Il
s'assied pour regarder le soleil, et lorsque celui-ci sera entre les deux
cornes du démon, (c.à.d prêt à se coucher) il se lève et fait quatre
rak'ats à la hâte sans y mentionner Dieu comme il se doit» (Rapporté
par Boukhari et Moustim)». Il retarde la prière de l'asr -qui est la prière
intermédiaire- jusqu'au dernier moment permis, qui est un temps
répugné, il la fait à la hâte sans se recueillir dans ses inclinaisons et
prosternations. Peut-être, ce qui le porte à le faire en ce moment-là est
son désir de paraître devant les autres sans qu’il ait le but d'obtenir la
satisfaction de Dieu, c'est comme il n'a prié du tout. Dieu a dit à son
propos: «Les hypocrites cherchent a tromper Allah; c’est Lai qui les
trompera. Quand il se lèvent pour prier, ils se meuvent paresseusement,
cherchent à ce qu’on les remarque. Mais ils ne prient Allah que du bout des
lèvres» [Coran IV, 142].
Ces gens-là sont remplis d’ostentation. A ce propos, Ibn Abbas
rapporte que le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «À
l’Enfer, il y a une vallée dont l'Enfer iui-même en demande refuge
auprès de Dieu contre elle quatre cent fois par jour. Cette vallée est
réservée à ceux de la communauté de Mouhammed qui retiennent par
coeur le Livre de Dieu, qui font l'aumône en vue d'un autre que Dieu,
qui font le pèlerinage et qui combattent en agissant par ostentation»
(Rapporté par Tabarani).
Pour expliciter ce verset et montrer son but exact, les ulémas ont
avancé: quiconque fait une oeuvre, que les hommes la sachent, ce qui
lui procure une certaine plaisance, cela n'est plus de l'ostentation. Ils
ont cité à l'appui ce hadith qu'a rapporté Abou Houraira. Il a dit: «Je
priais quand un homme entra chez moi. Ceci me plut. En faisant part
au Messager de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, il me répondit:
«Deux récompenses te sont imparties: la première pour avoir fait la
prière étant seul, et la deuxième quand on t'a vu prier» (Rapporté par
Hafedh Al-Mousli).
«Et ne servent pas leur prochain» D'abord Dieu en parle d'eux en
disant qu'ils ne L'adorent pas comme il se doit, puis ne rendent pas
service à autrui par exemple en prêtant un ustensile à un voisin qui est
tenu de le rendre aussitôt après usage. Ceux-ci refusent à plus forte
raison de verser la zakat sur leurs biens et de faire l'aumône. Al-
Hassan Al-Basri a décrit cet homme et dit: «Quand il prie, il le fait pour
être vu des autres, s'il manque de s'en acquitter, il n'éprouve ni regret
ni remords, et il refuse de verser la zakat sur ses biens».
On demanda à ibn Abbas d'interpréter le mot: «secours», il
répondit: Il s'agit de prêter un ustensile tel que la hâche, la marmite, le
seau et d'autres objets qui leur sont pareils.
Ikrima, quant à la lui, a avancé: Le plus grand secours est la zakat
sur ses biens, et le moins considéré est le fait de prêter le tamis, le
seau, l'aiguille etc... Enfin il est dit dans un hadith: «Tout acte de bien
est considéré comme aumône».