Une faute majeure?
Oui, assurément. D'autant que cette décision, loin d'être imputable à l'influence néfaste de madame de Maintenon, fut l'affaire personnelle d'un roi absolu et dévot, profondément convaincu de la justesse de son action, dans la continuité de la politique de Richelieu et de Mazarin.
Comment expliquer une telle décision?
Depuis les années 1660, les interventions des évêques, les relations des états provinciaux, les lettres des intendants des généralités du Languedoc et du Centre-Ouest, là où les protestants étaient les plus nombreux, stigmatisaient le "péril huguenot" : les "obstinés religionnaires" étaient présentés comme des "républicains" en puissance, des "mauvais Français", des assassins du roi (Charles Ier en Angleterre en 1649), des pertubateurs de l'ordre royal et de l'unité de l'Etat comme de celle de l'Eglise. Et le roi se persuada, à la vue de certains rapports reçus, qu'en révoquant l'édit de Nantes, le protestantisme serait bientôt mort.
Même si cela n'excuse pas la décision du monarque, il est honnête de rappeler que l'évènement fut accueilli par des démonstrations de joie dans la plupart des provinces du royaume. Dans son journal, un notaire de Nîmes ne peut taire son enthousiasme face à la politique anti-protestante de Louis XIV : "Le roi veut mettre fin à cette religion, Dieu lui en fasse grâce". Mais il est vrai que cet enthousiasme quasi général fut bientôt tempéré par les nouvelles des conversions forcées et des terribles persécutions armées imposées aux protestants, en particulier par les dragons dans les mois qui suivent.
Violences des dragons de Louis XIV envers les protestants
Jean Migault, maître d'école dans un petit village poitevin et de confession protestante, raconte dans le journal qu'il rédigea après les évènements : "Les dragons visitèrent tout et prirent pour eux le linge dont ils avaient besoin.. et de fait, dans cette même nuit, après avoir achevé de briser tous nos meubles, ils mirent en pièces toutes les portes et les fenêtres de cette maison".
Au-delà même des destructions matérielles, il y eu des violences physiques, jusqu'à la mort, nul ne le conteste. Mais l'ampleur de ces exactions deumeurent difficile à déterminer.
"Violenter les huguenots" : c'est cette expression, forte et récurrente, que choisit Vauban pour dénoncer "la contrainte des conversions", conversions inutiles qui n'ont produit "que des relaps, des impies, des sacrilèges..". Le sac du Palatinat est sans doute l'un des épisodes guerriers les plus noirs du règne de Louis XIV.
Oui, assurément. D'autant que cette décision, loin d'être imputable à l'influence néfaste de madame de Maintenon, fut l'affaire personnelle d'un roi absolu et dévot, profondément convaincu de la justesse de son action, dans la continuité de la politique de Richelieu et de Mazarin.
Comment expliquer une telle décision?
Depuis les années 1660, les interventions des évêques, les relations des états provinciaux, les lettres des intendants des généralités du Languedoc et du Centre-Ouest, là où les protestants étaient les plus nombreux, stigmatisaient le "péril huguenot" : les "obstinés religionnaires" étaient présentés comme des "républicains" en puissance, des "mauvais Français", des assassins du roi (Charles Ier en Angleterre en 1649), des pertubateurs de l'ordre royal et de l'unité de l'Etat comme de celle de l'Eglise. Et le roi se persuada, à la vue de certains rapports reçus, qu'en révoquant l'édit de Nantes, le protestantisme serait bientôt mort.
Même si cela n'excuse pas la décision du monarque, il est honnête de rappeler que l'évènement fut accueilli par des démonstrations de joie dans la plupart des provinces du royaume. Dans son journal, un notaire de Nîmes ne peut taire son enthousiasme face à la politique anti-protestante de Louis XIV : "Le roi veut mettre fin à cette religion, Dieu lui en fasse grâce". Mais il est vrai que cet enthousiasme quasi général fut bientôt tempéré par les nouvelles des conversions forcées et des terribles persécutions armées imposées aux protestants, en particulier par les dragons dans les mois qui suivent.
Violences des dragons de Louis XIV envers les protestants
Jean Migault, maître d'école dans un petit village poitevin et de confession protestante, raconte dans le journal qu'il rédigea après les évènements : "Les dragons visitèrent tout et prirent pour eux le linge dont ils avaient besoin.. et de fait, dans cette même nuit, après avoir achevé de briser tous nos meubles, ils mirent en pièces toutes les portes et les fenêtres de cette maison".
Au-delà même des destructions matérielles, il y eu des violences physiques, jusqu'à la mort, nul ne le conteste. Mais l'ampleur de ces exactions deumeurent difficile à déterminer.
"Violenter les huguenots" : c'est cette expression, forte et récurrente, que choisit Vauban pour dénoncer "la contrainte des conversions", conversions inutiles qui n'ont produit "que des relaps, des impies, des sacrilèges..". Le sac du Palatinat est sans doute l'un des épisodes guerriers les plus noirs du règne de Louis XIV.